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« Le journalisme de solutions est la preuve qu’il est possible de changer d’imaginaire » – Diane Lami et Théo Boyé, co-fondateurs de l’association Inspeer et « slow reporters »

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Co-fondateurs de leur association devenue média en ligne Inspeer, Diane et Théo sillonnent l’Europe et l’Amérique depuis deux ans à la rencontre d’« humains inspirants », en vélo et voilier. Tous deux anciens étudiants en école de commerce, ils cherchent aujourd’hui à inspirer des vocations en couvrant des « solutions d’avenir ».

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« La structure coopérative se prête particulièrement au journalisme d’enquête » – Maxence Peigné, journaliste reporter à Investigate Europe et ancien lauréat du Prix Reporters d’Espoirs

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Maxence Peigné est journaliste-reporter au sein du média coopératif Investigate Europe, la principale rédaction d’enquête à l’échelle européenne. Lauréat du Prix Vidéo Reporters d’Espoirs en 2019, il a également été pigiste, journaliste freelance, écrivain-voyageur et correspondant pour nombre de médias avant de se tourner vers le journalisme d’investigation. Il aborde pour nous son parcours et son expérience au sein d’un média structuré en coopérative.

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« J’ai beaucoup d’espoir en cette jeunesse qui s’engage » – Sylvia Amicone, membre du jury du Prix Reporters d’Espoirs de l’innovation sociale et journaliste présentatrice à LCI

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Sylvia Amicone est journaliste à LCI depuis 2002, et fut parmi les premières à populariser la notion d’économie sociale et solidaire dans les médias au début des années 2010. Lauréate du Prix Reporters d’Espoirs en 2014, elle s’est depuis spécialisée dans la couverture d’initiatives inspirantes à travers reportages, matinales et chroniques. Cette année membre du jury du Prix Reporters d’Espoirs de l’innovation sociale, elle raconte l’évolution de ce sujet dans les médias.

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« Je ne voulais pas passer ma vie à parler de mort » – Charlotte Meyer, membre du jury du Prix Reporters d’Espoirs de l’innovation sociale et journaliste environnementale aux Échos

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Charlotte Meyer est journaliste environnementale aux Echos Planète et rédactrice en chef de son média indépendant Combat, pour lesquels elle réalise régulièrement des reportages sur l’économie sociale et solidaire. D’abord reporter sur plusieurs terrains de conflits au Moyen-Orient, expérience dont elle a tiré un livre intitulé La protection internationale des journalistes en mission professionnelle périlleuse – Enquête sur un défi impossible (éditions L’Harmattan), elle se tourne aujourd’hui vers le journalisme de solutions. En tant que membre la plus jeune du jury du Prix Reporters d’Espoirs de l’innovation sociale, elle évoque son parcours et sa pratique journalistique.

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12/09/2023 . Salon Produrable : « Comment communiquer sur ses actions sans être accusé de greenwashing ? »

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Journaliste, communicant, dirigeant d’entreprise : 3 perspectives et retours d’expérience

Reporters d’Espoirs vous attend mardi 12 septembre au salon Produrable (Paris), « le rendez-vous phare des acteurs de l’économie durable », sur le stand de BPIFrance pour une conférence avec :

  • Pierre Girard, journaliste scientifique, animateur sur Arte (Roots, Scope), youtubeur (Tous Terriens)
  • Joséphine Copigneaux, directrice marketing de Werner & Mertz Professional
  • Benoit Desveaux, directeur général du groupe Hopscotch, membre de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC)
  • Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs, auteur (Imaginer le monde de demain, le rôle positif des médias, ed.Actes Sud)

« Entreprise à mission », « politique d’engagement », « responsabilité sociale de l’entreprise », « neutralité carbone »… : nouveau vocabulaire et nouvelles pratiques -attestés ou controversés-, se sont développés ces quinze dernières années pour répondre aux nouvelles attentes de la société, à l’initiative des entreprises et du législateur. A quelles conditions les discours des entreprises sont-ils crédibles ? Que leur conseillent les experts des relations presse et publiques ? Comment les perçoivent les citoyens ? Qu’en pensent les journalistes, et à quelles conditions sont-ils prêts à diffuser la connaissance de ces initiatives ? Comment choisir les actions sur lesquelles communiquer ou s’abstenir ?

Autant de questions que nous aborderons dans cette conférence qui croisera les regards de journalistes, d’un communiquant et d’une directrice marketing. Pour tâcher de vous donner des clés pour communiquer mieux, sans en faire trop, de la manière la plus sincère possible, afin d’être compris et entendu dans une époque de sur-communication et de défiance.

Un événement BPIFrance x Reporters d’Espoirs, l’ONG pionnière du journalisme constructif depuis 2004.

Où ? Salon Produrable, stand BPIFrance, Palais des Congrès de Paris, Porte Maillot. 
Quand ? Mardi 12 septembre de 15h à 16h15.

> Infos & inscription sur le site du salon Produrable (événement payant)

30.08.2023 RDV aux Universités d’été de l’économie de demain pour « Médias : les tout-puissants insoupçonnés de notre transition »

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Reporters d’Espoirs vous attend ce mercredi 30 août à la Cité International Universitaire de Paris pour les « UEED 2023 », une journée de débats, masterclass, regards croisés, soirée, ateliers sur l’économie à impact positif. Avec à 9h45 un débat sur le thème « Médias : les tout-puissants insoupçonnés de notre transition » avec Gilles Vanderpooten (Reporters d’Espoirs), Eva Morel (QuotaClimat), Florence Guemy (Bayard presse) et Guillaume Ledit (l’ADN).

Programme complet et inscription : https://www.ueed2023.com/fr

Replay . « Tourisme, planète, qui s’adapte ? » Notre ‘controverse’ aux Rencontres économiques d’Aix

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Le 8 juillet dernier, Reporters d’Espoirs participait aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, sur un thème tout trouvé cette année : « Recréer l’espoir » ! A cette occasion, Christophe Agnus, vice-président de Reporters d’Espoirs, animait cette « controverse » entre Jean-Pierre Nadir, fameux investisseur de l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6 et par ailleurs fondateur de Fairmoove qui se veut  « le portail de distribution de voyage dédié au tourisme responsable », et Pascal Savary, président d’Altream dont le fond investit notamment dans l’immobilier de loisir à travers le monde (Accor, Mama Shelter, Center Parcs, Pierre & Vacances, Club Med…).

Le tourisme est un secteur économique en plein essor, qui représente une part importante du PIB de nombreux pays, et représentait 10% du PIB mondial en 2020. Entre hausse du niveau de vie mondial et relative accessibilité des moyens de transports, le tourisme comme d’autres secteurs a pris une dimension de masse. Ce changement d’échelle à cependant des impacts environnementaux désastreux (pollutions, émissions de gaz à effet de serre, dégradation des écosystèmes et mise en danger des communautés locales). Le tourisme est cependant synonyme d’évasion, de repos, de découverte, d’un confort nouveau à la portée du plus grand nombre. Le secteur touristique emploie également plus 250 millions de personnes à travers le monde. Dès lors entre tourisme et planète, qui s’adapte ? Le tourisme de masse est-il condamné à disparaitre ? Notre planète peut-elle survivre à notre confort ?

Visionner la conférence (24mn)

https://youtu.be/cWrTzsgtcfs

L’Espoir, par Alain Rey

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Le célèbre  linguiste, lexicographe et écrivain français Alain Rey (décédé en 2020), avait prononcé à l’occasion de l’événement de remise des Prix Reporters d’Espoirs auquel il été associé en 2014, le texte suivant dans lequel il propose une définition de l’espoir.

« L’espoir est un sentiment lié à la vitalité qui se dresse contre les obligations, contre les duretés, et d’une manière générale contre le destin.

L’espoir prend la forme d’une lutte contre la condition humaine, avec son achèvement inéluctable qu’est la mort, mais avec ce passage plein d’espérance qui est que chaque vie individuelle aboutit à l’espérance de vie après elle. « Après moi le déluge » : voilà une formule particulièrement déplaisante que nous devons je crois rayer du vocabulaire français. Car non ! Au contraire : après moi la récolte, le développement, la réaction contre tout ce qui va mal, contre tout ce qui tend à détruire l’humain en nous !

L’Humanité porte en elle ce paradoxe qu’elle tend à s’autodétruire constamment. Sans espoir, on risque la déshumanisation totale. Pour ré-humaniser, que faut-il faire ? Il faut combattre le destin. Or, que dit Malraux -l’un de mes inspirateurs : l’art en général, et je dirais plus largement la culture, est toujours un anti-destin. C’est une lutte perpétuelle, c’est une révolte, c’est une révolution positive. C’est dans cette lutte qu’il nous faut combattre la fatalité de l’autodestruction. Précisément en transmettant ce sentiment qu’est l’espoir et qui ne s’éteint jamais.

« L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable. » Ce très beau vers de Verlaine témoigne que l’espoir est quelque chose de parfois minuscule, presque invisible, mais toujours très puissant, et qui doit rester éternellement présent. Evidemment il s’agit d’une allusion à la naissance de Jésus. Sans partager la conversion religieuse du poète, on peut généraliser à d’autres références, qu’elles soient religieuses ou athées. C’est l’étable où l’Humanité risque de croupir si elle ne réagit pas. Réagir, c’est ça l’espoir. L’espoir est donc une lutte.

En tant que représentant de ceux qui cherchent à sauver, à préserver et à répandre le message de la langue, le message des mots, je suis désespéré quand je vois disparaître ou s’abîmer une langue. Malheureusement, il en disparaît beaucoup.

La langue française, langue universelle, n’y échappe pas : il faut lutter perpétuellement pour qu’elle ne soit pas trop abîmée. Face à cela surgit un espoir extraordinairement puissant, qui se manifeste dans des choses très simples, notamment celle-ci : la grande littérature française est très souvent représentée par des personnes pour qui le français n’est pas une obligation de naissance, mais un choix.

Voilà un message d’espoir que le français doit partager avec toutes les autres langues.

Toute situation négative a son pendant, l’envers de la médaille. Lorsque l’Homme renonce à rester dans le revers, et va chercher les avers, il rejoint cette idée fondamentale de survie qu’est l’espoir. »

Photo : Alain Rey et le calligraphe Lassaâd Metoui, le 13 octobre 2014 au Prix Reporters d’Espoirs, Palais d’Iéna, Paris.

6 octobre . RDV de l’histoire de Blois : « 10 ans après Stéphane Hessel, où sont nos nouveaux héros ? »

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Nous vous invitons à nous retrouver à Blois le vendredi 6 octobre de 16h30 à 18h au Palais de Justice, pour cette conférence organisée par Reporters d’Espoirs à l’occasion des 26e Rendez-vous de l’Histoire, grand événement qui se tient du 4 au 8 octobre dans toute la ville.

2023 marque la 10e année de la disparition de Stéphane Hessel (et le 105e anniversaire de sa naissance en ce mois d’octobre). Son manifeste « Indignez-vous !”, diffusé à 4,5 millions d’exemplaires, a suscité un intérêt incroyable, inattendu, quasi-inexpliqué. L’indignation est alors devenue un cri de ralliement en Europe et au-delà. Mais elle ne suffit pas, affirmait celui pour qui « Engagez-vous ! » devait être le mot d’ordre d’une jeunesse agissant pour la solidarité et l’écologie.

L’engagement, c’est précisément ce qui a guidé la vie de Stéphane Hessel sur près d’un siècle : Résistance et survie aux camps de concentration ; participation au moment-clé de l’élaboration de la Déclaration universelle des droits de l’Homme ; engagement dans la diplomatie ; défense des « sans » papiers, logis, sans grades, etc. ; transmission jusqu’au dernier souffle.

Ce qui le passionnait, c’était l’avenir, les jeunes qu’il incitait à agir, à cultiver le dialogue et l’ouverture, à croire en leur capacité à changer le cours des choses. Qu’est-ce qui explique le succès de cet homme, devenu à la fin de sa vie l’égérie de toute une jeunesse et l’auteur le plus vendu de ces vingt dernières années ? Où sont aujourd’hui les figures de référence en mesure d’inspirer et de mobiliser ? De quels héros avons-nous besoin ?

Avec

  • Anne Hessel, docteure en médecine, activiste, fille de Stéphane Hessel
  • Laure Adler, écrivain, journaliste, productrice de radio et télévision
  • Gilles Vanderpooten, coauteur du livre « Engagez-vous ! » avec Stéphane Hessel, directeur de l’ONG Reporters d’Espoirs

> Pour tout savoir sur le programme des RDV de l’histoire de Blois cliquez ici

QuotaClimat à l’Assemblée nationale : faut-il légiférer sur la place du climat dans les médias ?

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Le 19 juillet 2023, le député « socialistes et apparentés » Stéphane Delautrette annonçait, au milieu des fresques de l’Hôtel de Lassay, le lancement d’un groupe de travail transpartisan sur le traitement médiatique de l’urgence climatique. À l’origine de ce projet, l’association QuotaClimat qui, depuis 2022, plaide pour une représentation plus visible et plus pertinente du changement climatique dans les médias. « [D]e nombreux médias français favorisent la fabrique du doute en ne distinguant pas les faits des opinions », peut-on lire dans l’exposé des motifs de la proposition de loi qui figure sur leur site. Et plus bas : « Tout en saluant les récents engagements des journalistes en faveur d’un traitement médiatique plus sérieux de la crise écologique, la réponse à cet enjeu ne peut reposer que sur le seul volontariat. » Reporters d’Espoirs a assisté à l’après-midi de conférences et débats qui a contextualisé l’initiative parlementaire. Voici un bref résumé des réflexions qui ont pris place.

Un consensus général sur les lacunes des médias

Deux tables rondes sur le sujet de l’environnement et la liberté de la presse ont précédé les prises de parole des députés prenant part au groupe de travail. Parmi les intervenants, des journalistes (Le Monde, AFP, France Télévisions), des institutionnels (Arcom, Fondation Descartes) et des représentants de la société civile (collectif Pour un réveil écologique, QuotaClimat, Expertises Climat). Si les avis sur la nécessité législative de contraindre les médias varient, tous s’accordent à dire que leur traitement du climat laisse à désirer, à la fois en termes de volume et de qualité. C’est d’ailleurs sur ce constat, lors des présidentielles de 2022, que s’est constituée QuotaClimat afin de replacer l’écologie, considérée comme la grande invisible des campagnes, au cœur du débat public. La situation s’est un peu améliorée depuis, les initiatives sur lesquelles communiquent certains grands groupes laissant à penser que les lignes bougent, mais il reste du chemin à parcourir. Au sein de l’audience, on critique notamment le manque de cohérence des contenus, entre reportages sur l’augmentation des événements météorologiques extrêmes et articles dithyrambiques sur le salon du Bourget. La dissonance ne passe pas. Mais la question de la cohérence en amène une autre, particulièrement fâcheuse pour les médias en cette période de crise : la publicité. Peut-on parler sérieusement de climat tout en diffusant les annonces de grands pollueurs qui, par la force des choses, sont également de grands financeurs ? Ou, pour le dire plus crument, tous les médias ont-ils les moyens de bouder l’argent de TotalEnergie, à la manière du Guardian ? Face à cette question, les journalistes renvoient la balle à leur audience. Il est facile de jeter la pierre aux rédactions, mais les médias sont, pour la plupart, des entreprises avec un impératif de rentabilité. Donc si les citoyens désirent vraiment une information cohérente dépourvue d’annonces de SUV, ils doivent se résoudre à payer pour.

Journalisme de solutions : vouloir, c’est pouvoir ?

Un autre point sur lequel une grande partie des intervenants comme du public se retrouve, c’est aussi le besoin d’aborder le climat sous un angle constructif. Rapports du Reuters Institute sur la fatigue informationnelle, étude académique pointant l’incapacité du traitement médiatique actuel à promouvoir l’engagement citoyen vis-à-vis du climat… tout le monde s’accorde sur le fait que le ton général de l’info rebute les audiences. À plus forte raison sur un sujet aussi écrasant que le changement climatique. Il faut donc plus de solutions, déclarent les intervenants. C’est bien beau ces déclarations, répondent des membres de l’audience, mais que faire lorsqu’on est porteur d’une solution et que les médias, pourtant contactés, ne répondent pas ? Ou bien lorsqu’on est une grosse entreprise qui tente de mettre en œuvre des circuits vertueux et que les journalistes arrivent sur le terrain avec la certitude de trouver du greenwashing ? Des interrogations qui ne sont pas sans rappeler celles des festivaliers de Couthures-sur-Garonne, lors du Festival international du journalisme qui s’est tenu du 14 au 16 juillet. Car si de multiples rapports soulignent que les audiences à travers le monde ont soif de nouvelles constructives, si l’on discute beaucoup du journalisme de solutions lors des grands rassemblements de l’info, le volume des contenus effectivement « solutions » croît toujours avec la même lenteur. Il faut dire qu’un reportage constructif, qui interroge les limites et les potentialités de l’initiative dont il traite, réclame du temps et des moyens, deux ressources souvent rares au sein des rédactions. Dès lors, on est en droit de se demander si une couverture médiatique véritablement à la hauteur de l’urgence climatique peut encore s’accommoder du modèle économique des médias. En d’autres termes, le retard enregistré par la plupart des rédactions en la matière relève-t-il de la mauvaise volonté des journalistes ou bien de contraintes plus systémiques ?

Une loi peut-elle faire plus de bien que de mal ?

Il est toujours difficile de contraindre les médias par voie législative. La liberté de la presse constitue en effet un principe fondamental de notre système politique, inscrit dès 1789 dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, puis réaffirmé dans de multiples lois, dont celle de 1881. Le spectre de la censure provoque des levées de bouclier sitôt que l’État s’intéresse d’un peu trop près aux publications des médias. Pour autant, l’imposition d’un contrôle au sein des rédactions sur la question du climat ne serait pas une première. L’Arcom, chargée par un amendement de 2011 de garantir le « respect des droits des femmes dans le domaine de la communication audiovisuelle », surveille déjà la représentation des femmes dans les médias audiovisuels. Le précédent existe. Mais pour certains intervenants, l’initiative parlementaire constitue tout de même un pari risqué, le changement climatique représentant déjà un sujet politique clivant, en passe de devenir un marqueur identitaire. Pour Laurent Cordonnier, directeur de la recherche à la Fondation Descartes, l’urgence est surtout d’éviter que ne se cristallise en France une polarisation binaire telle que l’on peut en voir aux Etats-Unis. Au-delà de vulgarisateurs compétents, les médias doivent aussi, peut-être surtout, revêtir le rôle de médiateurs. Tout cela sans tomber dans le piège du débat contradictoire qui a longtemps poussé les journalistes à opposer discours scientifiques et climatosceptiques. Autant dire que la tâche semble ardue. Mais il y a de l’espoir. De plus en plus de médias s’emparent des sujets environnementaux, la société civile s’organise afin d’accompagner et de renseigner au mieux les journalistes, les scientifiques se mobilisent pour lutter contre la désinformation. Peut-être s’agit-il du message le plus encourageant transmis lors du lancement de ce groupe parlementaire. Par-delà les divergences politiques, les désaccords de fond et les parcours divergents, les gens sont encore capables de se rassembler et de réfléchir ensemble aux moyens de résoudre des problèmes.

Quelles réactions de la part des médias ?

Parmi les rares médias ayant évoqué l’initiative à fin juillet 2023 :

  • « Est-ce bien aux élus d’imposer une ligne éditoriale aux journalistes ? » s’interroge Marianne (Un quota de sujets climat dans les médias ? « Peut-être qu’il y aurait des sanctions, rien n’est décidé », Margot Brunet, 27/7/2023) dans une interview du député Stéphane Delautrette (PS). Celui-ci affirme : « il me paraît important de fixer un seuil minimum de médiatisation au moment de l’élection présidentielle afin de s’assurer que ces sujets soient traités dans tous les médias avant l’élection. Nous allons démarrer le travail à la rentrée, la première réunion se tiendra le 27 septembre. Nous ne pouvons même pas encore assurer qu’elle aboutira à une proposition de loi. Notre objectif est d’avoir un texte fin décembre, au plus tard en janvier. D’ici là, nous allons mener un cycle d’auditions. » Et de rassurer : « Évidemment que nous n’irons pas à l’encontre de la liberté de la presse ! »