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48 h pour vivre l’Europe des solutions

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Le 3Prix européen jeunes Reporters d’Espoirs a été décerné à Paris, en février dernier, à sept jeunes originaires du Danemark, de Suisse, de France… et même du Sénégal ! L’équipe de Reporters d’Espoirs a embarqué les lauréats à la rencontre de journalistes de l’AFP et du « Figaro », et d’experts des enjeux européens. Retour sur ces deux journées. Paul Chambellant, 22 ans et futur étudiant en journalisme qui a contribué à l’organisation de ce Prix en tant que service civique, retrace ces deux journées. Quant à Angélica Tarnowska, globetrotteuse et journaliste correspondante de Reporters d’Espoirs au Royaume-Uni, elle revient sur la soirée organisée en leur honneur à la Gaîté Lyrique, à Paris.

Par Paul Chambellant et Angélica Tarnowska/Reporters d’Espoirs

 

Lundi 12 février 2024
Le rendez-vous est donné à 13 h au Caffe dei Fratelli, dans le 1er arrondissement de Paris.

C’est là que nous rencontrons Pierre Terraz, Amélie Reichmuth (venue de Suède), Emilie Andrieux et Sami Zaïbi (venu de Suisse), 4 des 7 lauréats décorés par ce Prix européen du jeune reporter, pour un déjeuner aux accents italiens. Alors, pâtes ou pizza ? Les choix diffèrent selon qu’ils soient pigistes, correspondants, data journalistes, photoreporters… ou professeurs, un ami de Sami nous ayant rejoints. Si lui est un profane du monde journalistique, les lauréats quant à eux y sont immergés : qu’ils soient issus d’une école ou formés sur le terrain, ils se destinent tous au journalisme. L’occasion de se découvrir des points communs insoupçonnés et de s’émerveiller devant des parcours d’ores-et-déjà inspirants. Amélie parle six langues, Pierre a appris le photojournalisme en autodidacte après une école de communication, Sami vient de s’installer au Caire pour y apprendre l’arabe et devenir correspondant, Emilie maîtrise déjà l’art des infographies… De vrais couteaux suisses !

 

14 h 30.
L’heure de rejoindre les locaux de Reporters d’Espoirs pour rencontrer les membres de L’Atelier Europe – Patrick d’Humières, Gabriela Martin, Aymeric Bourdin et Michaël Malherbe. 

Au programme : une discussion sur l’état de l’Europe, les défis des élections et de la mandature à venir et le rôle de vulgarisation des journalistes. A la fois européens convaincus et analystes critiques des institutions, ils s’engagent dans la poursuite du projet européen à travers voyages d’étude et analyses des révolutions écologique et industrielle. Nous abordons des sujets aussi variés que le difficile arbitrage européen de l’intelligence artificielle après la « révolution manquée » d’Internet, la communication européenne en matière de politique environnementale, ou encore les enjeux posés par l’hypothèse d’un élargissement de l’Union Européenne en pleine guerre à ses frontières. Les lauréats ont su s’affranchir de l’aspect un peu académique de la rencontre, s’inspirant de leurs expériences de terrain pour interroger l’indépendance des journalistes européens et la pertinence d’un Pacte Vert à l’échelle européenne.

 

17 h.
Cap sur les imposants locaux de l’Agence-France Presse (AFP), place de la Bourse à Paris.

Septième étage, vue imprenable sur Paris. Nous rencontrons Guillaume Rollin, rédacteur en chef du service vidéo de l’AFP, Cécile Feuillatre, journaliste au service international, Kadir Demir, journaliste au service vidéo, et Coline Sallois, chargée de communication et de projets, pour une heure de questions-réponses sur les coulisses de leur métier, la couverture des terrains de conflits, le sort des journalistes palestiniens à Gaza, les choix éditoriaux d’une rédaction d’envergure internationale… Tous sont journalistes multi-tâches, tantôt en « desk » tantôt sur le terrain, et chez chacun résonne l’idée que le sigle AFP doit rester un gage d’indépendance et de qualité de l’information. Nous visitons ensuite la newsroom, clignotant de mille feux au rythme d’une actualité mondiale qui s’affiche sur une multitude d’écrans, avant de libérer les lauréats pour la soirée.
Voilà qui vient conclure cette première journée passée sur la route de l’info !

 

Mardi 14 février, 9 h 30.
Rendez-vous avec Renaud Girard, grand-reporter au « Figaro ».

Une lauréate est arrivée avant les autres : Cristina Coellen, étudiante autrichienne en école de journalisme à Paris. Bientôt rejoints par les autres lauréats, nous découvrons ensemble les bâtiments somptueux du Figaro, s’étendant sur une dizaine d’étages. C’est un Renaud Girard souriant et pensif qui nous y accueille, grand reporter au Figaro et spécialiste des crises et conflits mondiaux. Kosovo, Israël, Afghanistan, Ukraine, Irak… Lui qui a couvert toutes les guerres depuis 1984 s’en souvient avec vivacité, avec silence aussi parfois. C’est que le « souffle de l’histoire » qu’il a senti passer à de multiples reprises semble toujours l’habiter aujourd’hui, l’invitant à la contemplation. Il fait l’éloge de la lenteur sur les terrains en conflit, comparant les journalistes à des « historiens de l’instant ». Prendre le temps de la compréhension, choisir une histoire à raconter qui parle des gens et aux gens pour mieux rendre compte de la réalité : il faut montrer qu’on a été sur place, qu’on peut apporter de la valeur ajoutée. Inspirés par le personnage, son érudition et son parcours, nous prenons une photo de groupe pour immortaliser ce moment hors du temps, butte Montmartre en arrière plan. Et quittons le journal, nous prêtant à rêver nous aussi de pouvoir sentir le souffle de la grande histoire sur le terrain d’un reportage.

 

 

Mardi, 19h.
Soirée de remise des Prix et conférence de rédaction « Médias : donnez-nous envie d’Europe », à la Gaîté Lyrique, à Paris.

C’est donc à la Gaîté Lyrique que s’est tenu le final, mardi 13 février au soir, avec la 3édition du Prix européen jeunes Reporters d’Espoirs. Dans une effervescence positive, tous se sont retrouvés pour découvrir les sept lauréats sélectionnés parmi 140 candidats. L’objet du concours ? Réaliser un reportage sur des réponses concrètes apportées à un problème économique, social ou environnemental, avec une dimension européenne. Le défi ? Nous donner envie d’Europe ! Alexia Kefalas, correspondante de France24 et du Figaro, venue tout spécialement d’Athènes, menait la danse avec brio. Une soirée ponctuée des croquis plein d’humour signés Serge Bloch.

Le Best-of des Jurés

Chacun des jurés présents a évoqué le sujet qui l’a le plus enthousiasmé : Nicole Gnesotto, vice-Présidente de l’Institut Jacques Delors, a salué le reportage de Pierre Terraz, « Morts sous X », pour son originalité, la dignité et la délicatesse de son traitement. Étienne Pflimlin, à la tête de la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture, a retenu le sujet d’Émilie Andrieux, « Étudiants secouristes en santé mentale à l’Université de Bordeaux ». Patrick d’Humières, pionnier de la réflexion sur les médias et l’Europe, a été touché par le sujet d’Amélie Reichmuth, « Danemark : Grâce à Elderlearn, l’intégration devient un vecteur de lien social ». « Dans une société divisée, repliée sur soi et avec la peur des autres, ce projet valorise une Europe intergénérationnelle, où au contact des anciens, des réfugiés peuvent resocialiser, revivre, c’est un beau signe d’espoir », partage-t-il. Christophe Leclerc, fondateur d’Europe Média Lab, a lui aimé le sujet de Sami Zaïbi, « Samsø et l’énergie renouvelable, l’utopie devenue réalité ». Enfin, Dorothée Merville, Directrice générale de la Fondation Hippocrène, a choisi l’article de la journaliste autrichienne Cristina Coellen, « Extraire la chaleur des eaux usées, une technique de chauffage durable à la conquête des villes européennes ». « On y voit comment les solutions locales peuvent être répliquées partout et ce sujet donne envie d’Europe ! », commente-t-elle. Un vrai bon point car l’Union Européenne est assez dépréciée.

L’Europe mal-aimée et ses institutions méconnues : une image à redorer !

« L’Europe est devenue un bouc émissaire. Brisons ce cercle vicieux, ayons l’honnêteté de reconnaître les conquêtes nées d’une impulsion européenne et arrêtons de pointer les technocrates ! Car ces derniers, moins nombreux que les fonctionnaires de l’Île-de-France par exemple, sont souvent des jeunes, qui gèrent de Bruxelles une administration qui concerne 450 millions d’Européens », explique Paolo Levi, correspondant italien de « La Stampa » et de l’Agenzia Nazionale Stampa Associata  (Ansa). « L’Europe n’est pas un projet accompli mais une construction en cours ! », renchérit Bernard Guetta, Député européen Renew et journaliste. « Pour beaucoup, l’Europe reste une entité approximative et un pouvoir quasi-martien : Bruxelles est la capitale de la Belgique, mais accueille aussi les trois institutions de l’Europe, Conseil, Parlement et Commission. Or la place qui leur est consacrée dans les médias reste faible. On commence à peine à évoquer les débats au Conseil ou au Parlement européens… En défendant l’Europe, c’est un cri de besoin et de nécessité que je lance ! », conclut Bernard Guetta. Pour François Vey, rédacteur en chef des revues « Zadig » et « Légende », l’Europe des nations existe déjà : « La majorité du pouvoir est détenue par le Conseil européen, c’est lui qui tranche car il tient les cordons de la bourse ». Reste à faire découvrir la réalité de l’Union européenne, « trop souvent perçue comme ennuyeuse », explique Éléonore Gay, qui lui donne corps justement avec son émission « Nous les Européens », sur  France 2. Elle ajoute : « Mais les cartes ont été rebattues par la guerre en Ukraine. Les gens manifestent une curiosité nouvelle pour les équilibres géopolitiques. Des valeurs communes comme la paix resserrent les liens. À nous journalistes de faire aimer l’Europe ! ». 

Pitch des lauréats et conférence de rédaction

Venus d’Europe et même d’Égypte, il est temps pour les cinq lauréats [deux lauréates n’ont pu être présentes : Ndeye Fatou Toure (Sénégal) et Marie Dougnac (Bordeaux] de pitcher leur reportage afin de déterminer le sommaire idéal d’un journal dédié à l’Europe. Émilie démarre : « un étudiant sur six a une santé mentale dégradée. Depuis 2019, une formation australienne en secourisme psychologique se propage. À Bordeaux, 1 000 étudiants de fac la suivent, plus de 80 % sont prêts à aider leurs pairs, un franc succès pour des gestes qui peuvent sauver des vies ». Pour Mémona Hintermann, grand reporter, « voilà un grand sujet de société, car face aux 200 000 tentatives de suicides par an, il manque plus de 1 000 psychiatres en France ». Amélie a elle suivi l’association Elderlearn, qui a déjà créé au Danemark 1 600 binômes d’anciens, souvent trop seuls, avec des immigrés, qui veulent apprendre, avec 80 % de retours positifs ! Une idée lumineuse qui a tout pour s’exporter, pour une société inclusive et résiliente. Christina pitche : « L’eau peut avoir une seconde vie grâce à l’aquathermie, une technique réplicable partout ». Et Sami raconte Samsø, la première île autonome en énergie. « Les Danois sont ultra-pragmatiques, note Éléonore Gay, ils se sont organisés, ont confiance en l’autre, sont actionnaires de l’éolien, c’est un modèle visité par des groupes du monde entier ». Mémona Hintermann souligne : « là, c’est l’Europe qui marche ! ». Bernard Guetta note : « Européens, constructifs, passionnants, ces reportages sont parfaits pour l’ouverture des pages société, ils feront des émules ». Le sujet retenu par la majorité pour trôner en Une sera celui de Pierre Terraz qui a voulu savoir où était enterré « son » SDF, et a découvert le cimetière des Jardins de la Fraternité et ses tombes « sous X », à Thiais (94), où, avec, les collectifs de citoyens qui recherchent les familles de ces milliers de morts de la rue sans identité (migrants, vieux, corps retrouvés dans une rivière, bébés abandonnés… ». Bernard Guetta ponctue : « si je parle comme le directeur de rédaction que j’ai été à « L’Obs » et à « L’Expansion », alors le sujet sur les morts sous X, on achète, c’est intriguant, c’est forcément le sujet retenu pour faire la Une ».

Qu’ont pensé les lauréats de leur séjour parisien ?
Amélie Reichmuth et Sami Zaïbi témoignent. 

Avec deux Erasmus à Sciences Po, Amélie Reichmuth, franco-allemande basée en Suède et mariée à un Danois, est résolument européenne. Elle se passionne très tôt pour le journalisme de solutions et avait déjà postulé au Prix européen du jeune reporter les années précédentes, une persévérance payante ! « Les visites organisées par Reporters d’Espoirs la veille étaient formidables, une occasion d’échanger avec des reporters de renom comme Renaud Girard, de voir comment pitcher un sujet, et aussi de tisser des liens entre lauréats aux profils très variés, autodidactes comme moi ou sortis d’écoles de journalisme. Débats à bâtons rompus, avis engagés… la soirée était formidable ! Seul petit regret, on aurait aimé que le public aussi participe par vote à la conférence de rédaction. » 

Sami Zaïbi, lui, a particulièrement aimé la visite à l’AFP : « on utilise tous les jours leurs dépêches, découvrir la mécanique et le nombre de journalistes dédiés à l’info était fascinant ». Curiosité, amour de l’écriture et de la transmission, le Tuniso-Suisse a étudié à l’Académie du Journalisme à Neuchâtel, « avec Serge Michel, Prix Albert Londres, le journalisme constructif y était évoqué plus que vraiment enseigné ». Journaliste chez « Le Temps », il a pris une année sabbatique pour apprendre l’arabe en Égypte, mais continue de rédiger une newsletter hebdomadaire sur le Moyen-Orient: « Elle s’intitule « Le Point du Jour » et comporte une rubrique Une Raison d’Espérer… Pas toujours simple à alimenter ! »

[Palmarès] Les lauréats du Prix européen Jeunes Reporters d’Espoirs dévoilés à la Gaîté Lyrique à Paris

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Voici les 7 lauréats du 3e Prix européen jeunes Reporters d’Espoirs, dévoilés mardi 13 février à l’occasion d’une soirée à la Gaîté Lyrique à Paris. Ils ont été sélectionnés parmi 140 candidats. Leur mission  : réaliser un reportage en langue française sur un problème économique, social ou environnemental ; sur des initiatives qui y apportent des réponses concrètes ; avec une dimension européenne.

 

 

A l’approche des élections européennes qui se tiendront au mois de juin, les débats sur l’Europe, les atouts et dysfonctionnements de ses institutions, vont s’intensifier. Avec au cœur de la « machine médiatique », c’est attendu, commentaires, affrontements, postures politiciennes… Un autre scénario est-il possible ? Et si les journalistes, mieux placés que quiconque pour donner à voir ce qu’il se passe sur le terrain, relevaient le défi de nous donner envie d’Europe ?

Reporters d’Espoirs, l’ONG fondatrice du journalisme de solutions en 2004, a réuni la « conférence de rédaction d’un soir », pour dessiner le sommaire idéal de ce que pourrait être un journal dédié à l’Europe. Composée de 6 journalistes et observateurs, elle a fait émerger des angles, sujets, reportages pour aborder l’Europe dans sa complexité. Y compris en donnant à voir initiatives concrètes et solutions rendues possibles par les peuples, les nations, et leurs coopérations

La conférence de rédaction a été « jouée » sur scène avec :

  • Bernard Guetta, Député européen et journaliste
  • Alexia Kefalas, Journaliste, correspondante à Athènes de France24 et du Figaro
  • Mémona Hintermann Journaliste, grand reporter
  • François Vey, Rédacteur en chef des revues Zadig et Légende
  • Paolo Levi, Journaliste correspondant de La Stampa et d’ANSA (Italie)
  • Eleonore Gay, Journaliste-présentatrice de Nous les européens sur France TV
  • Serge Bloch, dessinateur de presse et d’édition

Les lauréats du Prix européen jeunes Reporters d’Espoirs étaient eux aussi partie prenante de cette conférence de rédaction : chacun a raconté son reportage en 3 minutes top chrono.

ILS ONT ENTRE 23 ET 30 ANS : VOICI LES 7 LAURÉATS DU PRIX EUROPÉEN JEUNES REPORTERS D’ESPOIRS, SELECTIONNÉS PARMI 140 CANDIDATS.

Leur mission  : réaliser un reportage en langue française sur un problème économique, social ou environnemental ; sur des initiatives qui y apportent des réponses concrètes ; avec une dimension européenne. Au terme de plusieurs mois de candidatures et d’un jury, elles et ils sont venus d’Autriche, de Suisse, de Suède, des régions de France… et même d’Egypte et du Sénégal !
Après avoir passé 48h à Paris à la rencontre notamment des membres du think-tank « Atelier Europe », de journalistes de l’AFP et du grand-reporter Renaud Girard au Figaro, ils étaient sur la scène de la Gaîté Lyrique pour raconter en 3 minutes chacun les reportages pour lesquels ils ont parcouru l’Europe et sont lauréats du Prix européen jeunes Reporters d’Espoirs.

Les 4 lauréats « France »


1er Prix : Pierre Terraz pour « Morts sous X » (France) – 2500 €

Journaliste indépendant spécialiste des sujets économiques et sociaux, Pierre Terraz est aussi un reporter photo aguerri, aussi bien sur des terrains de conflits que nationaux. C’est dans cette dernière dimension que s’inscrit son reportage poignant sur le sort des morts de la rue, aussi invisibles que constants. Anonymisés, oubliés, déshumanisés, ces corps sont au cœur du combat de l’association « Morts de la rue », qui brave abus et désintérêts pour demander une « égalité dans la mort ».

2e Prix : Amélie Reichmuth, « Danemark : Grâce à Elderlearn, l’intégration devient un vecteur de lien social » (France/Suède) – 1500 €

Le reportage résolument européen d’Amélie Reichmuth, 29 ans, nous éclaire sur les combats parfois communs pour le lien social et la santé mentale. Polyglotte, elle sait l’importance de maîtriser une langue pour s’intégrer et s’intéresse ainsi à l’association Elderlearn, qui veut « rompre l’isolement » en créant des binômes de personnes âgées et d’immigrés désireux d’apprendre le danois. Une solution simple et efficace, d’autant plus dans un contexte de solitude grandissante de nos aînés.

3e Prix : Emilie Andrieux, « Étudiants secouristes en santé mentale à l’Université de Bordeaux » (France) – 500 €

Impliquée depuis longtemps dans des projets étudiants et tout juste diplômée en journalisme, Emilie a souhaité mettre en avant des étudiants qui s’engagent dans le domaine de la santé mentale. Partant de l’idée que les meilleurs interlocuteurs des étudiants sont leurs camarades, la formation aux premiers secours en santé mentale présentée dans ce reportage permet aux étudiants de repérer les « signes de souffrances psychologiques » puis de « venir en aide à leurs pairs », tout en laissant une juste place aux professionnels.

3e Prix ex-aequo : Marie Dougnac, « La construction en terre crue, armée face au béton » (France) – 500 €

Marie, 24 ans, est bordelaise. Passionnée de vulgarisation et de géographie, elle s’intéresse depuis de nombreuses années au journalisme et nous offre un reportage éloquent sur le sujet apriori technique de la terre crue. Alternatif au béton, ce matériau utilisé partout dans le monde depuis des siècles est remis au goût du jour notamment en France par la Fabrique Cycle Terre. Parmi ses atouts à faire valoir : plus écologique, plus sain, recyclable à volonté, quasiment inépuisable… Un bel exemple de pratique du passé mises à profit pour trouver des solutions d’avenir.

Les 3 lauréats « francophonie »


1er Prix : Sami Zaïbi, « Samsø et l’énergie renouvelable, l’utopie devenue réalité » (Suisse, Egypte) – 2500 €

De nationalités suisse et tunisienne, Sami Zaïbi est journaliste depuis 8 ans. S’il vit et travaille entre Suisse et Egypte, c’est au Danemark qu’il s’est intéressé avec l’île Samsø « entièrement autonome en énergies renouvelables ». Une autonomie liée à l’insularité du territoire, certes, mais aussi issue d’une bataille acharnée de la municipalité et d’une fibre démocratique avérée pour faire des citoyens les acteurs du projet. Prochain cap : l’abandon total des énergies fossiles et, qui sait, l’essaimage du modèle au continent ?

2e Prix : Cristina Coellen, « Extraire la chaleur des eaux usées, une technique de chauffage durable à la conquête des villes européennes » (Autriche) – 1500 €

Etudiante en journalisme et déjà forte de plusieurs expériences, Cristina Coellen vient d’Autriche et étudie à Paris. Pour ce reportage très incarné, elle s’est penchée sur la chaleur des eaux usées comme technique de chauffage durable dans plusieurs villes d’Europe. A grand renfort de graphiques et de témoignages d’acteurs de terrain, elle expose des initiatives permettant de « ne pas laisser filer la chaleur dont on dispose déjà ».

3e Prix : Ndeye Fatou Toure, « L’ONG Village Pilote, une lueur d’espoir pour les enfants des rues » (Sénégal) – 500 €

Ndeye Fatou Toure, 29 ans, est journaliste et reporter au Sénégal. Passionnée de technologie, c’est pourtant une initiative très terre-à-terre qu’elle s’est attachée à décrire dans le cadre de ce reportage. Village Pilote, une ONG sénégalaise qui s’est depuis étendue en Europe, c’est cette « lueur d’espoirs pour les enfants des rues » qui prend en charge des centaines d’enfants vivant dans l’extrême pauvreté et les accompagne dans leur formation et éducation. L’objectif ? Construire un avenir meilleur, « dans une ambiance conviviale et solidaire ».

 

A propos du jury

Le jury était représenté durant l’événement par les journalistes Alexia Kefalas, Paolo Levi, Eléonore Gay, et aussi par des acteurs et penseurs de l’Europe : Etienne Pflimlin, président de la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture – dont le père fût président du Parlement européen ; Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors ; Christophe Leclercq, fondateur du média Euractiv et président de la Fondation Europe Média Lab ; Dorothée Merville, directrice générale de la Fondation Hippocrène ; ou encore Patrick d’Humières, pionnier de la réflexion sur les médias et l’Europe, auteur notamment du « Réveil de la pensée européenne ». Jon Henley (The Guardian), Solenn Cordroc’h, Olivier Weber et Christine Buhagiar (AFP) avaient également pris part au jury.

https://reportersdespoirs.org/prixeuropeen/

 

Un premier prix européen du jeune reporter remis aujourd’hui à Marie Dougnac à l’occasion des Tribunes de la Presse de Bordeaux

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Marie Dougnac, 24 ans, est bordelaise. Diplômée en géographie à l’ENS de Lyon, elle poursuit ses études en tant que doctorante à l’université de La Rochelle. Passionnée de vulgarisation, elle réalise des vidéos de médiation scientifique sur la chaîne YouTube Archipel et s’intéresse depuis de nombreuses années au journalisme – elle a animé la webradio étudiante de son école, et fait un stage chez Radiofrance. C’est en entendant parler de Reporters d’Espoirs au Festival du journalisme de Couthures-sur-Garonne qu’elle a eu l’idée de candidater au Prix avec un reportage intitulé « La construction en terre crue, armée face au béton ? ».

Vous avez 5 minutes ?

>Pour lire gratuitement l’intégralité du reportage, rendez-vous sur le site du Journal Sud-Ouest, notre partenaire que nous remercions pour cette publication.

Vous avez 1 minute ? Voici les grandes lignes du reportage en bref :

« Et si on recyclait la terre des chantiers pour construire des bâtiments plus sains à l’impact carbone modéré ? C’est l’idée de Cycle Terre, coopérative francilienne subventionnée par l’Union Européenne, dont le projet à la fois social et écologique autour de la construction en terre crue a vocation à s’exporter dans d’autres pays européens, déjà séduits par cette initiative d’économie circulaire. »

  • La plupart des bâtiments que l’on construit depuis des décennies sont en béton, matériau très émetteur en carbone lors de sa fabrication et tout au long de son cycle de vie.
  • Or il existe une méthode alternative de construction, délaissée chez nous, qui reste pourtant la plus employée au monde : la terre crue.
  • Marie Dougnac en a exploré les opportunités à travers l’action de la société Cycle Terre, qui veut porter un projet à la fois écologique et social.
  • Les initiatives se multiplient en la matière, notamment en Autriche, Espagne, Belgique. Le potentiel est conséquent : rien qu’en région Ile-de-France, ce sont 22 millions de tonnes qui sont excavés chaque année, et demeurent très peu valorisées.
  • Il ne s’agit pas d’une solution absolue : il existe des limites à son développement, à la fois en termes techniques, de coût et culturelles.

 

#PrixRDE Les 10e Prix Reporters d’Espoirs ont été remis mardi soir !

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Les 10e Prix Reporters d’Espoirs ont été remis ce mardi 28 mai !
Ils distinguent 4 reportages et initiatives de professionnels qui œuvrent au journalisme de solutions

 

L’ONG Reporters d’Espoirs, pionnière du journalisme de solutions, fête ce mardi 28 mai son 15e anniversaire. En couvrant tant les défis économiques, sociaux, environnementaux que des réponses mises en œuvre pour les résoudre, cette démarche journalistique vise à refléter la complexité du monde, et à diffuser l’envie d’agir. A cette occasion, elle a remis les 10e Prix Reporters d’Espoirs.

Le Prix Reporters d’Espoirs a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création en 2004. Il met à l’honneur les journalistes et innovateurs des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Ce Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs : témoigner que les journalistes et les médias, en repérant et en diffusant la connaissance d’initiatives porteuses de solutions face aux problèmes de société, favorisent leur essaimage et donnent envie d’agir au plus grand nombre.

Au fil de son histoire, ce Prix a permis à des journalistes de promouvoir leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du grand public, de maintenir ou développer leurs rubriques, de convaincre leur média et plus globalement la profession de la pertinence du journalisme de solutions. Il y a 15 ans, l’association Reporters d’Espoirs lançait un mouvement qui, aujourd’hui, essaime dans le monde entier.

 

(Re)vivez la soirée du 28 mai en vidéo (2mn30) !

250 invités sur l’Ile de la Cité à Paris

250 personnalités des médias, journalistes, artistes, décideurs, étaient réunis dans l’écrin des Jardins du Pont Neuf sur l’Ile-de-la-Cité à Paris, pour fêter ce double événement.
Outre des journalistes, grands reporters et experts des médias – Raphaëlle Duchemin, Hedwige Chevrillon, ou encore Jacques Lecomte, on a pu entendre, ou croiser, l’explorateur Jean-Louis Etienne, les chanteurs CharlElie Couture et Cyril Mokaiesh, le finaliste de Top Chef Victor Mercier, des youtubeurs et influenceurs du net.

 

Les lauréats du Prix Reporters d’Espoirs 2019 sont…

Lauréat du Prix « Les Médias en actions » : Jean-Pierre Pernaut et l’équipe du 13h de TF1 pour « SOS Villages »

Ce Prix distingue un média qui, au-delà de son statut d’observateur, favorise la mise en mouvement des citoyens pour contribuer à résoudre un problème concret. C’est le cas de SOS Villages, opération créée en 1994 dans le JT de 13h, pour mettre en relation commerçants et artisans avec des repreneurs potentiels, afin de contribuer à lutter contre la désertification des espaces ruraux.

Ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • BFM Business, pour l’Accélérateur BFM
  • Groupe Rossel La Voix, pour l’opération « Chasseurs d’emplois »
  • Make.org

 

Lauréat du Prix Radio « La Voix des solutions » : Denis Cheissoux, journaliste à France Inter.

Le jury a choisi cette année de distinguer en plus de la qualité de son travail, l’engagement dans la durée d’un journaliste, qui donne de la voix depuis de nombreuses années à des initiatives, dans ses émissions et chroniques. C’est le cas de Denis Cheissoux qui officie depuis plus de 30 ans sur les questions écologiques sur l’antenne de France Inter. Il a fait de Co2 mon amour « l’émission qui rapproche les hommes en nous rapprochant de la nature ».

Elles et ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • Anne Le Gall Europe 1
  • Patrick Longchampt RCF
  • Valère Corréard France Inter
  • Emmanuel Moreau France Inter
  • Geneviève Del Marmol Radio Notre-Dame
  • Virginie Garin RTL

 

Lauréat du Prix Presse écrite : Marc de Miramon pour son reportage « La culture berbère contre l’(in)culture barbare » paru dans L’Humanité Dimanche.

La sélection presse écrite porte cette année sur des reportages dans des pays en développement -en proie à des problèmes aussi différents que terrorisme, braconnage, pollution, pauvreté…- dans lesquels des populations s’organisent pour faire face et mettre en place des réponses à leurs difficultés. Marc de Miramon nous fait découvrir Semmama, un lieu culturel situé au cœur de la région pauvre et montagneuse de Kasserine. Dans un secteur confronté à des groupes islamistes, cet îlot parie sur la transmission pour endiguer le terrorisme.

Elles et ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • Marine Lamoureux La Croix
  • Vincent Jolly Le Figaro
  • Anne Dhoquois Alternatives-éco
  • Sophie Stadler Paris Match

 

Lauréat du Prix Télévision : Laura Kalmus et Maxence Peigné pour leur reportage « La Finlande loge ses sans-abris » diffusé dans le JT de France 2.

Thématique retenue pour la catégorie télévision cette année : « L’Europe des solutions ».
Ont été sélectionnés des reportages diffusés dans les journaux télévisés, qui mettent la lumière sur des villes et pays d’Europe relevant concrètement des défis de société : santé, sans-abris, émissions de C02, etc.
Le reportage de Laura Kalmus et Maxence Peigné s’intéresse à la Finlande qui se donne pour objectif de reloger tous les sans-abris, sans exception. Le nombre de SDF a été réduit de moitié, et les autorités estiment que reloger les sans-abris revient au final moins cher que de les laisser dans la rue. Reportage sur le terrain, à Helsinki, la capitale du pays.

Elles et ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • Charles Diwo TF1
  • Catherine Eme-Ziri France 3 Bourgogne-Franche-Comté
  • Pierre Bonte-Joseph et Sandra Cerqueira Public Sénat
  • Joana Hostein Arte

 

Les membres du jury du Prix Reporters d’Espoirs 2019 : 14 professionnels des médias, 8 femmes, 6 hommes

 

Ryad Boulanouar             Fondateur du Compte-Nickel, animateur CliqueTV

Catherine Boullay           Journaliste-réalisatrice indépendante, notamment pour Envoyé Spécial

Hedwige Chevrillon        Editorialiste à BFMTV et BFMBusiness

Raphaëlle Duchemin      Journaliste-animatrice de La France Bouge sur Europe 1

Stéphane de Freitas      Réalisateur, et fondateur d’Eloquentia

Isabelle Giordano           Directrice générale d’Unifrance Film

Antoine Guélaud            Directeur des opérations spéciales, TF1

Sophie Jovillard                Journaliste-présentatrice d’Echappées Belles sur France5

Delphine Minoui             Grand reporter, Le Figaro, et lauréate du Prix Albert Londres

Jean-Marc Rivière           Rédacteur en chef adjoint, La Voix du Nord

Marie-Monique Robin  Journaliste d’investigation, réalisatrice, et lauréate du Prix Albert Londres

Sabine Torres                    Directrice générale Groupe Médias du Sud / ViaOccitanie

Hugo Travers                     Youtubeur, Influenceur, HugoDécrypte

Julien Vidal                         Fondateur et porteur du projet « Ca Commence Par Moi »