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L'exploratrice et écrivain Jéromine Pasteur soutient Reporters d'Espoirs !

By Le LabNo Comments

 Depuis plus de vingt-cinq ans, Jéromine Pasteur navigue d’un océan à l’autre et retourne régulièrement au cœur de la forêt péruvienne auprès d’un clan d’Indiens Asháninkas, sa « seconde famille ».

En 1987, elle reçoit le prix Paul-Émile Victor de l’Aventure.

Puis elle repart en Amazonie asháninka pour écrire son premier livre, Chaveta, qui connaît un immense succès.

L’année suivante, elle est élue « Homme de l’année » par les Jeunes chambres économiques de France, pour « son action bénévole et philanthropique, sa passion constructive et son respectueux amour de la nature ».

Elle mène une lutte de chaque instant pour la défense de la Terre, reçoit un prix littéraire, se trouve désignée marraine des arbres par TF1…

Depuis une chaire de la Sorbonne, elle lance un appel officiel, lors d’une réunion sur l’environnement à laquelle elle a été priée : « L’appauvrissement de notre Terre aujourd’hui, c’est l’étiolement de tous les hommes de demain. Nous devons penser autrement l’exploitation des richesses de notre planète car elles ne sont pas inépuisables. Si nous ne le faisons pas maintenant, bientôt notre Mère nourricière n’aura plus assez de lait pour rassasier ses enfants et il coulera alors plus de larmes qu’il n’y a d’eau dans les fleuves de la Grande Forêt… »

En 2004, Jéromine crée l’association Chaveta pour venir en aide aux Indiens Asháninkas.

Depuis 2007, elle anime l’émission Biotiful pla­nète diffusée sur France 5 et Planète. Six émissions ont été réalisées à ce jour.

Jéromine partage de la même façon sa vie entre la mer et le secret de sa forêt indienne où elle soutient le clan de ses amis asháninkas. À chacun de ses passages en France, inlassablement, elle revient avec un même leitmotiv : témoigner de ce qu’elle a vu.

Jéromine Pasteur rejoint le comité de soutiens de Reporters d’Espoirs en août 2013.

L'édito d'Isabelle Hennebelle, rédactrice en chef à L'Express

By Le Lab

Par Isabelle Hennebelle, Journaliste à L’Express, rédactrice en chef du hors série « Ces métiers qui changent le monde. Concilier carrière et sens ».

Sur fond de crise économique, jamais époque n’a été plus propice pour rêver à de nouveaux paradigmes. Mus par une profonde quête de sens, salariés, cadres dirigeants, entrepreneurs, étudiants cherchent comment concilier carrière et engagement. Et contribuer à bâtir un monde plus juste, sans utopie, mais avec pragmatisme.

Cultiver une double vision conciliant performance économique et impact social ne relève plus du discours anecdotique. Un mouvement de fond sociétal est à l’œuvre. Aiguillon majeur pour porter le changement, le secteur de l’économie sociale et solidaire opère progressivement sa mue. L’entrepreneur social figure depuis peu à l’agenda de la Commission européenne. Dans l’économie classique, les initiatives se multiplient pour vendre, acheter, transporter, épargner… autrement. Des métiers « hybrides » comme financier solidaire ou acheteur durable se développent. Au cœur du CAC 40, des pionniers s’initient au Social Business. Quant aux organisations non gouvernementales (ONG), certaines apprennent à s’ouvrir et à travailler avec les entreprises. L’heure est aux nouvelles alliances. Jamais des évènements rassemblant grandes entreprises, entrepreneurs sociaux, ONG n’ont été aussi nombreux.

Les médias ont indéniablement un rôle à jouer pour faire connaître ces multiples initiatives qui contribuent à changer le monde. Certains parlent d’ « impact journalism », d’autres de « journalisme de solution ». Quel que soit le terme, relayer les pratiques de terrain alliant performance économique et impact social relève du devoir du journaliste responsable… du Reporter d’espoirs.

 

« Relayer les pratiques de terrain alliant performance économique et impact social relève du devoir du journaliste responsable… du Reporter d’espoirs. »

L'édito de Thierry Saussez, octobre 2012

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« Le système médiatique est anxiogène, le choix de l’angle est le plus souvent négatif, le monde qu’il nous montre (à l’instar du journal télévisé) est sombre, effrayant, terrorisant même parfois.

Dans un univers de plus en plus concurrentiel, il faut parler le premier, chercher le scoop, donner la priorité au sensationnel, à l’image qui frappe. Mais c’est nous qui faisons l’audience, notre penchant pour la morbidité, notre attirance pour le spectaculaire, notre goût pour l’affreux.

Plus le monde qui nous entoure est négatif, plus nous noircissons notre environnement, plus nos performances personnelles sont valorisées et le bonheur individuel amplifié dans la sphère de proximité.

Il existe pourtant une véritable attente de contrechamp et certaines initiatives le prouvent. On peut équilibrer, chercher l’angle positif, valoriser davantage les multiples initiatives, avancées et progrès. Alors que le négatif est toujours spectaculaire pour faire de l’image on peut mettre en scène le positif et le rendre du coup moins ennuyeux et plus attrayant.

C’est pour cette raison que je partage l’objectif de Reporters d’Espoirs, d’une information constructive qui donne envie d’agir. »

Thierry Saussez, pour Reporters d’Espoirs, octobre 2012.

L’édito de Lucie MONTCHOVI, Initiative France Info

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Lucie Montchovi est journaliste-présentatrice de la chronique « Initiative » sur France Info, du lundi au vendredi à 6h20 et 11h20. Elle a reçu le Prix Reporters d’Espoirs 2012 dans la catégorie « radio ».

Arrêtons-nous un instant… pour contempler l’information. Elle est partout… S’écoute, se lit, et se regarde à tout moment de la journée. Certains la trouvent trop anxiogène, d’autres trop brutale, et pourtant elle continue à nous interpeller et nous donne parfois l’envie d’agir… C’est certainement dans ces moments précis, en ces temps de crise, que naissent l’espoir, des idées nouvelles et des histoires heureuses.

Aujourd’hui j’ai l’opportunité de faire découvrir aux auditeurs de France Info cette facette de l’information à travers le programme «  Initiative France info ».

Dans l’économie, l’écologie, la culture, la santé aux quatre coins de la France, des anonymes réinventent le monde. Des parcours singuliers que l’on peut aujourd’hui qualifier de

« Nouvel engagement du XXIème ».  Il est temps que l’on s’y intéresse de plus près.

Si les problèmes existent il y a, aussi, des solutions. Alors changeons de prisme et engageons-nous vers une nouvelle ère de l’information encore plus constructive !

Lucie Montchovi

L'édito de Sophie Jovillard, Ambassadrice de Reporters d’Espoirs

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Sophie Jovillard est Ambassadrice de Reporters d’Espoirs. Elle anime depuis 2006 l’émission Echappées Belles sur France 5.

« J’ai beaucoup de chance de travailler pour une chaine comme France 5 qui a décidé de mettre en prime time un samedi soir un programme de voyage et de découverte, Echappées Belles. Mon objectif et celui de mon équipe est d’en apprendre un peu plus sur les autres, et à travers eux, sur les pays que nous découvrons. A l’autre bout du monde comme en bas de chez soi, de la Corse aux Etats-Unis en passant par le Kenya ou la Mongolie, nous voulons permettre aux gens de s’évader, de découvrir des paysages magnifiques, de rencontrer d’autres cultures. Je suis fière que l’on puisse ainsi parler de valeurs positives et constructives, en ces temps de crise où les sujets anxiogènes font la Une de l’actualité. J’ai le sentiment que les gens sont en attente d’autre chose ! C’est pour cela que je suis très heureuse de penser que chaque samedi soir, jusqu’à un million et demi de téléspectateurs voyagent par procuration et partagent avec nous de petites tranches de bonheur. »

Retrouvez Sophie Jovillard sur France 5 dans « Echappées Belles » le samedi à 20h35 et le dimanche à 10h25.

 

Propos recueillis par Gilles Vanderpooten, Reporters d’Espoirs, juillet 2012.

"Ayez confiance dans vos intuitions et engagez-vous", l'édito de Jean Viard, sociologue

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L’édito de Jean Viard, Sociologue, Directeur de recherche CNRS à Sciences-Po et éditeur

 » Sur une terre où l’espérance de vie est passée en un demi-siècle de 48 à 68 ans, dans un pays où la durée de vie a cru de 40 % depuis 1900 et où nous gagnons encore trois heures de vie par jour, tout ne va pas si mal !
Et il est toujours curieux que ces bons indicateurs, absolument essentiels pour marquer le succès global de politiques publiques et des innovations scientifiques et technologiques, soient laissés de côté comme enjeux secondaires. Pire, on ne parle que des problèmes de financement des retraites ou des maladies des personnes très âgées! A désirer presque mourir jeune…

Certes, le but de la vie ce n’est pas seulement de rester vivant, et chacun connaît les malheurs de notre monde. Mais au-delà de cette part noire considérable, des inquiétudes sur le futur, ne pas savoir voir l’œuvre accomplie est une manière de ne pas savoir dire merci à ceux qui ont lutté, cherché, inventé, pacifié le monde dont ils avaient hérité. Or ne pas savoir dire merci, rend l’engagement impossible car tout paraît sans horizon ni effets.

Beaucoup des problèmes du présent viennent non pas du fait que les générations précédentes aient échoué mais du fait qu’elles aient réussi. Vies longues par réduction de la part du travail, progrès de la médecine et de la solidarité, automatisation des efforts… tout cela nous a fait atteindre les projets des générations passées.
Nous avons construit un modèle social incroyable. Certes, sans cesse à renouveler et démocratiser davantage, mais actif et efficace pour l’essentiel.

Toutefois quand on atteint son objectif… il faut savoir en évaluer les conséquences, puis en inventer un autre. C’est là où notre présent est pauvre. Car comment penser ensemble démocratie, réchauffement climatique, croissance démographique, nouveau rapport à la nature, renouvellement de la place des femmes, réunification de l’Humanité, gestion politique d’une Terre unique… Nous savons peu nous engager dans cette nouvelle bataille des idées et des projets et n’en saisissons souvent qu’un fragment. Alors que nous avons besoin d’utopie, de créatif, d’écoute, d’espérance, de débats d’idée.

Et pour conclure rendons hommage à Hubert Nyssen qui vient de nous quitter. Le premier en France, en 1978 seulement, il a cru que l’on pouvait éditer des écrivains du monde entier de sa bergerie près d’Arles. Il s’est fait éditeur, distribuant son premier livre édité avec sa Peugeot break. Aujourd’hui, l’entreprise (NDLR : Actes Sud) qu’il laisse publie un livre par jour et des dizaines d’autres maisons ont fleuri loin de Paris. Comme lui, ayez confiance dans vos intuitions et engagez-vous. »

 

Edito paru dans la Lettre d’information Reporters d’Espoirs, novembre 2011.

« Engageons-nous ! », l'édito de Gilles Vanderpooten

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« Engageons-nous ! »

L’Edito de Gilles Vanderpooten, Directeur de la Rédaction de Reporters d’Espoirs, co-auteur avec Stéphane Hessel d’Engagez-vous ! aux éditions de l’Aube.

 

Le mouvement des indignés que nous voyons se développer partout dans le monde – jusque devant Wall Street ! – témoigne de l’aspiration des citoyens à une société plus solidaire et plus humaine. Savoir dire « non » face à l’inacceptable est certes nécessaire, mais nous devons, aussi, être en mesure de dire « oui » ! De nous enthousiasmer pour des projets, des innovations, des actions constructives.

Le changement est réel et il est en cours. En témoigne la multitude d’initiatives qui émergent partout, dans les villes et dans les campagnes, à l’initiative d’entreprises, de collectivités, d’associations, d’individus. De l’économie sociale à la finance solidaire, de l’agriculture à la recherche, de l’éco-habitat aux énergies renouvelables, de la responsabilité sociétale à la bienveillance au travail, des nouveaux indicateurs de richesse aux nouvelles solidarités, partout des solutions à la crise et des voies nouvelles émergent, s’affirment, s’amplifient.

Nous avons là des raisons de nous réjouir, et de vouloir innover, expérimenter, conduire la mutation écologique, économique et sociale. Il y a dans l’indignation une formidable énergie à canaliser dans l’action et la coopération. Alors n’attendons pas : Engageons- nous ! comme nous y invite Stéphane Hessel. Notre avenir est entre nos mains et chacun peut et doit agir.
Dans ce contexte, Reporters d’Espoirs, fort d’une équipe renouvelée que je suis ravi de rejoindre, de nombreux projets – dont le Prix Reporters d’Espoirs qui sera remis le 26 mars 2012 – et à l’occasion de son installation au Conseil économique social et environnemental, affirme et renforce sa mission.
Plus que jamais, il nous faut promouvoir des informations et des contenus porteurs de solutions, main dans la main avec les médias, les citoyens et les acteurs du changement, pour donner envie d’agir au plus grand nombre.    

 

Edito paru dans la Lettre d’information Reporters d’Espoirs, Octobre 2011.

L’édito de Samuel Etienne, journaliste-présentateur du JT de France 3

By Le Lab

« Catastrophes, crimes, plans sociaux, crises politiques… En s’en tenant au déroulé des journaux télévisés, pas de doute : l’information, c’est le train qui n’arrive pas à l’heure, mieux, celui qui déraille.

A tel point que le JT se confond avec une litanie de très mauvaises nouvelles. De nombreux téléspectateurs nous écrivent pour nous le reprocher, à raison. A force de ne mettre en avant que le négatif, le JT n’est plus un reflet du monde, mais une caricature, un portrait enlaidi de notre société, de notre planète.

Pourquoi cette inclinaison des médias à ne rapporter que ce qui ne va pas ? Parce que le malheur ferait vendre ? Peut-être aussi en raison d’une certaine paresse intellectuelle. Se contenter de constater un problème, en rester à l’exposé brut des faits cher aux journalistes, ne demande-t-il pas infiniment moins d’énergie, de recherches, de curiosité, que de se mettre en quête d’informations porteuses de solutions, d’initiatives positives et constructives ?

C’est pour ces raisons que toute l’équipe du 12/13 de France 3 a été heureuse de collaborer avec Reporters d’Espoirs, pour proposer, le 10 janvier dernier, un « JT des solutions » à ses téléspectateurs. Un journal en direct d’une entreprise pas comme les autres, en Seine-Saint-Denis, une entreprise sociale, qui fait des bénéfices, se développe, investit, tout en insérant des jeunes issus de quartiers défavorisés, des hommes et des femmes proches de l’âge de la retraite dont les entreprises classiques ne veulent plus, ou encore d’anciens détenus ou toxicomanes. Depuis ce lieu qui propose des solutions à de lourds problèmes, nous avons proposé à nos téléspectateurs des reportages sur des initiatives positives à travers la France : une entreprise sauvée par ses salariés, transformée en coopérative qui embauche et qui innove, une crèche aux horaires atypiques pour aider les travailleurs à faibles revenus ou une bibliothèque pour malvoyants.

Un JT des solutions, un journal différent, que nous avons vu saluer, les jours qui ont suivi, par de très nombreux courriers de téléspectateurs.

Alors, qu’attendons-nous pour contribuer à amplifier ce regard constructif sur la société ?

André Gide écrivait à propos de son art : « on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ». Je fais aujourd’hui le vœu que cela ne soit pas vrai pour le journalisme.

Soyons tous des « Reporters d’espoirs » ! »

Samuel Etienne

Edito paru dans Le Journal du Prix Reporters d’Espoirs, mars 2012.

L'édito de Frédérique Préel, Version Femina

By Le Lab

Version fémina est le premier magazine féminin de France : plus de 3 millions d’exemplaires sont diffusés chaque semaine avec 37 éditions de quotidiens régionaux et avec le JDD en Ile de France. Il fête en 2012 ses 10 ans et est partenaire de Reporters d’Espoirs depuis trois ans. Nous vous donnons rendez-vous régulièrement dans la rubrique « C’est ma planète ». Frédérique Préel, rédactrice en chef adjointe de Version fémina, revient sur les motivations de cette coopération.

« Chacun de nos lecteurs doit savoir qu’il peut apporter sa pierre à l’édifice. ». C’est, je me souviens, en ces termes que j’ai défini la rubrique que je rêvais de créer à mes interlocuteurs de « Reporters d’Espoirs ». L’idée était de donner chaque mois l’exemple d’une initiative positive et d’offrir à ceux qui nous lisent la possibilité de la reprendre à leur compte. Nous cherchions une façon différente de parler d’environnement, de développement durable, d’acceptation de la différence, de combats sociaux et sociétaux. Nous voulions autre chose qu’un discours « donneur de leçon », moralisateur, culpabilisant. Nous désirions surtout braquer les projecteurs sur ces héros du quotidien, prêts à soulever des montagnes pour rendre la vie un peu meilleure. Montrer qu’il est possible de faire avancer le schmilblick, que les petites gouttes d’eau finissent par faire de grandes rivières, que « Toi plus moi plus eux plus tous ceux qui le veulent » peuvent faire bouger les choses…  Idéaliste ? Oui, sûrement, mais idéaliste ne rime-t-il pas avec journaliste ? A quoi bon, en effet,  observer le monde et relater ce qui s’y passe, si ce n’est pas pour qu’il s’améliore ?

Cela fait trois ans que « C’est ma planète » est née de l’union entre « Reporters d’Espoirs » et « Version Femina ».  Chaque mois, nous proposons « la bonne idée » que nos lecteurs peuvent reprendre à leur compte grâce à « Pourquoi pas vous ?», un mode d’emploi pratique. De « Ciné-ma différence » qui organise des séances de cinéma pour les personnes autistes et handicapées mentales à « Mains libres » qui propose une bagagerie pour les SDF, nous sommes fiers de contribuer à les faire connaître et de donner à nos lecteurs l’envie de suivre leurs exemples… Longue vie à « C’est ma planète » !

Frédérique PRÉEL, Rédactrice en chef adjointe, Version Fémina

« Reprendre le pouvoir sur les événements » par Serge Tisseron

By Le Lab

Interview de Serge Tisseron*, psychiatre et psychanalyste.

Pourquoi avons-nous besoin d’informations « positives » ?

Lorsque nous voyons des personnes qui vivent ou éprouvent des émotions intenses, nous avons tendance à nous identifier à elles. C’est-à-dire à imaginer pouvoir ressentir les mêmes émotions. Une aptitude humaine désignée sous le nom d’empathie. Mais en fait, il n’y en pas une, mais plusieurs. On parle « des » empathies.

La première est à la fois émotionnelle (être capable de s’imaginer à la place de l’autre) et cognitive (essayer de se représenter ce qui se passe). La seconde consiste à reconnaître à autrui les mêmes droits qu’à soi-même. Et dans ce cas, on ne parle plus d’empathie identificatoire, mais de reconnaissance réciproque.

Et le propre des informations, le plus souvent dramatiques, c’est de trop solliciter la capacité empathique : une surexcitation, qui produit finalement l’effet contraire de celui recherché. A trop éprouver par procuration, cela conduit à l’épuisement de l’empathie.

L’omniprésence des informations « catastrophes n’est pourtant pas une nouveauté… ?

Ce qui est différent d’hier, ce sont les technologies numériques :

– Aujourd’hui, tout le monde a un appareil enregistreur sur soi, comme son téléphone mobile. Les images et les témoignages sont donc pris au cœur-même du drame.

– Leur transmission se fait également en temps réel, lorsque l’événement est toujours en cours, lorsque le blessé n’a pas encore été soigné.

– La miniaturisation des récepteurs permet aussi à tout un chacun d’accéder à ce qui se passe. De n’importe où. D’où une irruption de l’intimité du monde dans sa propre intimité.

Pour ces trois raisons « technologiques », les événements « pénibles » nous apparaissent encore plus pénibles. D’où un risque accru de saturation et donc d’endurcissement par rapport à soi-même. Qui peut conduire à un repli communautariste, où l’on ne s’occupe plus que des malheurs de sa communauté. C’est contre ça que nous avons besoin de vous, Reporters d’Espoirs et que les chaînes de télévision doivent travailler avec vous.

 

Quel pouvoir structurant, voire thérapeutique ont les images, les actes, les faits, les initiatives constructives ?

En offrant des pistes d’action, pour soi et les autres, on donne à ceux qui le désirent la possibilité de reprendre le pouvoir sur des événements qui leur sont pénibles ou sur les images qu’ils reçoivent, de reprendre confiance en eux-mêmes et en les autres. Reporters d’Espoirs remplit une mission essentielle aujourd’hui. Vous permettez de ne pas subir le monde de façon passive.

On devrait donner la possibilité de « cliquer » sur « Reporters d’Espoirs », en même temps que l’actualité défile, pour pouvoir intervenir sur les grands problèmes. Sinon, les chaînes vont nous rendre malades. Les informations montrent souvent des événements, sans donner les moyens de les comprendre, ni les moyens d’agir. Or, c’est la condition pour continuer à rester curieux. C’est pour ça que je soutiens Reporters d’Espoirs.

* Auteur d’une trentaine d’essais depuis 1985, dont L’Empathie au cœur du jeu social (Albin Michel ; 2010) et Y-a-t-il un pilote dans l’image ? (Aubier ; 1998).

Propos recueillis par Olympia Nemet.