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Le Lab

Prix Médias de la Fondation Pierre Deniker pour la santé mentale : Reporters d’Espoirs membre du jury

By Agenda, Le Lab, Les articles, SociétéNo Comments

La remise des prix et bourses de la Fondation Pierre Deniker -qui œuvre pour la recherche et la prévention en matière de santé mentale-, s’est déroulée le 13 octobre 2016 à l’Académie Nationale de Médecine. Elle était animée par Hélène Cardin et David Gourion. Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs, a remis les « Prix Médias » à 4 journalistes, en tant que président du Jury.

La remise des Prix a été précédée d’un hommage à Jean Delay, psychiatre, écrivain et fondateur, avec Pierre Deniker, de la psychopharmacologie et de l’école de Sainte-Anne. Au détour de textes écrits par Jean Delay, de nombreuses personnalités ont témoigné du dévouement avec lequel celui-ci a dédié sa vie à la psychiatrie et à l’écriture. Sa fille, Florence Delay, mais aussi Marc Masson ou encore Raphaël Gaillard lui ont rendu un hommage vibrant.

Outre les Prix de l’Innovation (remis à Renaud Jardri pour l’application MHASC) et Prix du Jeune chercheur (Boris Chaumette, « Détermination des facteurs génétiques de la résistance thérapeutique dans la schizophrénie »), 5 bourses ont été décernées afin d’encourager des travaux de recherche (à découvrir  ici).

Pour la première fois, la Fondation Pierre Deniker a remis, en partenariat avec l’ONG Reporters d’Espoirs représentée par Gilles Vanderpooten, des prix Médias afin de récompenser le travail de déstigmatisation et d’information effectué par les journalistes.

  • Grand prix : Claire Hédon, journaliste à RFI
  • Prix du Jury : Florence Rosier, journaliste au Monde et Pascale Senk, journaliste au Figaro
  • Prix de l’Initiative : Jean-Marc Bretonnier, rédacteur en chef de La Voix du Nord

deniker_prixmedia2016

Pour + d’infos : www.fondationpierredeniker.org

deniker

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79% des français estiment qu’il faut prendre les choses en main et ne pas subir : le Sondage France des solutions – Ouest France par l’IFOP

By FRSOL, Le Lab, SociétéNo Comments

Ouest France, partenaire fidèle de Reporters d’Espoirs, a réalisé avec l’IFOP un sondage spécial à l’occasion de « La France des solutions ». Focus sur les principaux résultats.

« Près de huit Français sur dix estiment aujourd’hui que, dans la vie, il faut prendre les choses en main et ne pas subir (79%) plutôt que de les prendre comme elles sont (21%), soit une augmentation de trois points par rapport à l’an dernier. Outre ce surcroît de volontarisme, on observe qu’il n’est pas appréhendé de la même manière en fonction de l’âge : en effet, plus on est jeune et plus l’item « il faut prendre les choses comme elles sont » est cité (de 14% chez les 65 ans et plus à 31% chez les 18-24 ans), preuve qu’un certain fatalisme traverse une partie de la jeunesse du pays et que le rapport à l’adversité évolue avec l’âge et l’expérience.

Dans le détail, le volontarisme des Français s’exprime dans leur propension à s’engager pour différentes causes, par exemple en faisant du bénévolat ou du volontariat pour une association ou ONG. Ainsi, deux tiers (64%) se disent prêts à s’engager auprès d’une organisation consacrée à la culture et aux loisirs, une thématique suivie par d’autres domaines plus relatifs aux problématiques sociétales comme l’environnement (62%), la santé (61%) et l’action humanitaire (60%, qui recoupe l’action caritative, l’aide à domicile, etc.). Par ailleurs, environ la moitié des Français serait prête à s’investir dans l’éducation (50%, par exemple dans des fédérations de parents d’élèves) ou la défense des droits (48%, syndicats, copropriétés, etc.). Si des centres d’intérêt comme le sport (44%) et le patrimoine (39%) suscitent encore une disposition d’engagement importante, on relève que les domaines les moins stimulants sont la politique (20%) et la religion (17%). Dans le détail, on observe un surcroît d’engagement potentiel chez les plus jeunes et un score généralement inférieur à la moyenne chez les plus âgés… sauf en matière de défense des droits (53% des personnes âgées de 65 ans et plus susceptibles de s’y investir, contre 48% en moyenne) et de patrimoine (41%, contre 39%).

[…] Dans une société où la majorité estime qu’il faut prendre les choses en mains, il n’est guère étonnant que les individus eux-mêmes soient considérés comme l’acteur le plus à même de trouver des solutions pour améliorer la situation dans le pays (31%). Par contraste, seuls 13% des Français citent l’Etat et les pouvoirs publics, 11% les entreprises privées et les associations, quand un tiers ne fait confiance à aucun de ces acteurs (34%).

[…] Au final, trois quarts des Français (74%) considèrent que ce sont les citoyens qui sont les mieux placés pour améliorer la situation dans le pays, car c’est par une somme de petites initiatives qu’on peut vraiment changer les choses. A contrario, 26% estiment que ce sont les politique qui sont les mieux placés, eu égard à leurs leviers législatifs et budgétaires. Dans cette dichotomie, une opposition se fait jour : environ deux tiers des sympathisants des partis de gouvernement (64% au PS et 67% chez Les Républicains) privilégient l’action des citoyens quand ce score dépasse les 70% dans des franges plus contestataires comme les proches du Front de Gauche (72%) et du Front National (79%).
> Plus d’analyse sur le site de l’IFOP

> Les résultats complets de l’étude IFOP

2/12/2016 : Reporters d’Espoirs aux Pays-Bas pour la Constructive Journalism Conference

By Actu réseaux internationaux, Agenda, L'actu des médias, Le Lab, Les articlesNo Comments

Windesheim University of Applied Sciences proudly present the worlds first conference on Constructive Journalism Friday the 2nd of December, 2016.

The Constructive Journalism conference offers the unique convergence of journalism, research and emerging technologies for better engagement and co-creation with your audiences. Fostering creative and professional growth alike, Constructive Journalism conference is your premier destination for discovery.

Welcome

‘You are very welcome to come to our first international conference on Constructive Elements in Journalism. We are proud to be able to present a stellar lineup of Cathrine Gyldenstedspeakers from journalism across all platforms. We want this conference to be your premier destination for discovery, networking with other like minded media professionals and a launching pad for new creative content, know-how and media showcases. Presentations, case stories and panel discussions provide compelling methodology and progress for conference participants. So, looking forward to seeing you December 2nd in Zwolle, the Netherlands!

With best regards, Cathrine Gyldensted, Director of Constructive Journalism, Windesheim’

Program

9.00-10.00h Registration
10.00-10.15h Welcome by Cathrine Gyldensted, Director Constructive Journalism & Liesbeth Hermans, Prof. Constructive Journalism
10.15-11.15h Keynote 1
11.15-11.30h Break
11.30-12.30h Keynote 2
12.30-13.30h Lunch
13.30-15.00h Panel sessions round 1
15.00-15.30h Break
15.30-17.00h Panel sessions round 2
17.00-18.00h Cocktails and networking

Keynote speakers and prominent panelists

Our speakers reflect what we want this conference to be known for: presenting luminaries from journalism and media working with constructive elements in journalism across industries and platforms.

Alan Rusbridger, The Guardian (1995 – 2015), Chair of Reuters Institute for the Study of Journalism, Oxford University UK

Emily Kasriel, Head of Editorial Partnerships and Special Projects, BBC World Service Group, UK

 

Ethan Zuckerman, Director, MIT Civic Media Lab, USA

©Pakhuis de Zwijger

Karel Smouter, Deputy Editor & Correspondent, De Correspondent, Netherlands

Terhi Upola, Reporter, YLE Finnish Broadcasting Company Finland

Martha Riemsma, Editor in Chief, Twentsche Courant Tubantia, Netherlands

Troels Mylenberg, Editor in Chief, Jysk Fynske Medier, Denmark

Credit: Robin Schüttert

Maren Urner, Co-Founder, Perspective Daily, Germany

Karen McIntyre, Ph.D, Assistant Professor & Researcher, Virginia Commonwealth University, USA

Gilles Vanderpooten, Editor in Chief, Reporters D’Espoirs, France

 

Jesper Borup, Radio Anchor and News Editor, Danisch Broadcasting Fyn, Denmark

Doug Wilks, Managing Editor Deseret News, USA

Renzo Veenstra, Editor in Chief Omroep West, The Netherlands

Jasper Koning, Digital Editor VPRO Tegenlicht, The Netherlands

David Bornstein, Co Founder, Journalist Solutions Journalism Network, USA

Liesbeth Hermans, Professor Constructive Journalism Windesheim, The Netherlands

Maarten Corten, Media blogger, Belgium

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Nice-Matin fait un pas supplémentaire dans son engagement pour le journalisme de solutions

By L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, Le LabNo Comments

Le groupe Nice-Matin s’associe à la France des solutions, semaine spéciale du 9 au 16 octobre lancée par Reporters d’Espoirs.

Le 10 octobre, des articles “solutions” pourront être consultés, toutes les heures, sur les sites Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin et huit pages spéciales paraîtront dans le journal. Cette journée spéciale sera marquée aussi par le lancement de la page web  “#solutions” dédiée aux articles et dossiers solutions que la rédaction du groupe a pu traiter et traitera à l’avenir.

L’objectif: mettre en valeur ces contenus et les rendre accessibles facilement.

Les internautes seront invités à participer à ce mouvement puisqu’ils pourront via la page #solutions rendre compte de belles initiatives et de projets positifs dont ils sont les porteurs ou les témoins.

Après le rachat du journal par ses salariés, avec le soutien de nombreux lecteurs et amis, en décembre 2014, Nice-Matin/ Var-matin s’est affirmé plus que jamais comme le journal des habitants des Alpes-Maritimes et du Var. Cette nouvelle page de l’histoire du groupe Nice-Matin a directement nourri la nouvelle stratégie numérique de l’entreprise : devenir un journal solidaire et qui fait bouger les choses dans sa région.

Pour Denis Carreaux, Directeur des rédactions et Directeur Général adjoint du groupe Nice-Matin “il s’agit pour nous de valoriser les gens qui créent, qui innovent, font avancer leur région, mais aussi de mettre en lumière les belles histoires, petites ou grandes, qui font du bien et égayent le quotidien de chacun”.

Le rôle d’un média aujourd’hui n’est pas seulement de rapporter des faits mais aussi de mettre le lecteur en situation de comprendre, de choisir, de participer et de s’impliquer dans la vie de son territoire.

Etre médiateur et mettre en lumière pour ses les initiatives, les envies d’agir d’ici et ailleurs est la ligne éditoriale défendue par Nice-Matin et proposée à ses abonnés numériques. Ces contenus seront ouverts au grand public la journée du 10 octobre.

 

Communiqué de Nice Matin du 4 octobre 2016, relayé par Reporters d’Espoirs qui salue l’engagement particulier du titre dans le journalisme de solutions et dans l’opération #FRSOL !

"Les infos gratuites sont des infos pourries qui font peur ou rendent malheureux" : quand les internautes s’en prennent au Monde

By Le LabNo Comments

« Le village éthiopien qui ne craint plus ni la sécheresse ni l’exode », tel est le titre d’un article mis en ligne par le Monde, jeudi 28 juillet 2016. A Reporters d’Espoirs, nous scrutons, épluchons et analysons toutes les initiatives positives émergeant sur le globe. Notre but : vous faire connaitre un maximum de solutions répondant aux enjeux de l’époque. Notre créneau : l’information lorsqu’elle est constructive, utile aux individus, peut contribuer à la prospérité de nos sociétés.

Pour ce faire, nous encourageons les médias à traiter des solutions, tout en étant attentifs à leurs enquêtes lorsqu’elles sont porteuses d’espoirs. Alors quand un journal comme Le Monde, attire notre attention sur l’exploit qu’un village éthiopien a réalisé face à une menace climatique, nous sommes preneurs ! Nous nous empressons d’enregistrer l’article dans notre veille, et de le faire connaitre au plus grand nombre. Nous alimentons ainsi notre page facebook, et vous incitons à le partager !

Mais voilà… Problème : l’article de ce grand quotidien étant payant, c’est avec regret que nous nous abstenons de le diffuser. Légitimement, la presse a des impératifs économiques, et tout travail mérite salaire ! Mais la surprise vient plus tard…C’est au matin suivant, au cours de notre veille  facebook,  que nous découvrons avec stupéfaction les commentaires des internautes sur ce même article du Monde.

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Extraits :

« Michel Serge Le monde , pour des raisons financières, nous laisse sur notre faim et notre soif d’en apprendre un peu plus sur des réalisations qui peuvent sauver l’Afrique , dommage que l’argent passe avant la connaissance. ..

Anaëlle Mrtte Les infos gratuites sont des infos pourries qui font peur ou rendent malheureux.

Dam Ned Oui c’est nul de réserver ce type de nouvelles pleines d’espoir aux abonnés. Heureusement qu’il y a d’autres journaux

Pierre Thomé bien qu’abonné depuis longtemps, je regrette, comme d’autres, que cet article ne soit pas en libre accès. Comment se font les choix d’articles gratuits ?

Anna Maria Camus Oui, ce genre d’ article est super important pour tout le monde, il faut l’ afficher avec de gros titres, c’ est du beaume au coeur! »

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois de plus, nous sommes ravi de constater que lorsque la presse s’intéresse à des initiatives constructives, le lectorat répond présent. Nous savions grâce à plusieurs études, que les articles orientés « journalisme de solution », comme ce dernier, suscitent deux fois plus d’intérêt, en termes de « lus » comme de « partages ». En revanche, nous n’avions jamais eu l’occasion d’assister à un débat sur les réseaux sociaux concernant le caractère gratuit ou payant des sujets abordés.

Si dans la plupart des commentaires, le souhait d’obtenir gratuitement une information « utile » à la communauté est revendiquée, tous s’accordent sur le fait que la presse ne peut être totalement gratuite. Toutefois, ces followers du Monde s’interrogent sur ce qui pousse le journal à rendre plus souvent accessibles les sujets anxiogènes.

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A Reporters d’Espoirs, lorsque l’on questionne certains journalistes de grands hebdomadaires, sur les difficultés à intégrer de l’information « solution », on peut nous répondre : « Malheureusement, l’anxiogène ça fait vendre […] En temps de crise identitaire…. De trouble social… D’incertitude économique…Dire quels sont les coupables, qui nous veut du mal, et comment, c’est certes un peu l’esprit de la théorie du complot, mais c’est ce que les gens attendent. Quand vous annoncez des bonnes nouvelles, vous êtes plus suspicieux en tant que journaliste, et on peut vous accuser de faire de la communication ».

A l’inverse, la polémique Facebook autour de cet article du Monde, soulève la question suivante : quel est l’intérêt de « privatiser » une information aussi bénéfique pour la collectivité ? Doit-on en déduire qu’il y a un « complot » pour nous cacher ce qui fonctionne ? Bien entendu, non. Pour autant, s’interroger sur l’agenda-setting des médias (l’ordre de priorité des sujets), prendre en compte l’impact que ces informations ont sur les individus, c’est poser le débat de l’équilibre du traitement de l’information, et la capacité des rédactions à refléter les réalités du monde dans leur globalité.

Anaïs Dedieu.

 

 

 

Dominique Wolton : "Les journalistes doivent réinventer leur métier"

By Le LabNo Comments

Dominique Wolton, sociologue des médias, plaide pour des médias généralistes de qualité et considère la télévision comme vecteur de cohésion sociale et condition de la démocratie de masse. Retour sur son interview à France Info, par Olivier de Lagarde (Un monde d’idées).

Son diagnostic critique résumé en 3 points :

  1. Les médias sont un univers saturé d’informations.
  2. On y trouve toujours la même chose.
    • « Pourquoi le matin, dans les médias, il y a systématiquement des mauvaises nouvelles, et pas de bonnes nouvelles ? »
  3. Les journalistes sont toujours sur le même champ, saturent un événement pendant 2-3 jours, l’oublient complètement, puis aucun retour.
    • « Vous travaillez plus mal parce que vous travaillez plus vite, la concurrence est infernale. […] Que devez-vous faire pour sauvegarder la grandeur de votre métier ? »
    • « Les médias sont une oligarchie où ce sont toujours les mêmes qui tournent, que l’on retrouve d’un média à l’autre. »
    • « Il n’y a pas de rapport entre l’information et la connaissance. Pas d’accession à l’antenne de religieux, scientifiques, entrepreneurs… »

> [+] d’éléments sur le site de FranceInfo

[Le Monde] Désormais, le « Guardian » préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide

By L'actu des médias, Le LabNo Comments

Violaine Morin (@ViolaineMorin) a publié le 8 juin 2016 dans le journal Le Monde un article dans lequel -à partir de l’exemple du quotidien britannique The Guardian, récemment converti au journalisme constructif (avec la série « Half Full« )- elle fait un point sur ce mouvement porté en France par Reporters d’Espoirs. Notons que The Guardian s’était déjà fait remarquer pour son engagement éditorial ambitieux en amont de la conférence climat Cop21, en se positionnant contre les énergies fossiles et en faveur des énergies renouvelables (« Keep in the group » campaign) .
Extrait.

« Le Guardian a mené une enquête auprès de ses lecteurs, pour savoir s’ils apprécieraient de lire plus de nouvelles positives. La réponse est tombée il y a quelques jours : « Un nombre significatif nous a répondu que nous voyions constamment le verre à moitié vide», explique le quotidien britannique.
Depuis le 1er juin, les internautes sont donc invités à proposer leurs idées, sur un formulaire disponible sur le site, pour alimenter une nouvelle série d’articles intitulée «Half full» («à moitié plein»). Sous-titrée «solutions, innovations, réponses », la série propose déjà deux articles : l’un sur les solutions imaginées par des start-up pour nourrir la planète, et l’autre sur le revenu universel.
L’initiative rouvre un débat déjà ancien dans la presse : faut-il faire de l’information positive?
En France, le «journalisme constructif » ou «journalisme d’impact » est porté par l’association Reporters d’espoir, qui souhaite relayer plus de reportages « « positifs » et collabore par exemple avec le « Libé des solutions » et le «Ouest France des solutions», des numéros spéciaux qui paraissent une fois par an. […]»

La journaliste rapporte les propos du Guardian, qui ont le mérite de confirmer la distinction entre « positif » / »bonne nouvelle » et « journalisme constructif » (ou « de solutions ») que promeut Reporters d’Espoirs depuis de nombreuses années :

« Ceux qui ont essayé de s’opposer au cours habituel des actualités ont souvent été tournés en dérision, indique le journal. On les accusait de tomber naïvement dans le piège de la futilité et du buzz, ou alors de passer à côté de l’info. Nous croyons qu’il existe un juste milieu. Ce ne sont pas des « bonnes nouvelles », mais un journalisme constructif, centré sur les solutions et les réponses, sans pour autant les approuver. »

The Guardian confirme ainsi la nécessité d’un journalisme de la complexité : analyser les problèmes et enjeux tout en analysant des « solutions » (ou plus précisément des initiatives proposant des réponses concrètes). Avec le même regard critique et distancié. Pour éclairer les citoyens et témoigner que l’action est possible et peut être productive, contre le fatalisme. Voilà notre mission.

Retour sur… Le Transformational Media Summit

By L'actu des médias, Le LabNo Comments

Après Washington et Londres, c’est à Paris, les 30 novembre et 1er décembre 2015,  durant la Cop21 que se réunissaient Reporters d’Espoirs et ses réseaux internationaux. Journalistes, professionnels des médias, communicants, se sont rassemblés pour une même cause : mettre les médias au service d’un monde meilleur.

Albert Einstein le disait : «Si l’humanité veut survire, elle devra changer sa manière de penser. » C’est  pour permettre ce changement qu’une centaine de personnes s’est rassemblée au Belushi’s, quartier général de la communauté Place to be, dynamique de lutte contre le réchauffement climatique.  Pendant deux jours,  des intervenants se sont relayés afin de présenter leur projet, leur vision d’un monde plus juste.  Et c’est Odile Decq qui  a ouvert le bal.  Cette architecte de renom a créé une école d’un genre particulier : Confluence, centre de formation pour architectes, est un institut où pédagogie rime avec liberté et décloisonnement. Dans ce lieu conçu comme un lieu d’expérimentation, les élèves sont amenés à « trouver les solutions par eux-mêmes » explique Odile Decq. Basée à Lyon, l’école entend former des professionnels mais pas seulement : «L’architecture n’est pas qu’une profession, c’est une discipline. Le but n’est pas d’obtenir un diplôme mais d’apprendre à créer différentes choses.»

«Création » est l’un des maitre-mot de ce rendez-vous  qui, entre chaque  « pitch », prend des allures de cours de récréation. Tout au long de la journée, Magalie Folmer, coach en communication invite l’assemblée à former plusieurs groupes.  Le but ? Développer sa créativité  à l’aide d’exercices. Prendre une écharpe et en faire un chapeau ? Dessiner une ville idéale ? Ce premier jour se voulait interactif.

Mardi 1er décembre. Le public retrouve les équipes de Reporters d’Espoirs et de la Transformational Media Initiative, coorganisatrices de l’événement.  Au menu : enchainement de pitchs « façon TED », et d’exposés suivi  de multiples interactions avec l’audience.  Katerine Adams est la première à entrer en piste.  Venue du Canada, elle a cofondé Goodness Tv, un media web qui promeut des initiatives innovantes. Son ambition : pousser les gens à agir car Katerine Adams en est persuadée , « Chaque être humain est une partie du problème mais aussi de la solution. Il est temps d’arrêter d’écouter les diseux pour se concentrer sur les faiseux. » Et des faiseux, il y en avait beaucoup  à commencer par Slater Jewel Kemker. Cette américaine de 23 ans est  à l’origine du documentaire Inconvenient Youth, qui retrace le  parcours d’une jeunesse qui se bat pour sauver la planète. « Je voulais capturer une histoire humaine, mettre en avant un futur que nos parents ne nous avaient pas promis… un futur plus beau. » Inspirer, c’est aussi le leitmotiv de Caroline Sénéclauze, fondatrice de Moteur, une association qui veut inciter les 15-18 ans à prendre la caméra pour filmer  leur modèle, la personne qui les inspire. Au terme d’un concours organisé par l’association, le film primé sera projeté au Festival de Cannes : de quoi motiver les cinéastes en herbe !

Utiliser les médias et le cinéma pour sensibiliser, c’est le propre du storytellingMaxime Riché, ancien ingénieur devenu photographe, l’a bien compris en réalisant son documentaire et série photographique Climate Heroes. Cinq années de voyage à la rencontre d’individus aux parcours atypiques qui agissent pour préserver la nature, l’ont conduit aux quatre coins du monde. En Gambie, il a rencontré Isatou Csesay  qui donne aux femmes la possibilité  de générer des revenus grâce aux déchets plastiques. En Indonésie Amir, Sryadi, Subarie et Monsieur Payoto luttent contre la déforestation tandis qu’au Viêt-Nam, le bouddhiste Bun Saluth a rassemblé six villages afin de protéger plus de 18000 hectares de forêt au Cambodge.

Quant au témoignage de Laurent de Chérisey, il illustre parfaitement la puissance des médias lorsqu’ils sont mis au service de la solidarité. L’histoire qui se cache derrière son initiative Simon de Cyrène ressemble à un conte de fée. Son ami Philippe Pozzo Di Borgo lui évoque un jour un film inspiré de sa propre histoire, en cours de réalisation. Et lui propose de verser une part de ses recettes à l’association. Ce film, ce sera… Intouchables ! Avec le succès qu’on lui connait (près de 54 millions d’entrées dans le monde). Les maisons de vie partagée Simon de Cyrène, entre personnes handicapées et valides, répondent à un vrai problème de société : l’intégration des personnes handicapées, et au-delà,  le vivre ensemble. Une cohabitation essentielle qui selon Laurent de Cherisey pousse à « écouter la voix des sans voix. » Donner une voix à ceux qui n’en ont pas, c’est la raison d’être de Reporters d’Espoirs, « un réseau qui se confronte à la difficulté de s’intéresser à une information qui ne fait pas de bruit mais qui médiatise des solutions qui viennent des problèmes ».

Informer et raconter pour inciter à la prise d’initiative, favoriser l’émergence d’une société plus juste, c’est le pari des acteurs réunis lors de cette 3ème édition du Transformational Media Summit. Un  pari que Reporters d’Espoirs tente de relever au quotidien.

Myriam Attaf

Médias et Justice : la proposition du journalisme constructif

By L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, Le LabNo Comments

De l’importance de l’investigation journalistique

Le J’accuse d’Emile Zola marque un tournant dans les rapports de la presse avec la Justice. En s’insurgeant contre les dysfonctionnements d’une justice militaire qui fait condamner Dreyfus (un innocent), Zola journaliste se positionne à la fois comme avocat et comme accusateur public. Dreyfus est réhabilité ; Zola acquiert une stature de justicier, et avec lui, la presse s’impose comme contre-pouvoir.

Le jugement des journalistes n’est pas infaillible pour autant. On regrettera parfois la hâte des censeurs, l’incompatibilité des temps médiatiques et judiciaires, ou la confusion entre présomption d’innocence et de culpabilité. On pourra alors invoquer qu’il appartient « à la justice de juger, aux médias d’informer »… et qu’après tout, chacun son rôle !

Mais ce serait faire peu de cas de l’utilité de l’investigation journalistique, de l’enquête et de la contre-enquête extrajudiciaires. Lorsque le journaliste Denis Robert investigue sur « l’affaire Clearstream », il fait l’objet de plusieurs dizaines de procédures judiciaires. Combat long (une décennie), inégal (nombre de ses confrères le conspuent comme Zola en son temps), difficile et douloureux. Mais victorieux : il lui sera rendu justice au nom de « l’intérêt supérieur » que constitue le devoir « d’informer le public sur un sujet d’intérêt général ».

De la justice à la justesse

Au-delà du rapport des médias à la justice institutionnalisée (dont la vocation est de faire respecter la loi), on peut mettre en question la manière de traiter l’information. Les médias traitent-ils des faits avec justice – ou avec justesse, et dans la complexité? Peuvent-ils proposer des analyses objectives et exhaustives ?

Ces questionnements rejoignent ceux du « journalisme constructif », examiné et expérimenté par Reporters d’Espoirs 1.

Son postulat : l’attirance des médias pour la catastrophe risque de générer résignation apprise, fatigue d’impuissance et démobilisation.
Sa proposition : refléter la complexité du monde, en traitant les dysfonctionnements au même titre que la capacité des populations à trouver des réponses, à faire preuve de résilience et de créativité.
Son constat : cette démarche suscite un intérêt croissant de la part des journalistes, sous l’effet de « la » crise (globale et de la presse) et du négativisme qui atteint les citoyens, journalistes compris.

Il arrive aux médias de faire alliance avec la justice ou, au contraire, de la défier, de vouloir se substituer à elle. Il peut aussi leur arriver de rendre justice, à ceux qui souffrent, qui créent, qui œuvrent au bien commun. C’est la proposition du journalisme constructif, qui veut refléter « le couple opportunités-menaces propre à toute dynamique de vie 2 » . 

Gilles Vanderpooten
Journaliste, Directeur de l’association Reporters d’Espoirs
Ce texte paru dans les « Cahiers d’espérance », à l’occasion de l’intervention de Reporters d’Espoirs à Notre Dame de Pentecôte (Eglise de Paris La Défense) dans le cadre du cycle des conférences de Carême 2016 sur le thème « Cherchez la Justice ».

 

NOTES

  1. Association loi 1901 reconnue d’intérêt général, agissant depuis 2004 « pour une info qui donne envie d’agir ». Partie de France, elle a essaimé à l’International, faisant des émules en Europe et aux USA au cours des trois dernières années.
  1. Laurent de Chérisey, cofondateur de Reporters d’Espoirs.

Positive News UK explore un nouveau business model participatif

By L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, Le LabNo Comments

 

positive news UKEngagé depuis une vingtaine d’années dans le journalisme constructif, le média britannique PositiveNewsUK opère sa mutation en transformant son journal en magazine, à l’issue d’une campagne de financement participatif internationale lancée en juillet 2015. La contribution financière de 1 526 lecteurs et journalistes dans 33 pays a rendu possible la levée de 263 000 livres, soit plus de 338 000 euros, en l’espace d’un mois.

Les réseaux sociaux ont largement contribué au succès de l’opération. Plus de 220 000 « j’aime » sur facebook et presque 19 000 followers sur Twitter témoignent de l’enthousiasme suscité par l’initiative de PositiveNewsUK.

D’après les chercheurs américains du Pew Research Center, les projets journalistiques recourent de plus en plus au crowdfunding. Mais cette campagne intitulée #Ownthemedia, «le média vous appartient » en français, n’a pas seulement permis de surmonter la crise de financement du journal. Il s’agit aussi d’explorer un nouveau business model dans lequel le lecteur est co-propriétaire du magazine, donc coopérateur.

PositiveNewsUK s’est ainsi transformé en coopérative. Ce statut permet à chaque lecteur copropriétaire, indépendamment du niveau de son investissement financier, de participer au vote des décisions stratégiques, selon le principe de gouvernance démocratique 1 personne = une voix.

La coopération, un modèle d’avenir pour les médias ?

La formule présente de nombreux intérêts dans un contexte de crise de la presse écrite, et de défiance à l’égard des médias. Elle rejoint les nombreuses questions qui se posent au secteur, en matière de propriété des médias, de structure de l’actionnariat, ou d’implication des citoyens.

En France, le Groupe Nice Matin fait figure de fer de lance. Il a en effet trouvé un nouvel élan en adoptant un statut de coopérative associant à son capital, non pas les lecteurs comme c’est le cas pour PositiveNews (qui se rapproche ainsi d’une coopérative de consommateurs), mais les salariés (coopérative de salariés).

La coopérative serait-elle la meilleure structure pour transformer un média et lui permettre de répondre aux exigences du XXIe siècle ? Le débat mérite d’être approfondi.