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Le Lab

De nouvelles formes d’alliances pour redonner son sens à l’acte d’entreprendre

By Le LabOne Comment

Patrick Viveret, philosophe, auteur de Reconsidérer la richesse (Éditions de l’Aube)

Puisque le thème du Parlement des Entrepreneurs d’avenir est « Réinventer l’entreprise pour un avenir souhaitable » reprenons les deux messages forts de cette perspective. Commençons par l’avenir. Pour qu’il soit souhaitable il faut encore qu’il advienne et donc que nous changions de cap par rapport à l’orientation dominante d’un mode de croissance devenu insoutenable. Le dérèglement climatique, la catastrophe de Fukushima, les risques renouvelés d’une nouvelle crise financière majeure nous transmettent du côté des inquiétudes le même message que le printemps des peuples arabes du côté de l’espoir : il n’est plus pos sible de prolonger durablement des formes économiques et politiques dès lors qu’elles s’avèrent humainement et écologiquement destructrices.

Même pour l’entreprise, et nous en venons au second message de ce Parlement, cette forme de croissance finit par s’avérer insoutenable dès lors qu’elle ne profite pas, à la différence des grandes multinationales, des bénéfices d’une rente financière de plus en plus déconnectée de l’économie réelle. La conjonction d’une exigence de rentabilité de court terme totalement excessive (les fameux 15 % minimum), d’un endettement par effet levier et d’un gonflement démesuré des produits dérivés (dernier chiffre cité par Michel Barnier, commissaire européen, six cent mille milliards de dollars !) condamnent à terme nombre d’entreprises de taille moyenne à être rachetées puis démembrées aussi bien pour cause d’échec à atteindre ce fameux seuil de rentabilité que de réussite, car l’ayant atteint, elles deviennent des proies désirables.

De nouvelles formes d’alliance peuvent dès lors se nouer entre des acteurs de l’économie sociale et solidaire et la fraction croissante des entreprises pour lesquelles les enjeux de responsabilité écologique et sociale ne relèvent pas de la simple « com ». Le projet « Cap 40 » ou « bourse des vraies valeurs » qui organise une plateforme collaborative entre les réseaux des entrepreneurs d’avenir, de l’économie sociale et solidaire, le mouvement des entrepreneurs sociaux et des associations comme le Forum pour d’autres indicateurs de richesse (FAIR) en constitue un bon exemple. Il doit commencer à être discuté lors du Parlement des Entrepreneurs d’avenir, prolongé en juin par les Etats généraux de l’Economie sociale et solidaire, début juillet par les rencontres internationales « Dialogues en Humanité », et à l’automne lors des journées européennes des entrepreneurs sociaux.

Ce projet vise à répondre à la crise générale du crédit, au sens fort de confiance, qui mine aussi bien le rapport au pouvoir que le rapport à la richesse dans nos sociétés. Il s’agit de se fonder sur un sens non confisqué et non réducteur des mots eux-mêmes : la valeur comme force de vie, le crédit comme qualité de confiance, et d’établir une évaluation, voire une notation globale, des différents acteurs économiques mais aussi politiques et sociaux au regard de la création de valeur ajoutée écologique et sociale et du degré de confiance que l’on peut accorder à leurs proclamations « éthiques », « citoyennes » ou en faveur du « développement durable ». Il s’agit ainsi de redonner tout son sens à l’acte d’entreprendre au service d’une création de richesse cohérente avec la perspective d’un développement humain soutenable.

Cet édito est paru dans la newsletter de mai des Entrepreneurs d’avenir, rédigée par Reporters d’Espoirs

Et si on passait à l'acte ?

By Le LabNo Comments

Qui aurait dit qu’une rubrique de ce type rencontrerait un tel succès ? Le blog « Passage à l’acte » sur notre site Rue89, ne raconte pourtant rien de dramatique ni de spectaculaire : Il tente simplement de faire vivre les idées concrètes qui peuvent améliorer notre quotidien.

Cela va faire quatre ans, cet été, que Rue89 et Reporters d’Espoirs coopèrent pour faire vivre cette rubrique. Nos deux médias partagent des valeurs : Rue89 comme Reporters d’Espoirs assument une vision citoyenne du journalisme, et tentent, en animant des débats ou en détectant des idées, projets et autres initiatives constructives, d’apporter leur brique à la construction d’une société meilleure.

Une banque « différente », le Crédit Coopératif, a rejoint l’aventure de « Passage à l’Acte » en 2009. Sponsor de la rubrique, elle n’intervient évidemment pas dans le contenu, respectant l’indépendance des journalistes. La banque a créé son propre site de recherche de solutions, MyCoop.coop

Avec « Passage à l’acte », nous identifions des problèmes à résoudre (dans divers domaines : santé, social, environnement…) puis les idées proposées pour ce faire, et enfin les possibilités concrètes de mise en pratique. Et si les surendettés pouvaient garder un compte bancaire ? Et si les entreprises prêtaient leurs salariés aux associations ? Et si les eaux usées devenaient une source d’énergie ?

Faisant le pont entre ceux qui proposent des solutions (chercheurs, associations ou simples citoyens…) et ceux qui ont les leviers en main (le chef d’entreprise, le politique…), notre blog est de plus en plus suivi. Les articles sont lus à chaque fois par 20 000 lecteurs en moyenne, et ont une durée de vie très longue, grâce aux moteurs de recherche.

Passage à l’acte a reçu en janvier 2010 le prix du meilleur blog de la catégorie « développement durable », décerné lors de la « Coupe de l’info ».

Les trois partenaires qui le portent, différents dans leur approche, mais proches dans leurs valeurs, entendent bien pousser l’expérience plus loin encore… Des idées pour développer la rubrique, la rendre plus participative encore, existent : ne reste plus qu’à passer à l’acte !

Cet édito a été publié dans la newsletter de Reporters d’Espoirs de mai 2011

En savoir plus sur la rubrique Passage à l’acte

Un nouveau modèle d'entreprises

By Le LabOne Comment

Les Entrepreneurs d’avenir ont un horizon commun : faire progresser leur entreprise dans le cadre d’une performance réinventée.

Depuis 2009, année de lancement du réseau et du Parlement des Entrepreneurs d’avenir à l’Assemblée nationale, 500 dirigeants et beaucoup plus demain, soutenus par des partenaires nationaux et régionaux, se mobilisent pour promouvoir une autre manière d’entreprendre.

Etre Entrepreneur d’avenir, c’est d’abord une prise de conscience que l’acte d’entreprendre et de diriger ne peut plus se faire sans une démarche globale conciliant l’humain, l’environnement, la société et le marché.

Cette ambition se construit au quotidien par des engagements et des actes stratégiques, au cœur des métiers, de la gouvernance, des liens tissés avec ses collaborateurs, ses fournisseurs, d’une place faite aux plus fragiles, et ce à l’unisson des défis écologiques et sociaux à relever.

C’est un nouveau modèle d’entreprises qui naît sous nos yeux. Pour elles, l’économie et le profit sont des moyens, pas une fin, au service de tous ceux qui y contribuent. La richesse et la valeur créée prend alors un autre sens. Mais comment évaluer et mesurer cette richesse non financière ? Comment inventer une finance au service de l’homme et de la planète ? Comment faire grandir nos entreprises sans renier nos valeurs et en insérant les plus fragiles ?

Ces questions et beaucoup d’autres encore seront au cœur du Parlement des Entrepreneurs d’avenir les 12 et 13 mai à Nantes sur le campus d’Audencia. Nous chercherons à mettre en lumière l’évolution et la portée des pratiques vertueuses des Entrepreneurs d’avenir, et à faire prospérer les idées auxquelles nous croyons pour un avenir souhaitable.

Cet édito a été publié dans la newsletter de Reporters d’Espoirs d’avril 2011

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