Skip to main content
Category

Le Lab

Le journalisme constructif : nouvelle priorité pour l'école de Windesheim (Pays-Bas)

By Le LabNo Comments

L’école de journalisme de Windesheim (Pays-Bas) est la première école au monde à intégrer le journalisme constructif dans ses programmes de formation et de recherche.

La journaliste danoise Cathrine Gyldensted, pionnière dans le domaine, a été nommée directrice de la spécialité à Windesheim. Elle a pour mission d’intégrer les techniques du journalisme constructif au cursus existant et de développer un cours d’approfondissement. « J’ai formé des étudiants et des salles de rédaction au journalisme constructif dans le monde entier, mais c’est à Windesheim que la démarche suscite le plus d’intérêt » s’enthousiasme la nouvelle directrice, chargée d’établir des partenariats avec les écoles de journalisme, les universités et les organes de presse intéressés par cette nouvelle approche. « Je pense que le journalisme doit refléter la société d’une manière plus authentique, il faut innover dans la façon de couvrir l’actualité, gagner la confiance et véritablement s’engager au service du public. »

« Cathrine Gyldensted a refusé des propositions aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Scandinavie pour enseigner à Windesheim, nous sommes très fiers de l’avoir à nos côtés » témoigne Bas Mesters, le directeur de l’école de journalisme de Windesheim. « Son expertise du journalisme constructif est reconnue au niveau international, elle apporte une réelle plus-value à notre cursus et au travail de recherche. »

Selon Bas Mesters, s’intéresser au développement de nouveaux business modèles et aux plateformes numériques n’est pas suffisant, un ajustement de la posture journalistique est nécessaire. « Le journalisme fait face à une crise de légitimité. La recherche montre que la confiance du public vis-à-vis de notre profession est au plus bas. Je pense que cette situation peut évoluer si le journalisme change d’angle au lieu de se concentrer exclusivement sur les problèmes et les conflits. Il s’agit simplement d’ajouter les éléments manquants qui permettront de renforcer l’exactitude et la justesse du journalisme, son engagement au bénéfice des citoyens et sa légitimité. Nous avons déjà reçu un grand nombre de demandes de médias qui veulent inclure ces éléments constructifs à leur ligne éditoriale. »

[Etude] Le lectorat plus réceptif à l’info quand elle intègre des solutions

By Le LabNo Comments
Le lectorat plus réceptif à l’info quand elle intègre des solutions : une étude encourageante pour une presse en crise
 
Selon les résultats d’une étude menée conjointement par une association et un centre de recherche américains, et traduite par Reporters d’Espoirs, le journalisme de solutions apporte une information plus exhaustive au public et renforce son intérêt pour l’actualité.
Les « héros » de la Croix, les « bonnes nouvelles » du Parisien ou la 9e édition du « Libé des Solutions » concluent l’année 2015 –particulièrement riche en événements anxiogènes- par une note positive et attestent de l’intérêt grandissant des médias pour le journalisme de solutions. Au mois d’octobre déjà, Reporters d’Espoirs, association initiatrice de cette démarche, avait donné le tempo en rassemblant de manière inédite en France 30 médias généralistes (TF1, libération, France télévisions, Ouest France, La Voix du Nord, L’Express, l’Obs, France Info, Nice Matin…) pour la première « semaine des solutions » (opération que l’association reconduira en octobre 2016).
La tendance du « journalisme de solutions » dépasse les frontières de l’Hexagone. Son développement aux Etats-Unis a poussé l’association Solutions Journalism Network et le centre de recherche texan Engaging News Project à conduire une étude sur sa réception par le public en 2014. L’étude intitulée « Le pouvoir du journalisme de solutions » se base sur une analyse comparative.
Sur un échantillon de 755 Américains adultes, une partie a été confrontée à un article qui se concentrait exclusivement sur un problème (les effets d’expériences traumatiques sur les écoliers américains ; le manque de logement dans les villes américaines ; et la pénurie de vêtements chez les pauvres en Inde), tandis que l’autre partie des sondés lisait une version augmentée du même article évoquant une solution potentielle au problème soulevé.
Les résultats de l’enquête montrent que le lecteur intègre mieux l’information dans la version « solution » : il estime avoir davantage compris et mémorisé le sujet, ce qui aiguise sa curiosité. L’originalité et la plus-value de l’article sont plus souvent mises en avant par les lecteurs de l’article orienté solution.
Les chercheurs estiment que la démarche « problème-solution » pourrait avoir des retombées bénéfiques pour les organes de presse en termes de confiance et de fidélisation.
Les lecteurs de la version solution ont davantage envie de lire d’autres articles du même auteur, du même journal, ou sur le même thème que les lecteurs de l’article dépourvu de solution. L’envie de partager la lecture avec leur entourage ou sur internet était aussi plus forte. Enfin, ils se sentaient plus optimistes, plus aptes et/ou enclins à agir pour résoudre le problème.
Cette étude vient corroborer le travail initié dès 2004 par Reporters d’Espoirs, dans un contexte où les médias eux-mêmes, en plus du lectorat, sont de plus en plus demandeurs de solutions. « Il s’agit pour nous journalistes, de retranscrire la réalité dans sa complexité, faite à la fois de menaces et d’opportunités, de dysfonctionnements et de résilience, et de prise d’initiative » précise Gilles Vanderpooten, directeur de l’association.
Cette étude vient corroborer le travail initié dès 2004 par Reporters d’Espoirs, dans un contexte où les médias eux-mêmes, en plus du lectorat, sont de plus en plus demandeurs de solutions. « Il s’agit pour nous journalistes, de retranscrire la réalité dans sa complexité, faite à la fois de menaces et d’opportunités, de dysfonctionnements et de résilience, et de prise d’initiative » précise Gilles Vanderpooten, directeur de l’association.
Lire l’étude
A propos de Reporters d’Espoirs
ONG reconnue d’intérêt général, indépendante, créée en 2003, Reporters d’Espoirs a pour mission de contribuer à « une information qui donne envie d’agir ». Elle est l’organisation française et francophone de référence sur le journalisme de solutions.
Parmi ses actions : la veille d’initiatives porteuses de réponses aux problèmes de société pour le compte des médias ; la réalisation d’opérations avec les médias ; l’étude et la recherche dans le cadre de son Lab ; des événements notamment le Prix Reporters d’Espoirs et La France des Solutions ; l’animation d’un réseau français et international de journalistes et professionnels des médias.
Informations : www.reportersdespoirs.org
Contact
Olivia Lanselle
Relations médias Reporters d’Espoirs
Tél. 01 42 65 20 88
redaction@reportersdespoirs.org

 

"Nous nous sommes surpris à pratiquer un journalisme d’empathie, nous, les spécialistes du négatif" [Le Monde]

By L'actu des médias, Le LabNo Comments

Nous publions ici un extrait de l’article de journalistes du Monde ayant couvert les événements du 13 novembre 2015 (En mémoire du 13 novembre, par Sylvie Kauffmann et Aline Leclerc), qui est intéressant notamment pour son caractère introspectif. Les journalistes mettent en évidence la pratique d’un « journalisme d’empathie », qui fait écho aux travaux de Reporters d’Espoirs sur le journalisme de solutions, et aux analyses de médecins et psychiatres tel Serge Tisseron qui a particulièrement étudié la notion d’empathie.

En mémoire du 13 novembre

« Nous avons beaucoup appris de ce Mémorial. Bien plus que nous ne l’avions anticipé, lorsque nous avons lancé ce projet, la nuit des attentats, sous le choc d’un bilan qui n’était encore « que » de 40 morts, mais qui s’alourdissait d’heure en heure. L’idée, très simple, était, précisément, de ne pas limiter ces victimes à un bilan, de rendre à chacune son nom, son visage, son histoire. Pour les garder en mémoire, collectivement.
Nous avons d’abord beaucoup appris sur eux, les 130 morts du 13 novembre. […]

Journalisme d’empathie

[…] Au fil des jours, malgré nous, ce Mémorial, projet journalistique, s’est doublé d’une dimension sociale qui nous a échappé. Notre distance habituelle, ce cynisme si mal compris à l’extérieur mais qui nous sert de rempart parfois, tout s’est écroulé devant cette nouvelle proximité. Nous nous sommes surpris à pratiquer un journalisme d’empathie, nous, les spécialistes du négatif, les experts de la noirceur. Nos boîtes e-mail internes se sont remplies d’échanges d’étranges impressions (« Ça me fait vraiment mal de pénétrer ces foyers brisés, et un peu de bien d’écrire, pour une fois, des choses gentilles 😉 », « Cette douleur, tu prends ça en pleine face, ça fait pleurer… »), en même temps que nous nous sentions portés par l’adhésion des lecteurs, chaleureusement exprimée, à notre démarche, que beaucoup ont jugée nécessaire. « Un hymne à la vie », nous a écrit un lecteur. Ça non plus, nous n’avions pas l’habitude.

Peu à peu, les journalistes se sont retrouvés dépositaires d’une mémoire, la mémoire du 13 novembre. Un lien de confiance s’est établi avec les familles endeuillées. « Je prends ça comme un autre métier : écrivain public », a résumé une journaliste aguerrie, l’une des nombreux auteurs de portraits. Ce récit collectif ne doit pas s’arrêter là. Nous le poursuivrons donc, avec ceux qui vont continuer à vivre sans les êtres aimés et ceux qui ont survécu à leurs blessures. Les survivants du 13 novembre. »

> Retrouvez l’article intégral sur le site du Monde

Médias & Climat : Le point de vue du psychologue – Serge Tisseron

By Le LabNo Comments

Serge Tisseron est psychiatre, docteur en psychologie habilité à Diriger des Recherches à l’Université Paris VII Denis Diderot, www.sergetisseron.com

Voir l’article de Serge Tisseron (PDF)

 

Pour une culture du « faire face ensemble »

Autour du climat, les mots changent aussi.
Celui de « réchauffement », d’abord privilégié, s’efface de plus en plus derrière celui de « dérèglement ». Le temps n’est plus « pourri », il devient fou, autrement dit imprévisible et dangereux, semblable à une sorte de terrorisme des éléments naturels. Et cette représentation des choses est évidemment favorisée par la façon dont les médias nous informent de ces dérèglements en tout lieu et à tout moment, avec des images saisies « sur le vif » par le téléphone mobile des protagonistes du drame. Nous ne sommes plus devant l’action, mais dans l’action, au point de nous imaginer déjà à la place des victimes. Et lorsque des journalistes interrogent des témoins, c’est hélas bien souvent pour privilégier ceux qui ont tout perdu plutôt que ceux qui ont su s’organiser. Ainsi, sans même que nous nous en rendions compte, s’insinue une fatigue d’impuissance dont la manifestation principale serait le sentiment d’être condamnés à subir. Certains n’osent même plus allumer la radio ou la télévision à l’heure des informations de crainte d’être submergés par le spectacle de la souffrance du monde. D’autres essayent d’oublier en se repliant sur des activités répétitives et stéréotypées, ou dans une recherche hédoniste à court terme. Comment en sortir ?

L’un des moyens de lutter contre ce danger réside dans une meilleure connaissance des drames du passé, et surtout dans la valorisation des expériences positives qui ont pu les accompagner. C’est dans ce but que j’ai lancé en 2012, avec l’aide du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE) le site Internet « mémoiresdescatastrophes.org, la mémoire de chacun au service de la résilience de tous ». Ce projet participe à la construction d’une résilience qui, après avoir été décrite comme une qualité personnelle, puis comme un processus individuel, est maintenant conçue dans sa dimension collective et sociétale. Là où la résilience individuelle invitait à réfléchir en termes de soutien personnalisé aux plus fragiles, la résilience sociétale pense en termes d’information et de soutien réciproques, d’évaluation des vulnérabilités collectives, de confiance et de collaboration à travers des partenariats et des projets mutualisés. Elle est à la fois informative, formatrice, anticipatrice, interdépendante, et encourage la prise en charge de chacun par lui-même. C’est à la mettre en place que peuvent et doivent nous aider les médias, pour développer une culture du « faire face ensemble ».

Serge Tisseron

« Comment j'ai adopté le journalisme constructif », par Cathrine Gyldensted, journaliste et experte associée au Lab Reporters d'Espoirs

By Le LabNo Comments

Cathrine Gyldensted est journaliste, spécialisée dans le « journalisme constructif ». Grand reporter, elle a pendant 15 ans été correspondante de la télévision danoise aux Etats-Unis (Danish Broadcasting Corporation) et productrice d’émissions pour la radio (Radio24syv). Diplômée en journalisme et en psychologie positive de l’University of Pennsylvania (USA), elle est une référence internationale du journalisme constructif qu’elle enseigne à travers le monde  – Danemark, USA, Royaume-Uni, Afrique du Sud, etc. Elle intervient en tant que formatrice auprès des rédactions de médias à travers le monde. Parmi ses références : The HuffPost, BBC radio, Swedens TV/SVT, Swedens Radio/SR, Danish Broadcasting Corporation, Times Media group, de Correspondent, Reporters d’Espoirs…

 

Comment en êtes-vous arrivée au journalisme constructif ?

Tout a commencé aux États-Unis, le jour où j’ai interviewé une femme sans-domicile-fixe à la sortie d’une banque alimentaire. À côté des questions convenues, je me suis mise à lui demander ce que cette expérience lui apprenait, et comment elle avait réussi à trouver une forme de résilience face à sa situation. Ce qui a suivi m’a transformée. Ses réponses étaient vraiment différentes de celles que j’obtenais habituellement. Parce que mes questions étaient différentes. J’ai alors pris conscience que, pendant des années, j’avais involontairement confiné des personnes dans le seul statut de « victimes » par la manière dont je menais mes interviews. Le journalisme constructif débutait pour moi !

Pour poursuivre sur cette voie, j’ai voulu me former auprès des personnes qui s’y connaissaient le mieux sur comment appréhender les choses d’une manière constructive : les spécialistes en psychologie positive.  J’ai alors suivi un Master en Psychologie Positive Appliquée à l’Université de Pennsylvanie (États-Unis) et consacré une thèse au sujet « Innover dans l’information grâce à l’apport de la psychologie positive ».

 

Pourquoi est-il, selon vous, si important que vos collègues journalistes  aient connaissance des développements récents de la psychologie positive ?

La psychologie positive, ce n’est pas l’étude de choses insignifiantes, ce n’est pas de la « bonheurologie » ; c’est une discipline élaborée, mais surtout un excellent support pour écrire des articles percutants et rigoureux. Des chercheurs ont consacré leur vie à étudier les mécanismes psychologiques sous-jacents à la résilience, à l’endurance, à la renaissance post-traumatique, à la découverte de sens, à l’émerveillement, à l’engagement constructif. Sans cette grille d’analyse en tête, on peut avoir tendance à considérer la plupart des personnes qui traversent des difficultés comme des victimes, alors qu’il faut pouvoir également envisager qu’elles puissent faire preuve de résilience et être dans l’action.

 

Quelles bonnes raisons les journalistes et les professionnels des médias ont-ils de s’intéresser au journalisme constructif ?

Je vois, au moins, quatre arguments-clés :

  • le journalisme constructif permet de dresser un portrait plus juste et plus exhaustif du monde ;
  • il valorise le pouvoir de la volonté et de l’action ;
  • les articles constructifs apportent une valeur ajoutée au lectorat, en élargissant sa vision des choses et en offrant une source d’inspiration ;
  • les expérimentations témoignent que la démarche stimule la croissance des revenus de la presse grâce au surplus d’audience qu’elle génère.

Contre la fatigue d'impuissance, Reporters d'espoirs lance le Solution MediaLab [HuffingtonPost]

By Le LabNo Comments

Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie HDR à l’Université Paris VII Denis Diderot (CRPMS). Il est membre du comité de soutien de Reporters d’Espoirs, et contribue aux analyses du Solutions MediaLab.
Il a publié cette tribune le 15/10/2014, à retrouver en intégralité sur le site du HuffPost.

Ce lundi 13 octobre s’est tenu au Palais d’Iéna le 5e prix « Reporters d’espoirs ». Plusieurs distinctions ont été remises à des journalistes dont les interventions peuvent donner envie d’agir. En même temps, cette rencontre a été l’occasion d’annoncer le lancement du Solution MediaLab, un outil destiné à étudier l’impact des médias sur notre sentiment de pouvoir agir, ou non, sur les événements. Au-delà des contenus, qui peuvent amener par exemple un journaliste a préférer l’image d’un bombardement spectaculaire à celle d’un convoi alimentaire, l’information est en effet aujourd’hui inséparable des technologies numériques qui en modifient profondément la réception, en suscitant trois formes de confusion sans équivalent par le passé.

> La suite sur le site du HuffingtonPost

Réclamée par le public, l'information positive n'a pourtant pas la cote [AFP]

By Le LabNo Comments

Hausse du chômage, inondations, faits divers : pour une large majorité des Français, les médias accordent trop de place aux mauvaises nouvelles, mais ces derniers peinent à séduire le public lorsqu’ils s’intéressent aux événements positifs et aux solutions innovantes. (Extrait de la dépêche AFP publiée le 2/12/2014, à retrouver en intégralité sur le site de l’AFP)

Près de deux tiers des Français (64%) reprochent aux médias de ne pas « donner assez d’informations positives », selon un sondage publié mardi et réalisé par Harris Interactive pour ZoomOn auprès de 1.500 internautes français.

En janvier, le baromètre TNS Sofres-La Croix était aussi catégorique: 61% des sondés reprochaient aux journalistes de « faire trop de place aux mauvaises nouvelles ».

[…] depuis dix ans, de nombreux médias se sont emparés du « journalisme de solution », en créant des rubriques, des chroniques ou des hors-séries consacrés aux réponses à donner aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux.

[…] « On a développé pas mal de choses ces deux dernières années, notamment +La France des solutions+, avec 25 médias, dont Le Figaro, France Info et TF1 », explique pour sa part Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs, association qui promeut les initiatives de terrain auprès des rédactions.

Depuis sept ans, Reporters d’Espoirs s’associe au journal Libération pour un numéro spécial annuel, « Le Libé des solutions ». Au sommaire, des savons antipalu, des smartphones pour aveugles, des vélos en bambou ou des initiatives citoyennes antimafia ou contre le gaspillage alimentaire.

-‘Noyés dans l’anxiogène’-

L’Express a aussi lancé son hors-série « Du business et du sens », consacré aux « modèles économiques solidaires et profitables ». Fin 2013, La Croix a créé une revue intitulée « Toute l’énergie du monde ». Sur internet, le site Youphil.com est exclusivement consacré au journalisme de solution.

« Il y a de plus en plus de sujets sur les solutions, mais ils sont toujours noyés dans le flot de l’info anxiogène », regrette Gilles Vanderpooten.

[…]

« Le public a une attitude ambivalente : il pointe les manques tout en suivant les médias » sur le terrain des infos alarmistes, commente Jean-Marie Charon, sociologue spécialiste des médias.

[…]

> Lire l’article intégral sur le site de l’AFP

Pourquoi nous aimons surtout les mauvaises nouvelles [LaTribune.fr]

By Le LabNo Comments

D’où nous vient cette fascination pour les catastrophes et autres mauvaises nouvelles ? Serions-nous tous des voyeurs morbides ? Cette curiosité malsaine est indissociable de la nature humaine. par Joël de Rosnay. (Extraits. Article complet à retrouver sur le site de La Tribune)

Joël de Rosnay est un scientifique, prospectiviste, conférencier et écrivain français. Il est membre du comité de soutien de Reporters d’Espoirs.

Les médias sont régulièrement accusés d’abreuver les masses de nouvelles dramatiques. Mais si nous n’étions pas des consommateurs avides des informations qui font peur, ils cesseraient de les diffuser, au lieu de pratiquer cette surenchère permanente. D’où nous vient cette fascination pour les catastrophes et autres mauvaises nouvelles ? Serions-nous tous des voyeurs morbides ? Cette curiosité malsaine, est pourtant indissociable de la nature humaine.

[…]

Force est de constater que les commentaires critiques et négatifs sont plus vite relayés par les journalistes et les personnalités politiques que les avis, décisions ou commentaires positifs. Il se crée une sorte de cercle vicieux et un malaise sociétal, notamment lorsque ce sont les « trolls », les extrémistes et les « haters » qui polluent les réseaux. Comment se libérer d’une telle situation et de ses cercles vicieux ?

[…]

La pensée positive, ce n’est pas le déni de réalité, ni l’exagération des faits positifs. C’est une mise en perspective des informations, qui permet de rétablir l’équilibre entre perception et réalité, entre faits négatifs et positifs.[…] Plutôt que de s’enfermer entre optimisme ou pessimisme, il faut avoir l’audace de la pensée positive afin de donner envie de construire ensemble l’avenir et motiver les jeunes à retrouver l’enthousiasme de la création et du partage.

> Lire l’article complet sur le site de La Tribune

L'édito de Serge Tisseron : « Contre la fatigue d'impuissance »

By Le LabNo Comments

Ce lundi 13 octobre s’est tenu au Palais d’Iéna le 5e prix « Reporters d’Espoirs ». Plusieurs distinctions ont été remises à des journalistes dont les interventions peuvent donner envie d’agir. En même temps, cette rencontre a été l’occasion d’annoncer le lancement du Solution MédiaLab, un outil destiné à étudier l’impact des médias sur notre sentiment de pouvoir agir, ou non, sur les événements. Au-delà des contenus, qui peuvent amener par exemple un journaliste a préférer l’image d’un bombardement spectaculaire à celle d’un convoi alimentaire, l’information est en effet aujourd’hui inséparable des technologies numériques qui en modifient profondément la réception, en suscitant trois formes de confusion sans équivalent par le passé.

Une triple confusionLa première de ces confusions est temporelle. Traditionnellement l’information nous arrivait quand nous décidions de lire notre journal ou d’allumer la radio ou la télévision. Mais aujourd’hui, avec les écrans partout présents, l’information nous arrive en tout lieu et à tout moment sans que nous puissions nous y préparer. Nous devenons les otages de l’info.

La seconde confusion provoquée par l’information est spatiale. Traditionnellement, les images des catastrophes étaient saisies par des journalistes qui arrivaient sur place en même temps que les pompiers et les sauveteurs. Nous étions invités à découvrir ensemble la souffrance et la solidarité. Mais aujourd’hui, les images que nous voyons ont très souvent été filmées au téléphone mobile par les protagonistes même du drame. Nous ne sommes plus devant l’action, mais dans l’action.

Enfin, la façon dont l’information nous arrive aujourd’hui provoque une confusion d’intimité. Alors que le travail traditionnel des journalistes relevait d’un regard sur des événements publics, l’utilisation des smartphones et des réseaux sociaux nous plonge dans l’intimité des victimes, et parfois dans celle des agresseurs. Leur intimité fait irruption dans la nôtre.
Ces trois confusions provoquent chez beaucoup d’entre nous une souffrance psychique que je propose d’appeler la fatigue d’impuissance.

Lire la suite sur Le Huffington Post

Le "journalisme d'impact", ou comment donner envie d'agir [L'Express]

By Le LabNo Comments

Confrontés à une manière d’informer qui risque de devenir contreproductive à force d’être anxiogène, les journalistes peuvent aussi donner envie d’agir. L’association Reporters d’Espoirs défend cette approche. Témoignages.
Par Hugo Chabeur et Gilles Vanderpooten, journalistes à Reporters d’Espoirs, publié le 12/12/2013.

Accidents, échecs, crimes sont les invités privilégiés des journaux d’actualités. Aujourd’hui, des informations sans tragique ni sensationnel sont-elles encore des « news« ? Le journalisme peut-il se contenter de traduire la morosité ambiante? La profession est en général dubitative quant au traitement du côté positif du monde. Mais, sans tomber dans le travers inverse qui consisterait à ne communiquer que de bonnes nouvelles, elle peut mettre en lumière les femmes et les hommes qui prennent l’initiative face aux difficultés et qui obtiennent des résultats.
C’est ce à quoi oeuvre l’association française Reporters d’Espoirs, depuis près de dix ans, en France, avec des confrères toujours plus nombreux au-delà des frontières. Pour un constat partagé: aux journalistes qui sont le miroir de la société de se faire aussi les relais de cette part de la réalité, en portant chacun dans leur média une vision plus équilibrée du métier de l’information. […]