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Paolo Levi, membre du jury du Prix européen : « La Covid19, une extraordinaire occasion de relancer le rêve européen de fraternité ! »

By Interviews, L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, PrixNo Comments

« J’ai deux patries : l’Italie et la langue française. Cette langue extraordinaire, plastique, c’est mon grand amour. Ma grand-mère napolitaine qui avait fait des études en Suisse me disait : « L’allemand se crache, l’anglais se chicotte, l’italien se chante… seul le français se parle ».

En 2021, le Prix Reporters d’Espoirs se déploie au-delà des frontières, avec un prix spécial dédié aux jeunes de 18 à 30 ans, qui marque l’ambition européenne de l’association. Il est doté de 10 000 euros, grâce au concours de la Fondation du Crédit Mutuel et du Fonds jeunes et innovants. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 avril et les modalités pour postuler détaillées ici. A cette occasion, nous rassemblons des personnalités de la culture et des médias, qui nous livrent leurs espoirs en l’Europe, le journalisme et la langue française.

Paolo Levi est journaliste et correspondant à Paris de l’agence italienne de presse Ansa. Il collabore également au quotidien turinois, La Stampa. Né en 1977, il fait ses études au Lycée français de Rome (lycée Chateaubriand) puis en Sciences Politiques à l’Université de Rome (La Sapienza) ; exerce 5 années durant comme correspondant à Bruxelles pour la presse italienne ; s’installe à Paris où il travaille depuis 12 ans. Il est régulièrement invité sur les plateaux télé et radio (BFM-TV, Arte-28 Minutes, C dans l’Air, L’Info du Vrai, L’Emission Politique, On Refait le Monde…).

Paolo rejoint le jury du Prix Européen du jeune reporter organisé par Reporters d’Espoirs, auxquels les jeunes de 18 à 30 ans sont invités à proposer un reportage de « journalisme de solutions » (modalités sur www.reportersdespoirsorg/prixeuropeen). A cette occasion, il s’entretient avec Gilles Vanderpooten, directeur de l’ONG (janvier 2021).

 

Paolo, vous n’êtes à l’origine pas très porté sur le journalisme de solutions.

Pendant longtemps je me suis effectivement adonné à un journalisme plutôt critique. Car il est toujours plus drôle, et perçu comme plus intelligent, de démonter, de critiquer. « Good news, are no news » dit un vieil adage anglo-saxon. La limite de cette conception est que l’on peut se tirer une balle dans le pied à force d’amplifier la négativité. Aussi je me suis dit qu’il fallait décrire l’autre versant. Sans abdiquer l’esprit critique, sans décrire le monde merveilleux d’Amélie Poulain, mais pour suggérer autre chose, des voies pour avancer.

L’espoir est une notion qui vous parle ?

Il faut porter l’espoir de temps en temps. Si personne ne le fait, c’est fatalement la prépondérance du désespoir. Assez des diseurs de mauvaises nouvelles qui voudraient nous entrainer avec eux dans un pessimisme cosmique !  Il existe aujourd’hui une pénurie d’optimisme criante, or je prétends que l’espoir est devant nous. On aurait juste besoin d’un peu plus d’ « optimistes de service ».

Pourtant, en ayant diagnostiqué que le virus ne s’arrêterait pas aux frontières de l’Italie, vous étiez plutôt dans le registre de l’annonciateur de catastrophe…

Lorsque je quitte l’Italie en février 2020, il y a une conscience aigüe du virus : à la descente de l’avion, un mur de soignants vous attend pour prendre votre température. Lorsque je retourne en France, c’est le monde d’Amélie Poulain. Invité sur France 5, et ayant pris conscience que le virus ne s’arrêterait certainement pas à la frontière, tout comme le nuage de Tchernobyl en son temps, je dis en substance « on est en guerre, réveillez-vous ! ». Suite à cela, pendant plusieurs semaines, des troupes de télévision ont accouru devant chez moi. Je me suis retrouvé comme disait Andy Warhol avec mon « quart d’heure de célébrité ». Cela aurait été drôle si ce n’était pas tragique.

Vous vous dites à ce moment-là qu’annoncer le désastre ne suffirait pas.

Le problème est qu’en disant le désastre, on contribue à le réaliser. Si l’on est trop souvent porteur de malheur, on contribue au malheur. La parole, les mots, peuvent être puissants. Alors j’ai voulu en même temps porter l’espoir, en disant aussi qu’il y avait un extraordinaire alignement des astres et que cette crise sanitaire, cumulée au Brexit, était aussi annonciatrice d’un grand sursaut européen, un tournant historique, qui j’en suis persuadé finira dans les livres d’histoire.  Confiné à Paris, j’ai passé mes journées sur le toit de mon immeuble à Montmartre. Et là, j’ai twitté, des messages positifs, d’espoir. Et j’ai précisé mon sentiment : cela ne serait qu’une traversée du désert… car ensuite on pourrait vivre un miracle européen, pas seulement du point de vue économique –j’espère de nouvelles Trente Glorieuses !-, mais une explosion de créativité notamment dans la production de livres, de romans… Une nouvelle vague du cinéma. L’histoire nous l’a appris : après chaque période moyenâgeuse, chaque crise, il y a toujours une renaissance. Elle est à nos portes. Il faut se serrer les coudes pour qu’elle se produise et surtout se poser en bâtisseurs plutôt qu’en démolisseurs.

Votre optimisme s’exerce alors à propos d’Europe, ce qui n’est pas si fréquent. Car « l’Europe, l’Europe, l’Europe… » certains déchantent et beaucoup ne s’y reconnaissent pas.

Il y a un an, avec l’arrivée de la Covid19, certaines grandes puissances étrangères comme la Chine, épaulées par des champions du pessimisme à l’intérieur-même de notre magnifique Union, voulaient faire passer le message que l’Europe était « fracturée ». J’ai voulu retourner le discours ambiant. Elle vivait une traversée du désert certes, mais c’était aussi une extraordinaire occasion de relancer le rêve européen de fraternité !

Au bout de moins d’un an, ce que je prétendais s’est vérifié : l’Europe de l’austérité que les peuples européens ne supportaient plus a cédé en une semaine ; le plan de relance européen, qui s’appuie sur la mutualisation de la dette, est une révolution copernicienne. Une Europe plus humaine, plus sociale, plus attentive et empathique est en train de se construire.  On a fait plus en trois mois qu’en 30 ans ! Mais ça, qui le dit ? Or être patriote, et aimer la France aujourd’hui, c’est aimer l’Europe. Tous seuls nos pays vont se faire manger avec les baguettes, comme des rouleaux de printemps. La nouvelle souveraineté doit être européenne. Umberto Eco disait que lorsqu’il voyageait à Tokyo ou à New York, il était frappé de s’entendre dire « Vous, les européens », alors même que nous, européens, sommes les derniers à nous définir comme tels !

Le rêve -culturel- européen, incarné notamment par Erasmus, vous l’incarnez à votre manière, en tant qu’Italien expatrié en France.

Difficile pour un romain de se considérer expatrié à Paris. Vous savez, nos deux villes sont liées par un jumelage exclusif quasi centenaire sous la devise : « Seul Rome est digne de Paris. Seul Paris est digne de Rome’. J’ai deux patries : l’Italie et la langue française. Cette langue extraordinaire, plastique, c’est mon grand amour. Ma grand-mère napolitaine qui avait fait des études en Suisse me disait : « L’allemand se crache, l’anglais se chicotte, l’italien se chante… seul le français se parle ». Je me sens Italien, Français, amoureux de leurs langues, traditions, terroirs, ET Européen : trois identités qui se complètent et qui « s’unissent dans la diversité », pour faire référence à la devise de l’Europe, l’une des plus belles qui soient à mon sens.

Propos recueillis par Gilles Vanderpooten, directeur général de l’ONG Reporters d’Espoirs et retranscrits par Inès Barbe.

Et si vous rejoigniez vous aussi le Prix européen du jeune reporter ?

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> Invitez les belles plumes de 18 à 30 ans de votre connaissance, journalistes ou non, étudiants ou non, à postuler !

A propos de Reporters d’Espoirs & du Prix

Le Prix Reporters d’Espoirs met à l’honneur depuis 2004 les journalistes, innovateurs des médias, et étudiants-futurs professionnels des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Il a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création, et célèbrera en 2021 sa 11e édition. Le Prix a permis à des journalistes de défendre leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du public, de maintenir ou développer leurs rubriques, ou encore de convaincre leur média de la pertinence du journalisme de solutions. Le Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs « pour une info et des médias qui donnent envie d’agir ». Pour en savoir plus : www.reportersdespoirs.org

 

 

 

 

 

 

 

L’écrivaine Leïla Slimani rejoint le jury du Prix européen du jeune reporter

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« J’ai beaucoup d’admiration pour les reporters, pour ceux qui vont sur le terrain et qui nous donnent à voir ce qu’il se passe véritablement à travers le monde. »

En 2021, le Prix Reporters d’Espoirs se déploie au-delà des frontières, avec un prix spécial dédié aux jeunes de 18 à 30 ans, qui marque l’ambition européenne de l’association. Il est doté de 10 000 euros, grâce au concours de la Fondation du Crédit Mutuel et du Fonds jeunes et innovants. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 avril et les modalités pour postuler détaillées ici. A cette occasion, nous rassemblons des personnalités de la culture et des médias, qui nous livrent leurs espoirs en l’Europe, le journalisme et la langue française. Premier épisode avec Leïla Slimani.

Journaliste et femme de lettres franco-marocaine, Leïla Slimani a reçu le prix Goncourt pour son deuxième roman, Chanson douce, adapté au cinéma. Eduquée dans la langue de Molière, élève du lycée français Descartes de Rabat, elle a rejoint la France il y a une vingtaine d’années pour y poursuivre des études littéraires puis en sciences politiques, théâtre, et médias. Elle travaille cinq années durant comme journaliste à Jeune Afrique, avant de se consacrer pleinement à la littérature. Choisie par ailleurs comme conseillère du président de la République sur les questions de francophonie, elle se fait l’ambassadrice de la langue française en Europe et dans le monde.

Gilles Vanderpooten – Merci Leïla de nous faire le plaisir et l’honneur de rejoindre le jury de cette première édition du Prix européen du jeune reporter ! En quoi partagez-vous la démarche qui anime Reporters d’Espoirs ?

Leïla Slimani – J’ai beaucoup d’admiration pour les reporters, pour ceux qui vont sur le terrain et qui nous donnent à voir ce qu’il se passe véritablement à travers le monde. Ils nous montrent la façon dont les gens essayent de vivre, de se battre et de protéger leur dignité au quotidien. Je suis assez admirative de l’exercice même du reportage d’un point de vue technique. C’est sûrement ce qui se rapproche le plus de ma pratique de l’écriture.

C’est d’ailleurs dans le journalisme que vous avez fait vos débuts.

Absolument. J’ai d’abord été journaliste à Jeune Afrique. J’ai toujours préféré le reportage, autrement dit le fait d’aller au contact du terrain, au contact des gens. C’est un exercice qui me plaisait beaucoup. Puis, à travers l’écriture, j’ai apprécié restituer non seulement une parole mais également une atmosphère.

Travailler à Jeune Afrique, était-ce un moyen de maintenir un lien avec le continent avec lequel vous aviez géographiquement pris vos distances en rejoignant la France ?

Ce n’était pas vraiment pour maintenir le lien mais plutôt pour le créer. J’avais le sentiment d’avoir grandi au Maroc mais dans une bulle. Je n’avais pas de contact avec ce pays, pas connu de manière profonde les grandes problématiques qui le traversaient. En réalité, c’était une manière de créer ce lien qui n’existait pas.

 Avez-vous pu explorer ce lien à travers des initiatives porteuses d’espoirs ?

Bien sûr. Je vous dirai même que, parfois, ce ne sont pas forcément les initiatives mais surtout les gens qui sont porteurs d’espoirs. Tout au long de votre vie, vous rencontrez des personnes qui vivent des moments douloureux, vous avez l’impression que cela relève d’une grande injustice et pourtant elles restent optimistes, d’une grande dignité et réussissent à se concentrer sur le côté positif de leur situation. A mon sens, c’est cette capacité à croire en l’avenir qui est porteuse d’espoirs.

 L’Europe est-elle une entité qui vous importe d’un point de vue culturel, littéraire, ou politique ?

Je fais partie de l’une des dernières générations qui a vraiment cru en l’Europe et qui y plaçait beaucoup d’espoirs. Cette génération qui voyait ERASMUS et la construction européenne comme quelque chose d’extraordinaire, comme une victoire sur la guerre. Il est vrai que, lorsque j’étais à Sciences Po, nous étions très nombreux à rêver de devenir fonctionnaire européen, de travailler pour cette entité qui, malheureusement aujourd’hui, a perdu sa capacité de séduction auprès des jeunes. A mes yeux, l’idée européenne demeure extraordinaire. Etant allée vivre en Hongrie en 2004, au moment de l’adhésion des pays d’Europe de l’Est à l’Union européenne, je reste influencée par les écrivains européens, surtout les écrivains d’Europe centrale.

 L’Europe peut-elle tout de même encore susciter une appétence ?

Malheureusement, très peu s’intéressent de manière profonde et au-delà des apparences à l’idée même de l’Europe. Souvent manipulés par la consécration du retour à la souveraineté, la plupart des gens ne possèdent pas un rapport profond avec le passé. Notre société ainsi que notre époque valorisent essentiellement le présent et se méfient de plus en plus des discours sur le passé, ces derniers étant considérés comme nostalgiques voire conservateurs. Or, il faut dire que nous ne pouvons pas comprendre notre présent sans nous plonger dans notre passé. C’est une vision qui manque aujourd’hui.

« Aux jeunes reporters, je dis : prenez avant tout du plaisir à écrire ! Le fond comme la forme jouent un rôle dans le lien que vous allez établir avec votre lecteur et dans l’intérêt que votre reportage va susciter. Développez et travaillez votre style littéraire ! Car apporter sa touche personnelle à travers son écriture, c’est ce qui rend les reportages si beaux et agréables à lire. »

Le journaliste a-t-il un rôle à jouer pour rétablir ce lien manquant entre histoire, présent, et même avenir, que vous considérez nécessaire pour nous aider à nous projeter de manière constructive ?

Le journaliste doit mettre en lumière les perspectives en se plongeant d’emblée dans les racines des évènements. Il doit nous offrir un éclairage sur le passé, sur les origines tout en permettant une projection vers l’avenir. Il est essentiel que le journaliste ait cet intérêt pour l’Histoire. Je ne vois pas le journalisme comme une simple photographie du présent, cela resterait très incomplet.

En tant que Représentante du Président de la République pour la Francophonie, êtes-vous confiante dans le français comme langue d’avenir, notamment sur le plan européen alors même que nos amis britanniques ont quitté l’Union?

Je suis tout à fait confiante à cet égard. Je ne peux évidemment pas me réjouir du Brexit puisque le Royaume-Uni est un pays que j’apprécie énormément, un pays qui a apporté beaucoup à l’Europe. Toutefois, quitter l’Union européenne a été un choix de la population et doit donc être respecté. Cela va ainsi créer une opportunité, dont la Francophonie va se saisir, de défendre et promouvoir l’usage du français dans les institutions européennes. Le français est d’ailleurs une langue des institutions internationales qui a tendance à être « écrasée » par l’anglais lors de la rédaction des rapports.

Y a-t-il des reportages « porteurs d’espoirs » que vous auriez réalisés à l’époque où vous étiez journaliste ou qui vous ont touché récemment ?

J’ai été très touchée par l’ensemble des reportages portant sur les initiatives permettant aux migrants de vivre dans une plus grande dignité. Tous les reportages qui mettent en avant l’avenir commun de ces migrants qui arrivent et des personnes qui les accueillent en Méditerranée notamment sur les îles grecques, en Italie ou encore en France dans la Vallée de la Roya. Je suis généralement très touchée par ce genre de reportages qui prônent une autre image de la solidarité européenne.

Avez-vous un conseil à adresser aux jeunes et apprentis-reporters qui participent au Prix européen Reporters d’espoirs ?

En tant qu’écrivaine, je souhaite que ces jeunes reporters prennent avant tout du plaisir à écrire. Le fond mais également la forme jouent un rôle dans le lien que vous allez établir avec votre lecteur et dans l’intérêt que votre reportage va susciter. N’hésitez donc pas à développer et à travailler votre style littéraire. Dans le magazine en ligne intitulé Les Jours que je lis assez souvent, chaque reporter apporte sa touche personnelle à travers son écriture, c’est ce qui rend les reportages si beaux et agréables à lire.

Enfin, je conseille aux jeunes de lire les romans mais aussi les reportages de grands reporters littéraires qui demeurent intemporels, comme Joseph Kessel. Une plume singulière et reconnaissable constitue souvent la marque des plus beaux reportages. ■

Propos recueillis par Gilles Vanderpooten, directeur général de l’ONG Reporters d’Espoirs et retranscrits par Inès Barbe.

Et si vous rejoigniez vous aussi le Prix européen du jeune reporter ?

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A propos de Reporters d’Espoirs & du Prix

Le Prix Reporters d’Espoirs met à l’honneur depuis 2004 les journalistes, innovateurs des médias, et étudiants-futurs professionnels des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Il a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création, et célèbrera en 2021 sa 11e édition. Le Prix a permis à des journalistes de défendre leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du public, de maintenir ou développer leurs rubriques, ou encore de convaincre leur média de la pertinence du journalisme de solutions. Le Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs « pour une info et des médias qui donnent envie d’agir ». Pour en savoir plus : www.reportersdespoirs.org

#PrixRDE Les 10e Prix Reporters d’Espoirs ont été remis mardi soir !

By Agenda, L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, Les articlesNo Comments

Les 10e Prix Reporters d’Espoirs ont été remis ce mardi 28 mai !
Ils distinguent 4 reportages et initiatives de professionnels qui œuvrent au journalisme de solutions

 

L’ONG Reporters d’Espoirs, pionnière du journalisme de solutions, fête ce mardi 28 mai son 15e anniversaire. En couvrant tant les défis économiques, sociaux, environnementaux que des réponses mises en œuvre pour les résoudre, cette démarche journalistique vise à refléter la complexité du monde, et à diffuser l’envie d’agir. A cette occasion, elle a remis les 10e Prix Reporters d’Espoirs.

Le Prix Reporters d’Espoirs a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création en 2004. Il met à l’honneur les journalistes et innovateurs des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Ce Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs : témoigner que les journalistes et les médias, en repérant et en diffusant la connaissance d’initiatives porteuses de solutions face aux problèmes de société, favorisent leur essaimage et donnent envie d’agir au plus grand nombre.

Au fil de son histoire, ce Prix a permis à des journalistes de promouvoir leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du grand public, de maintenir ou développer leurs rubriques, de convaincre leur média et plus globalement la profession de la pertinence du journalisme de solutions. Il y a 15 ans, l’association Reporters d’Espoirs lançait un mouvement qui, aujourd’hui, essaime dans le monde entier.

 

(Re)vivez la soirée du 28 mai en vidéo (2mn30) !

250 invités sur l’Ile de la Cité à Paris

250 personnalités des médias, journalistes, artistes, décideurs, étaient réunis dans l’écrin des Jardins du Pont Neuf sur l’Ile-de-la-Cité à Paris, pour fêter ce double événement.
Outre des journalistes, grands reporters et experts des médias – Raphaëlle Duchemin, Hedwige Chevrillon, ou encore Jacques Lecomte, on a pu entendre, ou croiser, l’explorateur Jean-Louis Etienne, les chanteurs CharlElie Couture et Cyril Mokaiesh, le finaliste de Top Chef Victor Mercier, des youtubeurs et influenceurs du net.

 

Les lauréats du Prix Reporters d’Espoirs 2019 sont…

Lauréat du Prix « Les Médias en actions » : Jean-Pierre Pernaut et l’équipe du 13h de TF1 pour « SOS Villages »

Ce Prix distingue un média qui, au-delà de son statut d’observateur, favorise la mise en mouvement des citoyens pour contribuer à résoudre un problème concret. C’est le cas de SOS Villages, opération créée en 1994 dans le JT de 13h, pour mettre en relation commerçants et artisans avec des repreneurs potentiels, afin de contribuer à lutter contre la désertification des espaces ruraux.

Ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • BFM Business, pour l’Accélérateur BFM
  • Groupe Rossel La Voix, pour l’opération « Chasseurs d’emplois »
  • Make.org

 

Lauréat du Prix Radio « La Voix des solutions » : Denis Cheissoux, journaliste à France Inter.

Le jury a choisi cette année de distinguer en plus de la qualité de son travail, l’engagement dans la durée d’un journaliste, qui donne de la voix depuis de nombreuses années à des initiatives, dans ses émissions et chroniques. C’est le cas de Denis Cheissoux qui officie depuis plus de 30 ans sur les questions écologiques sur l’antenne de France Inter. Il a fait de Co2 mon amour « l’émission qui rapproche les hommes en nous rapprochant de la nature ».

Elles et ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • Anne Le Gall Europe 1
  • Patrick Longchampt RCF
  • Valère Corréard France Inter
  • Emmanuel Moreau France Inter
  • Geneviève Del Marmol Radio Notre-Dame
  • Virginie Garin RTL

 

Lauréat du Prix Presse écrite : Marc de Miramon pour son reportage « La culture berbère contre l’(in)culture barbare » paru dans L’Humanité Dimanche.

La sélection presse écrite porte cette année sur des reportages dans des pays en développement -en proie à des problèmes aussi différents que terrorisme, braconnage, pollution, pauvreté…- dans lesquels des populations s’organisent pour faire face et mettre en place des réponses à leurs difficultés. Marc de Miramon nous fait découvrir Semmama, un lieu culturel situé au cœur de la région pauvre et montagneuse de Kasserine. Dans un secteur confronté à des groupes islamistes, cet îlot parie sur la transmission pour endiguer le terrorisme.

Elles et ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • Marine Lamoureux La Croix
  • Vincent Jolly Le Figaro
  • Anne Dhoquois Alternatives-éco
  • Sophie Stadler Paris Match

 

Lauréat du Prix Télévision : Laura Kalmus et Maxence Peigné pour leur reportage « La Finlande loge ses sans-abris » diffusé dans le JT de France 2.

Thématique retenue pour la catégorie télévision cette année : « L’Europe des solutions ».
Ont été sélectionnés des reportages diffusés dans les journaux télévisés, qui mettent la lumière sur des villes et pays d’Europe relevant concrètement des défis de société : santé, sans-abris, émissions de C02, etc.
Le reportage de Laura Kalmus et Maxence Peigné s’intéresse à la Finlande qui se donne pour objectif de reloger tous les sans-abris, sans exception. Le nombre de SDF a été réduit de moitié, et les autorités estiment que reloger les sans-abris revient au final moins cher que de les laisser dans la rue. Reportage sur le terrain, à Helsinki, la capitale du pays.

Elles et ils étaient aussi nommés dans la sélection :

  • Charles Diwo TF1
  • Catherine Eme-Ziri France 3 Bourgogne-Franche-Comté
  • Pierre Bonte-Joseph et Sandra Cerqueira Public Sénat
  • Joana Hostein Arte

 

Les membres du jury du Prix Reporters d’Espoirs 2019 : 14 professionnels des médias, 8 femmes, 6 hommes

 

Ryad Boulanouar             Fondateur du Compte-Nickel, animateur CliqueTV

Catherine Boullay           Journaliste-réalisatrice indépendante, notamment pour Envoyé Spécial

Hedwige Chevrillon        Editorialiste à BFMTV et BFMBusiness

Raphaëlle Duchemin      Journaliste-animatrice de La France Bouge sur Europe 1

Stéphane de Freitas      Réalisateur, et fondateur d’Eloquentia

Isabelle Giordano           Directrice générale d’Unifrance Film

Antoine Guélaud            Directeur des opérations spéciales, TF1

Sophie Jovillard                Journaliste-présentatrice d’Echappées Belles sur France5

Delphine Minoui             Grand reporter, Le Figaro, et lauréate du Prix Albert Londres

Jean-Marc Rivière           Rédacteur en chef adjoint, La Voix du Nord

Marie-Monique Robin  Journaliste d’investigation, réalisatrice, et lauréate du Prix Albert Londres

Sabine Torres                    Directrice générale Groupe Médias du Sud / ViaOccitanie

Hugo Travers                     Youtubeur, Influenceur, HugoDécrypte

Julien Vidal                         Fondateur et porteur du projet « Ca Commence Par Moi »

 

Reporters d’Espoirs International Award : "Stand Up To Cancer" et la TV publique anglaise à l’honneur

By Actu réseaux internationaux, L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médiasNo Comments

Reporters d’Espoirs a rassemblé ses partenaires internationaux en créant le « Prix International de l’innovation ». Ce nouveau Prix a permis de mettre en avant des programmes « solutions » en provenance du monde entier, à l’occasion de la soirée Reporters d’Espoirs du 26 mai 2016 au Palais d’Iéna (Paris, France).

Europe, États-Unis, Canada : un jury international

Un jury composé de 7 membres représentant 6 nationalités s’est appliquée à évaluer les 8 programmes présélectionnés à l’aide d’une grille d’évaluation. Le Prix international a pu compter sur la participation de :

  • Keith Hammonds du Solutions Journalism Network (US)
  • Cathrine Gyldensted, directrice du département du Journalisme constructif de l’Université de Windesheim (Pays-Bas)
  • Danielle Baptist du magazine Positive News UK et du Constructive Journalism Project (Royaume-Uni)
  • Maarja Kadajane de l’Eurovision / European Union of Broadcatsing (Suisse)
  • Jorge Dobner du journal en ligne EnPositivo (Espagne)
  • Jeremy Wickemer, fondateur du Transformational Media Summit (Royaume-Uni)
  • Laurent Imbault, fondateur de GoodnessTV (Canada).

8 programmes internationaux en lice

  • My Perfect Country, une émission radiophonique en 6 parties proposée par BBC dont l’objectif était d’imaginer le pays parfait en explorant des exemples de pays étrangers ;
  • Tegenlicht (ou Backlight en anglais), une série de documentaires tournés vers l’innovation et le futur proposée par VPRO (télévision néerlandaise) ;
  • Start-Up (El Mashroua ou Le Projet en arabe) produit par Bamyan Media, une émission de divertissement sur les entrepreneurs en Egypte associée à une plateforme numérique donnant accès aux ressources utiles pour créer son entreprise ;
  • How to fix Buffalo’s schools, une série d’articles parus dans Buffalonews, destinés à analyser les bonnes pratiques existantes dans différentes écoles américaine afin que le système éducatif de Buffalo (ville américaine) puisse adapter et améliorer son fonctionnement  ;
  • Stand Up for Cancer, une émission de télévision associée à un jeu mobile permettant à des citoyens d’aider les chercheurs à faire progresser la science produite par MaverickTV et diffusée sur Channel4;
  • Energia 3D, un docu-fiction éducatif sur les énergies renouvelables, destiné au public adolescent produit par Produccions Audiovisuals Antàrtida;
  • Le Freedom Project, une série d’articles, de reportages et de documentaires réalisés avec des personnalités du monde entier sur le thème de l’esclavage moderne sur CNN;
  • Tiempo real, une chaîne youtube traitant de sujets liés à la jeunesse produite par des étudiants en partenariat avec la télévision colombienne ;

Stand-Up-to-CancerLes évaluations des membres du Jury ont permis de désigner le top 3 :

Stand Up to Cancer, lauréat de la 1ère édition du Prix International de l’innovation est une campagne de charité organisée depuis 2012 sur Channel4 (chaîne anglaise). En plus de l’émission qui a rassemblé de nombreuses stars, Channel 4 a fait appel à MaverickTV pour créer un jeu mobile permettant aux citoyens de contribuer à la recherche contre le cancer. Créé par Alex Hryniewicz en collaboration avec Cancer research UK, des programmeurs et des entreprises, « Reverse the odds » a automatisé l’analyse des données et ainsi facilité le travail des chercheurs. En savoir plus : http://www.channel4.com/reversetheodds!

 

Bamyan Media

Start-Up (ou « The Project ») est une émission d’edutainment (divertissement + éducation) qui vise un impact social. Créée par Bamyan Media pour la chaîne égyptienne El Nahar, l’émission a porté à l’écran 14 entrepreneurs en herbe afin de diffuser l’envie d’entreprendre en Égypte et d’apporter aux téléspectateurs des outils pédagogiques pour les aider à monter leur boîte. Anna Elliot et David Elliot, les fondateurs, ont associé des ONG, des entreprises locales et internationales et des personnalités égyptiennes à la réalisation du programme qui a été visionné par plus de 5 millions de personnes. En savoir plus : http://www.bamyan.org/

 

 

 

cnn freedom project

The Freedom Project – Ending Modern-Day Slavery a été lancé sur CNN en 2011 en collaboration avec des personnalités (des sportifs, des acteurs, des activistes etc.) en provenance des 5 continents. Le Freedom project est une campagne de sensibilisation contre l’esclavage moderne qui s’appuie sur plus de 400 reportages dont de nombreux documentaires. En 2015, CNN a proposé une action coordonnée sur les réseaux sociaux avec le #FlyToFreedom qui a poussé plus de 600 personnes à s’engager de manière concrète face au phénomène. En savoir + : http://edition.cnn.com/specials/world/freedom-project

Prix Reporters d'Espoirs 2015 : les journalistes et médias dénicheurs de solutions mis à l'honneur au Palais d'Iéna à Paris

By L'actu de Reporters d'EspoirsNo Comments

Décerné pour la 6e édition le 12 octobre 2015, le Prix créé par Reporters d’Espoirs met à l’honneur le travail des journalistes qui se font l’écho d’initiatives répondant aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux auxquels notre société est confrontée.

Aida Touihri, fidèle amie et ambassadrice de l'association, anime la soirée de remise du Prix Reporters d'Espoirs pour la troisième reprise.

Aida Touihri, fidèle amie et ambassadrice de l’association, anime la soirée de remise du Prix Reporters d’Espoirs pour la troisième reprise.

Une information constructive, active et vigilante, voilà ce que fête le Prix Reporters d’Espoirs décerné depuis 2004 par l’association éponyme. Animée par la pétillante Aïda Touihri, journaliste sur LCP et D8, la soirée a fait résonner optimisme, humour et intelligence dans l’enceinte de l’auditorium du Conseil Économique, Social et Environnemental, hôte de l’événement. Optimisme, intelligence et humour, Laurent de Cherisey, président de Reporters d’Espoirs, n’en manque pas. Le co-fondateur de l’association a rappelé qu’aujourd’hui comme en 2004, se faire l’écho dans les médias des nombreuses initiatives mises en œuvre pour répondre aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux de notre société est primordial. « Les médias doivent être la voix des sans voix, ils doivent diffuser cette tension créative à l’œuvre dans notre pays », a affirmé celui qui souhaite « voir retentir les voix de l’espoir, creuser un chemin du possible ». Jean-Paul Delevoye, président du Cese, a lui aussi rappelé notre capacité à « faire jaillir des étincelles, à imaginer un autre monde, centré sur l’humain et le partage ».

Ariane Ascaride, comédienne et réalisatrice, invitée d’honneur de cette 6e édition, a elle aussi eu recours à l’humour pour évoquer son engagement artistique depuis trente ans. Afin de couper court à « l’envie de se jeter à la mer quand [elle] allume la radio chaque matin », elle a rêvé tout haut d’une information qui transcenderait la réalité et inciterait à prendre des initiatives. L’actrice a aussi rappelé que « tout film, toute forme d’art, qu’il le dise ou non, est engagé, transmet un message ». Des messages, les sujets en lice pour le Prix Reporters d’Espoirs n’en manquent pas ; qu’ils soient diffusés en presse écrite, à la radio, sur le web ou à la télévision, leurs auteurs transmettent l’espoir.

Coralie Schaub et Nathalie Dubois ont ainsi, dans Libération, mis l’accent sur les bienfaits de l’agroforesterie dans un article intitulé Avec l’agroforesterie, l’agriculture retrouve ses racines. Un papier dont le ton et le sujet ont enthousiasmé Philippe Onillon (AFP) et Viviane Chocas (Madame Figaro). « Un autre modèle économique est possible, a rappelé Coralie Schaub. Et l’agroforesterie prouve qu’il est préférable de travailler avec la nature que contre elle. »

Sur le web, pour Phosphore et RFI, c’est le documentaire La Dream teenqui suit les rêves de cinq ados aux quatre coins de l’Europe –, réalisé par Estelle Faure et Emma Roulin, deux jeunes journalistes indépendantes âgées de moins de trente ans, qui a conquis Christophe David (Capital). Côté télévision, le jury représenté par Alexis Donot (L’Argus de la Presse), Véronique Richard (Celsa) et Annabel Benhaïem (Le Huffington Post) a choisi de primer deux reportages. Avec En terre sainte pour comprendre, d’Amira Souilem pour Canal+, ils sont tombés sous le charme de Latifa Iben Ziaten, cette femme engagée en faveur de la paix et de la tolérance. « Un cours de tendresse et de fermeté », a assuré Amira Souilem. Avec Énergie solaire et artisanat maya, diffusé sur Arte, c’est à des problématiques à la fois environnementales, sociales, et d’autonomie économique que Laurence Cuvillier et Matthieu Comin nous frottent.

 

L'actrice Ariane Ascaride, invitée d'honneur du Prix Reporters d'Espoirs 2015.

L’actrice Ariane Ascaride, invitée d’honneur du Prix Reporters d’Espoirs 2015.

Guetteurs d’innovations

Pour le prix radio, la voix sympathique et pertinente de Côme Bastin pour Radio Nova a conquis Sophie Jovillard (France Télévision). En deux minutes, avec une belle énergie et beaucoup d’esprit, le chroniqueur de Le Futur, c’est maintenant se fait chaque semaine « guetteur d’innovations sociales ».

Sylvia Amicone (LCI), lauréate du Prix Reporters d’Espoirs en 2014 pour Tous acteurs du changement, a promis à ses confrères : « Avec ce prix, on se sent moins seule. Depuis, le regard de la rédaction a changé, j’ai davantage de soutien, je me sens légitime ». Légitimité et pérennité, c’est tout ce que l’on souhaite aux heureux vainqueurs de cette année !

Avant de clore la soirée, le Prix Innovation a pris le devant de la scène. Quatre initiatives étaient à départager, entreprises par L’Express (Du Business et du Sens, ligne éditoriale plurimédia animée par Isabelle Hennebelle, arrivée en tête du côté des internautes), France4 (Assaut de bienfaiteurs), le HuffingtonPost (avec sa rubrique Ca marche, la première du genre rassemblant l’ensemble des rédactions internationales d’un media plure-player), et Arte Future (avec le serious game Speed Farming 2050, jeu de gestion d’une ferme verticale urbaine).

Avant de remettre cette distinction décernée à parité par les internautes et le public, Christine Cauquelin (Canal+), lauréate 2014 pour Kindia2015, est revenue sur la genèse de ce documentaire consacré aux actions menées par des ONG en Guinée-Conakry, dont le 4e volet sera diffusé le 4 novembre prochain. La directrice des chaînes thématiques du Groupe Canal+ a remis le prix à Assaut de bienfaiteurs (France 4), une émission qui milite pour une solidarité locale et festive. Festive, cette soirée le fut indéniablement !

Lauréats, jury et équipes du Prix Reporters d'Espoirs partagent la photo.

Lauréats, jury et équipes du Prix Reporters d’Espoirs partagent la photo.

Malika Souyah, journaliste, rédactrice en chef à Reporters d’Espoirs

Pour en savoir +

> Retrouvez le palmarès du Prix Reporters d’Espoirs sur le site de l’association : www.reportersdespoirs.org

> La vidéo de la soirée du 6e Prix Reporters d’Espoirs, lundi 12 octobre au palais d’Iéna : bientôt en ligne !