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Rédaction

Entretien avec Alexia Kefalas, membre du jury du Prix européen

By Interviews, L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, PrixNo Comments

« Le journaliste retranscrit ce qu’il observe, tel Hermès, le messager des Dieux de l’Olympe ».

Après des études en France au cours desquelles elle travaille comme correspondante du quotidien grec Ta NEA, Alexia Kefalas repart en Grèce, où elle collabore au quotidien grec Kathimerini et devient correspondante du Figaro, de Courrier International ainsi que des chaînes de télévision France 24, TV5MONDE, TSR et de la radio RTL.


Merci Alexia de nous faire le plaisir de rejoindre le jury de cette première édition du Prix européen du jeune reporter ! En quoi partagez-vous la démarche qui anime Reporters d’Espoirs ?

Tout d’abord merci pour votre invitation. J’aime promouvoir mon métier. Il m’a toujours passionné et continue à le faire. L’essentiel est de transmettre. Nous avons un métier exigeant face à l’infobésité, nous devons donc répondre par nos fondamentaux, double checker, filtrer, et intéresser. Le journaliste ne fait le jeu de personne, il retranscrit ce qu’il observe tel Hermès, le messager des Dieux de l’Olympe. Nous avons besoin d’avoir de modèles qui donnent un sens en ces temps difficiles.

Votre définition de lEspoir ?

On dit souvent que l’espoir est le pilier du monde. J’adhère aussi à la vision de Jon Agee dans « Le bon côté du mur » qui dévoile une histoire métaphorique qui évoque avec humour les murs ou autres frontières que les humains érigent par peur de l’autre. L’Espoir, c’est de ne pas dresser ces murs..

Comment le journaliste peut-il lincarner ?

Nous pouvons apporter des outils, retranscrire notre expérience du terrain, croiser nos infos avec des analystes, écrivains ou experts pour mieux décrypter. Fondamentalement, notre rôle est de donner des clés pour une meilleure compréhension dans un monde complexe. Ainsi, plus nous nous informons et plus notre champ est éclectique pour trouver des solutions.

Vous êtes correspondante de plusieurs médias français, comme Le Figaro, depuis la Grèce. Comment définiriez-vous le lien que vous entretenez dune part avec la Grèce, dautre part avec la France ?

C’est un lien européen. Nous sommes une vraie fédération d’Etats qui ont chacun une histoire mais aussi des racines communes. Cette année, nous fêtons le bicentenaire de la Révolution grecque. Cette dernière est intervenue en 1821, dans la lignée de la Révolution française. Et c’est grâce aux philhellènes (amis de la Grèce) que les Grecs ont pu se relever et surtout se soulever contre le joug ottoman. Ce joug a duré 400 ans, on le retrouve même sur les 400 plis de la fustanelle, jupette portée par la garde présidentielle de la place Syntagma à Athènes.

L’amitié franco-grecque résulte d’une influence mutuelle qui a traversé les siècles. La crise greco-turque en est un exemple phare. Elle est très actuelle et très dangereuse. La France a été l’un des seuls Etats à réagir concrètement, sur le terrain.

LEurope est-elle une entité qui vous semble essentielle dun point de vue culturel, littéraire, ou politique ?

Evidemment. Même si des ratés ont encore eu lieu récemment avec la problématique des vaccins. Toutefois et malgré les erreurs sur la crise grecque, la Grèce reste attachée à son appartenance à l’Union européenne. C’est une Europe qui n’est pas parfaite mais il y a des solidarités internes pour aller de l’avant et faire avancer la construction européenne vers un horizon commun. D’ailleurs Europe tient son la mythologie grecque!

Vous qui côtoyez la Grèce comme la France et qui observez lAllemagne, pensez-vous pertinent de parler de « peuple européen » ?

Même si LE peuple européen n’a pas d’existence véritable, il reste que LES peuples européens existent. L’Europe se doit de promouvoir des valeurs européennes et de les entretenir afin de perpétuer cette appartenance à une entité commune. L’Europe est une structure, les peuples sont libres de circuler. Nous avons tendance à tourner le dos au passé mais finalement, nous sommes tous des réfugiés de l’Histoire. Je préfère parler d’un « peuple du monde ».

Quelle place occupe la francophonie en Grèce ?

La francophonie recule dans le monde entier. Les instituts français ont tendance à fermer, en Grèce notamment. C’est regrettable mais ne le considérons pas comme une fatalité, regardons vers l’Afrique, où l’essor de natalité, rime avec la transmission de la langue française. Cette francophonie peut tout à fait renaitre, c’est justement la force de la langue française.

Des reportages « porteurs despoirs » vous ont-ils particulièrement touchée récemment ?

Je citerais volontiers le portrait d’Albert Bourla. Né en Grèce, à Thessalonique, dont les parents ont été déportés. Après des études de vétérinaire, il a gravit les échelons et est désormais le directeur général de Pfizer depuis le 1er janvier 2019. L’une de ses premières décisions à été de construire un centre de data à Thessalonique.

Un deuxième exemple : celui d’un jeune réfugié guinéen. Il n’avait pas obtenu l’asile et pourtant il a été accepté à SciencesPo. Après un reportage sur son parcours, une mobilisation s’est déclenchée en France pour l’accepter et l’accompagner dans son cheminement. J’ai aussi réalisé un reportage pour France 24 sur Alia Camara, un jeune réfugié guinéen arrivé dans le camp de Moria à Lesbos, qualifié de « camp de la honte ». Tout ce qu’il aimait, c’était le football. Il s’en est sorti et a pu intégrer une équipe de football  grecque (Panionos).

Avez-vous un conseil à adresser aux candidats au Prix européen du jeune reporter despoirs ?

Déjà, Jules Vernes s’interrogait sur le futur du journaliste. Aujourd’hui une grande prolifération d’information avec, notamment, les réseaux sociaux et les chaînes d’infos parfois anxiogènes. Il faut garder le cap vers un journalisme qui sépare la nouvelle de l’analyse, et éviter les formules toutes faites pour éviter de succomber à la filature de l’émotion. Ce sera mon conseil.

Propos recueillis par Inès Barbe.


A propos de Reporters d’Espoirs & du Prix

Le Prix Reporters d’Espoirs met à l’honneur depuis 2004 les journalistes, innovateurs des médias, et étudiants-futurs professionnels des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Il a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création, et célèbrera en 2021 sa 11e édition. Le Prix a permis à des journalistes de défendre leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du public, de maintenir ou développer leurs rubriques, ou encore de convaincre leur média de la pertinence du journalisme de solutions. Le Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs « pour une info et des médias qui donnent envie d’agir ».

Stars4Media : Jeunes professionnels des médias, bénéficiez d’un accompagnement dans vos projets d’innovation et d’une bourse de 5400 euros

By Agenda, L'actu de Reporters d'Espoirs, Les articles, PrixNo Comments

Innovez dans vos médias et coopérez au-delà des frontières sur de nouvelles solutions pour le journalisme !

Qu’est-ce que Stars4Media ?

Stars4Media est un programme européen d’échange et de formation pour les professionnels des médias visant à accélérer l’innovation et la coopération transfrontalière. En 2021 se tient sa seconde édition.

Développé par et pour les médias, et cofinancé par l’Union européenne, le projet Stars4Media soutient des initiatives sur lesquelles collaborent au moins deux médias de deux pays de l’Union européenne. Ces initiatives doivent contribuer à l’innovation dans, au choix : les nouveaux produits et formats éditoriaux, les technologies émergentes, ou d’autres innovations organisationnelles.

Pourquoi participer ?

  • coopérer avec un autre média européen pendant 4 mois ;
  • bénéficier des conseils et du coaching d’experts internationaux des médias pour tester une idée innovante ;
  • acquérir des compétences pratiques dans des domaines tels que le journalisme de qualité, le journalisme de données, l’intelligence artificielle et les technologies de traduction, le marketing et les médias sociaux ;
  • rejoindre une communauté d’innovateurs des médias issus de toute l’Union européenne ;
  • recevoir une subvention de 5 400€ par participant (modalités de versement précisées ici)

Qui peut participer ?

Stars4Media est ouvert aux professionnels des médias, principalement les jeunes « étoiles montantes », ainsi qu’à leurs mentors plus seniors, salariés d’une organisation médiatique ou pigistes (freelancers).

Chaque équipe doit :

  • Comprendre des professionnels des médias  d’au moins deux pays différents de l’Union européenne.
  • Collaborer autour d’une idée novatrice : une « initiative » Stars4Media.
  • Etre interdisciplinaire, donc impliquer des profils variés. Par exemple : journalistes, journalistes spécialisés dans les données, graphistes, développeurs web, responsables de médias sociaux, spécialistes de l’expérience utilisateur et du marketing, experts en données et IA, etc.

Les « initiatives » Stars4Media sont des idées innovantes qui seront développées sur une période de 4 mois, en se concentrant sur l’une des trois thématiques suivantes :

  • Journalisme, confiance et participation
  • Technologie et marketing des médias
  • Autres innovations

Les candidats peuvent s’ils le souhaitent proposer un projet qui allie plusieurs de ces thématiques (par exemple : une initiative de journalisme de données appliquée au thème de la diversité). Les sujets inscrits dans le tableau ne le sont qu’à titre indicatif.

Comment participer ?

1) Proposez votre initiative

Pour participer, vous avez deux options :

  • Soit vous êtes à un stade avancé et choisissez de soumettre directement une proposition d’initiative développée et complète. Il y a deux échéances :le 1er mai 2021 ou le 1er juillet 2021.Les candidats qui soumettent leur candidature d’ici le 1er mai auront l’occasion de présenter leur idée lors de l’événement Stars4Media Lab le 1er Vous pouvez toutefois soumettre une proposition pour la date limite du 1er juillet, même si nous encourageons les candidatures anticipées. Pour soumettre votre initiative, téléchargez et remplissez le formulaire ici (en anglais).
  • Soit vous êtes à un stade moins avancé, et vous pouvez nous envoyer  d’abord un projet de proposition d’initiative via info@stars4media.eu, en remplissant en amont le formulaire de demande. Dans ce cas, une équipe d’experts et de praticiens des médias peut vous guider dans la conception de votre initiative. Pour bénéficier du soutien et des conseils d’un expert des médias pendant la phase de sélection, vous devrez soumettre votre projet d’idée avant le 15/04/2021. L’expert qui vous est assigné vous aidera à développer une candidature qui correspond aux objectifs de Stars4Media, il/elle questionnera vos idées et/ou vous aidera à trouver un média partenaire.

2) Obtenez un coaching pour avoir plus de chances d’être sélectionné

Les candidats bénéficieront d’un coaching par des experts des médias de février à juin 2021. Un jury indépendant d’experts des médias évaluera les demandes d’ici au 15 mai.

Les candidats recevront également des commentaires constructifs lors de l’événement de formation virtuelle Stars4Media Lab au début du mois de juin : ils seront invités à présenter leurs initiatives et à participer à des séances de coaching. Ils peuvent soumettre leurs propositions retravaillées avant la date limite du 1er juillet.

Une trentaine d’initiatives seront sélectionnées et les participants pourront commencer leur collaboration dès septembre 2021.

3) Mettez en œuvre votre initiative avec d’autres professionnels des médias de l’Union européenne

  • Mobilité physique et coopération virtuelle : à partir du 15 septembre 2021, et pour une durée maximale de 4 mois, les professionnels des médias sélectionnés réaliseront leur initiative ;
  • Suivi et évaluation :l’élaboration de l’initiative sera suivie, évaluée et guidée par l’équipe d’experts de Stars4Media. Le processus de suivi et les démarches administratives seront facilités. Pour plus de détails, veuillez consulter les règles spécifiques de la deuxième édition de Stars4Media, disponibles ci-dessous.

Stars4Media Helpdesk : Contactez-nous sur info@stars4media.eu ou appelez-nous au: +32 (0)456 19 86 84 (Belgique).

Rejoignez maintenant la communauté Stars4Media sur LinkedIn pour échanger des idées et trouver des partenaires !

Si vous êtes intéressés de recevoir des conseils pour trouver des partenaires et vous inspirer des meilleures pratiques développées lors de la première édition du projet: consultez le Manuel Stars4Media (pdf).

Qu’entendons-nous par innovation ?

Pour en savoir plus, consultez la check list « innovation et viabilité économique » (pdf).

Quelles sont les conditions pour participer ?

1) Critères pour participer au projet Stars4Media

  • Les organisations de médias et/ou les pigistes qui soumettent une proposition d’initiative doivent être des résidents de l’Union européenne ;
  • L es organisations de médias et/ou les pigistes à l’origine des initiatives proposées approuveront les modalités du projet (voir ci-dessous) ;
  • Lors de la présentation d’un projet d’idée et/ou d’une proposition, le candidat doit confirmer l’engagement de son organisation médiatique (ou de son engagement individuel, s’il est pigiste) :
    • (i) aux normes et codes d’éthique journalistiques professionnels internationaux,
    • (ii) aux règles nationales applicables concernant, notamment, l’impartialité et l’exactitude ;
  • En règle générale, les professionnels des médias engagés dans une initiative devraient avoir plus de 2 ans et moins de 10 ans d’expérience professionnelle dans le secteur des médias ;
  • Les professionnels expérimentés sont encouragés à participer à chaque initiative en tant que « mentors principaux ». Les candidats ayant plus de 10 ans d’expérience dans le secteur des médias peuvent se joindre à n’importe quelle initiative, à condition qu’au sein d’une même initiative, les professionnels ayant plus de 10 ans d’expérience ne constituent pas la majorité des participants ;
  • Les professionnels des médias ayant moins de 10 ans d’expérience professionnelle dans le secteur des médias et les mentors principaux sont admissibles à recevoir une subvention Stars4Media ;
  • *Exceptionnellement, 4 personnes par organisation médiatique pourraient être acceptées pour participer au programme.

2) Les initiatives réussies seront régies par les dispositions énoncées dans les documents suivants. En soumettant votre initiative, vous reconnaissez et acceptez les règles suivantes :

Ce projet est développé par l’Université VUB, Europe’s Medialab (Fondation EURACTIV), WAN-IFRA et la Fédération européenne des journalistes, et il est cofinancé par la Commission européenne.


A propos de Reporters d’Espoirs & du Prix

Le Prix Reporters d’Espoirs met à l’honneur depuis 2004 les journalistes, innovateurs des médias, et étudiants-futurs professionnels des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Il a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création, et célèbrera en 2021 sa 11e édition. Le Prix a permis à des journalistes de défendre leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du public, de maintenir ou développer leurs rubriques, ou encore de convaincre leur média de la pertinence du journalisme de solutions. Le Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs « pour une info et des médias qui donnent envie d’agir ».

Et si vous rejoigniez vous aussi le Prix européen du jeune reporter ?

> Candidatez au Prix ou invitez les belles plumes de 18 à 30 ans de votre connaissance, journalistes ou non, étudiants ou non, à postuler !



A propos de Reporters d’Espoirs & du Prix

Le Prix Reporters d’Espoirs met à l’honneur depuis 2004 les journalistes, innovateurs des médias, et étudiants-futurs professionnels des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Il a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création, et célèbrera en 2021 sa 11e édition. Le Prix a permis à des journalistes de défendre leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du public, de maintenir ou développer leurs rubriques, ou encore de convaincre leur média de la pertinence du journalisme de solutions. Le Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs « pour une info et des médias qui donnent envie d’agir ».

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#Épisode 1 : Tours, mardi 9 mars 2021

By Sur la route du tourNo Comments

Reporters d’Espoirs s’est rendu à Tours ce mardi 9 mars pour lancer son tour de France des rédactions locales et des écoles de journalisme.

Première étape à Tours ce mardi 9 mars 2021 à la rencontre des étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) et de la rédaction de La Nouvelle République du Centre-Ouest. Avec Mémona Hintermann, grand-reporter et ex-membre du CSA, et Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs.

Nous avons pu rencontrer et échanger avec les étudiants de l’EPJT et leur professeur Jérémie Nicey, enseignant chercheur et maître de conférence à l’EPJT, à propos du journalisme de solutions et aborder le sujet spécifique du traitement journalistique du changement climatique, étudié par le Lab avec L’Initiative MédiasClimat.

L’équipe de Reporters d’Espoirs a ensuite rencontré les journalistes et la rédactrice en chef, Chantal Pétillat, de La Nouvelle République, avec qui nous avons pu échangé sur les pratiques mises en œuvre par les journalistes locaux sur l’application concrète d’un journalisme de solutions.

Contactez-nous

Pour toute information ou pour envisager une étape dans votre école ou école de journalisme, nous sommes à votre écoute :

Augustin Perraud
Relations presse Reporters d’Espoirs
ap@reportersdespoirs.org
01 42 65 20 88

Gilles Vanderpooten
Directeur général Reporters d’Espoirs
gv@reportersdespoirs.org
01 42 65 20 94

 

« L’Europe a fait émerger un art de vivre unique au monde », par Michaela Wiegel, membre du jury 2021

By Interviews, L'actu de Reporters d'Espoirs, L'actu des médias, PrixNo Comments

« Avec la passion, l’envie, la motivation et l’énergie, l’expérience proposée par le « Prix européen du jeune reporter » ne pourra être que positive »

Michaela Wiegel rejoint le jury du Prix Reporters d’Espoirs qui se déploie au-delà des frontières françaises pour marquer l’ambition européenne de l’association. Le prix se concentre sur les nouvelles générations de reporters, porteuses des initiatives de demain avec le journalisme de solutions. Il est doté de 10 000 euros, grâce au concours de la Fondation du Crédit Mutuel et du Fonds jeunes et innovants. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 avril et les modalités pour postuler détaillées surwww.reportersdespoirs.org/prixeuropeen. A cette occasion, nous rassemblons des personnalités de la culture et des médias qui nous livrent leurs espoirs en l’Europe, la jeunesse et le journalisme.

 


Merci Michaela de nous faire le plaisir de rejoindre le jury de cette première édition du Prix européen du jeune reporter ! En quoi partagez-vous la démarche qui anime Reporters d’Espoirs ?

Je trouve cela formidable que le Prix Reporters d’Espoirs s’inscrive dans une démarche européenne cette année. Dans le contexte de la pandémie, il est d’autant plus important de créer de l’espoir et surtout des opportunités à la jeunesse. Il n’y a pas de conditions de diplôme ou de cursus à ce Prix, c’est le meilleur moment pour initier un tel projet. En effet, j’ai peur que cette pandémie soit, en termes économiques ou même en termes d’opportunités, une menace pour les jeunes. Nous avons besoin de projets de ce type pour permettre aux jeunes de sortir de la seule perspective du confinement.

Votre définition de l’espoir ?

L’espoir, c’est établir un projet pour toute une société, donner des raisons de croire en l’avenir, tout en créant une sorte de cohésion face aux défis qui nous menacent tous en tant qu’êtres humains – climat, inégalités, par exemple.

De quelle manière le journaliste peut-il y contribuer ?

Nous sommes dans une société d’abondance et de surconsommation d’informations. A mes yeux, le reporter doit ouvrir des voies nouvelles et informer sur les possibilités envisageables face aux défis contemporains. Mettre en lumière les projets qui font sens, des reportages qui offrent des possibilités est une mission de plus en plus nécessaire dans nos sociétés.

Vous êtes correspondante politique de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) pour la France. Quels liens entretenez-vous avec vos deux pays ?

Je couvre la vie politique en France et ailleurs en tant que correspondante politique de la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), journal quotidien allemand. Je tâche de voyager le plus possible pour ne pas avoir une vision exclusivement parisienne des enjeux politiques. Et je m’efforce d’expliquer la France en Allemagne, mon pays natal avec lequel je garde un lien très fort.

Les cultures françaises et allemandes sont très différentes mais nous parvenons je crois à surmonter ces différences. Nous avons l’esquisse d’un formidable projet de paix, d’échanges et de possibilités avec l’Europe. Aussi j’ai non seulement une double mais une triple identité : je me sens véritablement européenne. J’ai connu la période « glorieuse » de l’Europe où j’avais l’impression que les frontières n’existaient plus. La pandémie a sonné le grand retour des frontières. L’acquis européen demeure fondamental et il est plus que nécessaire de le défendre pour l’avenir.

En quoi l’Europe est-elle une entité essentielle pour vous ?

Nous avons avec l’Europe la chance d’avoir une entité unifiée au-delà des différences entre les Etats. Ce qui est merveilleux, c’est la diversité européenne en matière culturelle – littéraire et musicale notamment. Lorsqu’on se rend sur d’autres continents, on peut se rendre compte de cette richesse : la vision européenne constitue une manière de voir l’espace, d’observer le monde. L’Europe a fait émerger un art de vivre unique au monde.

Dans « La Ruée vers l’Europe » de Stephen Smith (essai paru en 2016), l’auteur affirmait que : « Vouloir faire de la Méditerranée la douve d’une « forteresse Europe » en érigeant autour du continent de l’opulence et de la sécurité sociale des remparts – des grillages, un mur d’argent, une rançon versée aux États policiers en première ligne pour endiguer le flot [de migration] – corrompt les valeurs européennes ». Quelles sont, à vos yeux, les principales valeurs européennes ? 

Il faut rappeler que les valeurs qui fondent l’Europe sont inscrites dans les textes juridiques européens notamment dans les traités. Ces valeurs restent partagées par d’autres pays à l’image des Etats-Unis. Nous avons une façon particulière d’aborder les valeurs européennes notamment en ce qui concerne le principe d’égalité. Notre compréhension de la protection sociale ne se retrouve pas ailleurs. Nous sommes marqués, en Europe, par cette aspiration à ce que chaque citoyen puisse se soigner indépendamment de sa situation financière. Ainsi et au-delà de la consécration des valeurs dans les Traités, nous avons une très forte tradition d’Etat-providence depuis l’après-guerre qui tend à être davantage valorisée.

Un sujet qui vous a touchée récemment ?

S’il faut en choisir un, je pense à l’histoire du couple fondateur du laboratoire BioNTech qui a conçu l’un des vaccins pour lutter contre la Covid-19. C’est un couple de jeunes turcs, qui ont grandi en Allemagne et sont parvenus à apporter une solution concrète et utile à toute l’humanité par le vaccin. Parlons davantage des réussites comme celle-ci ! Ce sont des parcours exemplaires qui peuvent en inspirer d’autres.

Avez-vous un conseil à adresser aux jeunes qui participent au Prix européen Reporters d’espoirs ?

Je leur conseille d’écrire sur des thématiques qui les animent. Avec la passion, l’envie, la motivation et l’énergie, l’expérience proposée par le « Prix européen du jeune reporter » ne pourra être que positive.

Propos recueillis par Inès Barbe.

 

Et si vous rejoigniez vous aussi le Prix européen du jeune reporter ?

> Candidatez au Prix ou invitez les belles plumes de 18 à 30 ans de votre connaissance, journalistes ou non, étudiants ou non, à postuler !

 


A propos de Reporters d’Espoirs & du Prix

Le Prix Reporters d’Espoirs met à l’honneur depuis 2004 les journalistes, innovateurs des médias, et étudiants-futurs professionnels des médias, pour leurs sujets traités sous l’angle « problème + solution ». Il a distingué plus de 100 lauréats depuis sa création, et célèbrera en 2021 sa 11e édition. Le Prix a permis à des journalistes de défendre leur travail au sein de leur rédaction, de gagner en notoriété auprès du public, de maintenir ou développer leurs rubriques, ou encore de convaincre leur média de la pertinence du journalisme de solutions. Le Prix s’inscrit dans la mission de Reporters d’Espoirs « pour une info et des médias qui donnent envie d’agir ». Pour en savoir plus : www.reportersdespoirs.org

26 Janvier : Participation au 3e Colloque National sur l’Adaptation au Changement Climatique

By Agenda, Les articlesNo Comments

Le  3e colloque national sur l’adaptation au changement climatique, organisé par Plateforme Ouranos-AuRA,  portera sur l’Adaptation et l’Atténuation. Actions climatiques dans les territoires.

Les thématiques abordées au cours de ce colloque seront les suivantes :

  • Interface sciences-société pour répondre aux enjeux de l’adaptation des territoires face au changement climatique
  • S’engager collectivement dans les transitions. Contexte et enjeux
  • Eau et tourisme. Des partages de solutions locales pour des enjeux nationaux
  • Vulnérabilité des infrastructures de mobilité dans un contexte climatique évoluant
  • Agriculture et Forêts. Quelles pratiques pour une adaptation réussie ?
  • Adaptons notre mobilité. Quels sont les freins aux changements de comportements ?

Cet événement se déroulera en ligne du 25 au 3 février 2021.

Gilles VANDERPOOTEN, directeur général de Reporters d’Espoirs, sera au rendez-vous le 26 janvier à 15h pour partager les travaux de Reporters d’Espoirs sur « Comment traiter médiatiquement du climat ? »

> L’initiative MédiasClimat par Reporters d’Espoirs

> Le programme du colloque

> Pour s’inscrire et suivre en ligne les conférences, c’est ici

Médiacités : l’investigation de solutions est possible

By CartographieOne Comment

Mettre la lumière sur des initiatives constructives tout en réalisant un papier fouillé sur une situation problématique serait un exercice impossible ? Pas pour Médiacités, qui témoigne qu’une « investigation de solutions », ou « enquête de solutions » est possible. « Car l’investigation, c’est, bien sûr, révéler les conflits d’intérêts, les pratiques d’exil fiscal et autres dérives, mais c’est aussi repérer des dysfonctionnements et proposer des façons d’y remédier » défend la rédaction du média qui se positionne depuis 2016 sur l’investigation locale.

Quelques exemples

 

Médiacités en quelques chiffres (à février 2020)

  • Lancé en décembre 2016
  • Un capital co-détenu par les fondateurs du média (anciens journalistes de L’Express), 39 actionnaires, et une Société des Amis de Médiacités composée de 68 sociétaires
  • Sans publicité, il est financé par ses 3200 abonnés (abonnement à partir de 5€/mois)
  • Une audience à +70% en 2019 par rapport à 2018
  • 4 éditions locales à Toulouse, Lille, Nantes et Lyon

 

> Le site de Médiacités

Libération & Reporters d’Espoirs : le « Libé des solutions »

By CartographieNo Comments

Des journalistes de la rédaction du journal Libération associés à ceux de Reporters d’Espoirs parviennent en 2006 à convaincre la direction de s’essayer à un numéro spécial rassemblant des reportages sur des initiatives constructives de terrain. Ce premier numéro se hisse d’emblée parmi les meilleures ventes de l’année. Ce pourquoi il existe toujours, plusieurs années après, non plus comme un supplément au journal comme au départ, mais en tant que journal d’un jour à part entière. Il est pour Reporters d’Espoirs le point de départ de nombreuses autres expérimentations, souvent concluantes, et apporte la preuve, à une époque où le scepticisme l’emporte au sein des rédactions, que le journalisme de solutions peut fonctionner, rencontrer son public, vendre du papier, tout en satisfaisant la rigueur journalistique.

> Le cas d’étude « Libé des solutions » est disponible dans le livre « Imaginer le monde de demain, le rôle positif des médias » de Gilles Vanderpooten et Reporters d’Espoirs, aux éditions Actes Sud.

SoGood : le magazine trimestriel de SoPress et Ulule

By CartographieNo Comments

Beaucoup y songeaient depuis des années mais n’avaient osé prendre le risque de le lancer car « le journal des bonnes nouvelles n’a jamais rencontré son public » et « ça ne marcherait jamais ». L’audacieux groupe So Press (qui édite Society, SoFoot, SoFilm, etc.) dirigé par Franck Annese l’a fait en coopération avec la plateforme de financement participatif Ulule : un magazine papier dédié aux « solutions ».

SoGood présenté par Franck Annese, interviewé par Reporters d’Espoirs

https://youtu.be/wQIC87PqM3k?t=1117

Pourquoi SoGood ?

Selon les mots des fondateurs : « Paul, Greta, Boyan, Malala… Célèbres ou inconnu(e)s, ils/elles se battent pour un monde plus juste, une société plus respectueuse de notre environnement ; ils/elles passent leur vie à défendre les intérêts de minorités opprimées, œuvrent au quotidien pour plus d’égalité… Activistes, philosophes, bénévoles, citoyen(ne)s, entrepreneuses, entrepreneurs, ces femmes et ces hommes ont décidé de faire avancer le monde. So good entend raconter leurs histoires. Simplement, avec humanité, en passant du temps à leurs côtés, en ayant toujours le souci de retranscrire avec justesse leurs combats, leurs causes, leurs réussites parfois, leurs échecs aussi ; la complexité de leurs parcours, toujours… ».

Les promesses

  • 100 pages pour faire savoir au plus grand nombre qu’il existe des solutions.
  • un ton ni culpabilisateur ni inquiétant
  • une mise en valeur de ceux qui imaginent des solutions
  • des reportages fouillés, et de l’interview fleuve « car la presse est un média de temps long »
  • « des histoires, des humains, de l’humour »

Les résultats

  • 14 037 abonnés sur Ulule co-financeurs et de fait abonnés la première année (3 numéros) soit presque 10 fois l »objectif minimal initial fixé à 1500 pour conforter le projet.
  • 21 entreprises « pionnières » qui ont contribué au lancement du journal en pré-achetant des abonnements à leurs salariés, clients ou partenaires
  • 50 organisations « activistes » partenaires pour donner de l’ampleur au projet et le faire rayonner dans les réseaux – parmi lesquelles 1083, Ashoka, Entrepreneurs d’avenir, ou Fermes d’avenir.
  • Une diffusion en kiosque.

 

> Le site de SoGood

 

20 Minutes : deux newsletters pour « Rester positif »

By CartographieNo Comments

Le journal 20 Minutes propose deux newsletters dédiées aux « initiatives enthousiasmantes » repérées par la rédaction et par ses lecteurs. Elles sont conçues autour d’une conviction, exprimée par le rédacteur en chef Laurent Bainier en ces termes : « il n’y a absolument aucune fatalité à ce que le monde d’après soit celui d’avant en pire ».

Ainsi,

  • chaque mercredi à 12h, la newsletter « Restez positifs avec nous » regroupe une sélection d’initiatives solidaires. Elle comporte déjà plus de 100 000 abonnés selon le média.
    > Pour la recevoir, s’inscrire ici
  • chaque vendredi, 20 Minutes publie exclusivement sur Linkedin (format plus inédit) une newsletter comportant « cinq initiatives enthousiasmantes » (1026 abonnés au 26/12/2020)
    > Pour la consulter sur Linkedin, cliquer ici

Cette double initiative prolonge la newsletter quotidienne « Restez positifs chez vous » qui avait été lancée par le journal durant le premier confinement pour partager « un lot de bonnes nouvelles venant trancher avec la morosité de la période ».

TF1/JPPTV : la web TV de Jean-Pierre Pernaut

By CartographieNo Comments

Le 18 décembre 2020, le présentateur-vedette du journal télévisé le plus plébiscité de France a beau avoir présenté son dernier journal télévisé, il poursuit sa carrière aux côtés de TF1 avec la « JPP TV ».

Cette nouvelle webTV éditée par TF1, en plus d’agréger des archives du JT de 13 heures, continuera de suivre les opérations lancées par Jean-Pierre Pernaut comme SOS Villages et Votre plus beau marché, et donnera lieu à des chroniques inédites et personnelles, à la fois « coups de gueule » et « coups de cœur ».

Elle propose actuellement une série de sujets classés par régions de France et par thématiques – parmi lesquelles Les artisans de nos régions, La vie dans nos terroirs, ou Le Patrimoine. Pour les visionner, il est demandé de s’inscrire gratuitement.

Pourquoi cette plateforme ? « J’aime les régions. Passionnément. C’est pour elles que je me bats quotidiennement depuis plus de trente ans. J’ai constitué autour de moi tout un univers basé sur la proximité, sur un lien direct et quotidien avec les téléspectateurs pour défendre la ruralité, nos traditions, nos cultures et pour dénoncer les menaces qui pèsent parfois sur elles. Sur cette plateforme, je garderai cet objectif pour dire avec bon sens et sans langue de bois ce qui me semble être juste pour lutter contre une fracture territoriale que ressentent des millions de français qui pourront régulièrement dialoguer avec moi » annonce Jean-Pierre Pernaut.

> Se rendre sur le site de la JPP TV