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Festival du livre à Paris : La littérature au service de l’écologie, de la jeunesse et de la francophonie

By 19 avril 2024No Comments

Du 12 au 14 avril 2024 s’est tenu le Festival du livre à Paris. Au total, 246 stands représentaient maisons d’édition et médias dans l’enceinte du Grand Palais éphémère. Les auteurs en dédicace accueillent depuis leurs estrades curieux et afficionados. C’est l’occasion pour toutes les générations de se retrouver pour flâner au milieu des étals de livres. Le public, au même titre que le beau temps, était au rendez-vous : le festival a accueilli 103 000 personnes tout au long du week-end. Le Québec, invité d’honneur, mettait en avant ses auteurs et maisons d’édition.

L’écologie en explosion de couleurs

Dans le studio de France Télévisions installé pour l’occasion, l’animateur belge Thierry Bellefroid (RTBF) reçoit l’auteur de bande dessinée Jérémie Moreau sur le thème « Penser, raconter et dessiner le vivant ». L’animateur décrit son style, fait de couleurs très vives, comme une « grammaire colorimétrique ». L’artiste évoque sa carrière, du fauve d’Or reçu à Angoulême à la découverte de Jean Giono : « Pour la première fois, j’avais l’impression de lire de l’écologie de façon incarnée, magique. ». La mission qu’il se donne ? « Apporter une nouvelle esthétique à l’écologie ». La représenter de manière artistique ne risque pas d’édulcorer le problème pense-t-il, mais au contraire de le rendre « plus fin, plus précis ». Utiliser des couleurs tape-à-l’œil est naturel : « Dans nos ascendances frugivores, on ne pouvait pas s’empêcher de foncer vers les couleurs les plus vives ». Ses dessins veulent aider le lecteur à changer de point de vue : redonner une conscience à la nature et cesser de l’objectiver. Ainsi, son album Le discours de la panthère offre une plongée dans la réflexion animale, étourneau comme bigorneau : « C’était très rafraichissant d’imaginer des histoires pour d’autres corps ». Et si Jérémie Moreau avait trouvé une manière de « donner envie d’écologie », que ne cessent d‘appeler de leurs vœux moult activistes en quête de « nouveaux récits » et de « nouvelles représentations » ?

Les voix mêlées des jeunes et des auteurs

Au même moment, un échange intergénérationnel se tient sur la scène « Bourdonnais ». La journaliste Florence Bouchy (Le Monde) est aux côtés de Denis Baronnet, qui présente l’ouvrage « Il faut enfin que je te dise… », au Seuil Jeunesse. Ce livre est le résultat d’un projet porté par l’association culturelle Le Labo des Histoires, qui anime des ateliers d’écriture dans les établissements scolaires. « On va là où la culture ne passe pas », explique-t-il. Armel Bouloulz, lycéenne, raconte le processus d’écriture de sa lettre, exercice auquel elle s’est adonnée dans ce cadre : « J’ai écrit à mon amie Blanche, car ma lettre fait référence au racisme intériorisé ». Ces ateliers veulent donner une liberté à des jeunes qui se sous-estiment. L’éditrice est convaincue qu’ « il faut changer notre regard sur la capacité des jeunes à écrire, il faut leur donner confiance. ». Un vrai défi pour Armel : « J’étais en quête d’identité pendant la période de l’atelier d’écriture. On doit lire nos textes devant tout le monde. Il faut oser partager ». L’entretien se termine par la lecture de la lettre d’une quinquagénaire qui s’adresse à son corps en alternant amour et haine. Preuve que la relation à son propre physique fait partie des thématiques qui traversent les générations.

« Et vive la littérature ! »

Voilà que notre attention se tourne vers le Pavillon Québécois. Les lettres bleues du mot « Québec » font face à la Tour Eiffel, en témoignage de l’amitié francophone. C’est l’heure de la cérémonie de remise du Prix France-Québec. « On devient écrivain parce qu’on a envie d’utiliser le langage pour faire du vivant », déclare le lauréat, Alain Beaulieu, récompensé pour son livre Le Refuge. Il remercie les associations régionales franco-québécoises, une cinquantaine réparties sur le territoire français. Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mathieu Lacombe, est venu en personne soutenir ce prix qui « contribue au rayonnement de la littérature québécoise au sein de l’hexagone ». La célébration de cette entente pour la francophonie se conclue par le discours de Michel Cotnoir. Le président de la Fédération France-Québec / Francophonie fait forte impression avec sa cravate imprimée de fleurs de lys. L’ADN du Festival du Livre est finalement résumé par le lauréat dans un enthousiaste « Et vive la littérature ! ».

Maëlle Widmann, pour Reporters d’Espoirs.

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