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Assises du Journalisme de Tours : « L’éducation à l’information, c’est l’éveil critique des jeunes et des moins jeunes », Damien Fleurot (TF1)

Cette semaine, Tours accueille la 17ème édition des Assises du Journalisme qui fait cette année honneur aux Jeux Olympiques avec pour thématique : « Le journalisme, c’est du sport ! ». Au programme : débats, ateliers, salon du livre (ce samedi), tables rondes et conférences sur des sujets variés : la couverture des Jeux Olympiques et des élections européennes, la place de l’intelligence artificielle ou encore l’importance des Etats Généraux de l’Information. Un thème est également sur toutes les lèvres : l’EMI pour  « éducation aux médias et à l’information » dont nous avons interrogé quelques acteurs sur place.

Dans le Palais des Congrès qui fait face à la gare de Tours, journalistes et personnalités médiatiques déambulent au milieu de collégiens et lycéens. En petits groupes, les élèves se déplacent de stands en ateliers. Il faut dire que l’EMI, priorité grandissante encouragée par les ministères de la Culture comme de l’Education, était à l’honneur quelques jours auparavant, avec la 35ème Semaine de la Presse et des Médias à l’Ecole, coordonnée par le CLEMI. Ici, l’EMI s’illustre par les initiatives de médias régionaux et tourangeaux comme France 3, Radio Campus, Radio 100% lycéens, ou encore le club de la presse Centre – Val de Loire.

Sur le premier stand, une vingtaine de lycéens assis en tailleur. Les élèves de ce Bac pro optique semblent intéressés, et leurs questions fusent : « est-ce qu’on a des primes quand on trouve une info ? » demande un adolescent. L’intervenant de France 3 décrit le métier de journaliste, explique son rôle : « la qualité première d’un journaliste, c’est la curiosité. ». Il insiste également sur la valeur et la fiabilité de l’information : « il faut toujours recouper les informations, c’est un métier précis où on doit être rigoureux ». Valérie, chargée de communication à France 3, participe à l’animation de ces ateliers : « on fait de la sensibilisation aux métiers des médias ». Ces animations sont proposées spécifiquement dans le cadre des Assises, mais il existe des projets d’EMI tout au long de l’année : « on accueille beaucoup de stagiaires de 3ème, et on envoie des journalismes dans les écoles » précise Valérie.

Pour Damien Fleurot, rédacteur en chef adjoint chez TF1, l’EMI permet « l’éveil de l’esprit critique des jeunes et des moins jeunes ». En tant que président de l’association « Lumières sur l’info », qui lutte contre la désinformation, l’importance de l’EMI sonne pour lui comme une évidence. Si elle s’impose dans les milieux scolaires, l’EMI ne doit pas exclure un public plus âgé. Pour ce faire, il faut « aller le chercher là où il est : organiser des rencontres dans les foyers municipaux, dans les mairies », explique le journaliste. L’éducation aux médias doit « élargir sons spectre ». Quant à la consommation d’informations des jeunes sur les réseaux sociaux, Damien Fleurot est catégorique : « L’essentiel, c’est de savoir ce qu’on regarde. Il faut apprendre à faire la différence entre le contenu d’information, de divertissement et de communication. »

Ici et là, des groupes d’adolescents discutent, feuillètent des journaux et se montrent des vidéos sur leur téléphones. Cinq élèves en classe de première venues d’Orléans attendent leur premier atelier de la journée. « On est là pour continuer notre projet « fake news ». Toute l’année, on travaille sur une loi fictive qui pourrait être mise en place pour lutter contre les fake news. » explique une adolescente. Son amie complète : « on a déjà rencontré un député et un sénateur depuis le début de l’année ».

Au fond de la grande salle, on distingue plusieurs adolescents autour d’une table, casque sur les oreilles et micro dans les mains. Nous sommes sur le studio radio établi par Radio Campus pour la durée de l’événement. Ce réseau est composé d’une trentaine de radios associatives régionales. Leur socle commun se construit autour des sujets d’actualité portant sur l’inclusion, l’écologie ou encore les inégalités. Mais le plus important, c’est la place qui est faite aux jeunes. Emmanuel Frochot est chargé de développement à Radio Phénix de Caen. Il explique qu’une grande partie des équipes sont des jeunes en bénévolat, en alternance ou en service civique. « A Caen par exemple, on est obligé d’avoir 30% de l’équipe qui soit composée d’étudiants. Mais on a aussi des jeunes en insertion, ou qui viennent des centres de loisirs et de foyers ». Radio Campus fait référence à l’implantation des antennes dans des villes universitaires. Le développement de l’EMI fait partie de ses missions. Une partie de chaque équipe locale y est d’ailleurs spécialement dédiée. « On considère que c’est notre rôle en tant que média de proximité », justifie Emmanuel, « c’est une façon de montrer que les médias sont accessibles ».

M.W.

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