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Serge Tisseron

[Podcast] “Reporters d’Espoirs Pour l’Avenir” – EP1 – Rencontre avec Serge Tisseron, psychologue : éduquer nos enfants aux écrans et à l’information

By Home, L'actu de Reporters d'Espoirs, PodcastNo Comments

Omniprésence d’informations, mauvais usage de TikTok, biais cognitifs… Le docteur en psychologie et spécialiste de nos rapports aux objets technologiques Serge Tisseron inaugure le podcast “Reporters d’Espoirs Pour l’Avenir”. Nous abordons avec lui notre rapport à l’actualité, au temps de l’instantanéité et de l’abondance d’informations non contextualisées, leurs effets néfastes sur les plus jeunes. Il évoque des pistes pour y remédier comme la classe inversée et le bénéfice que tire notre cerveau à être exposé à des débuts de solutions. Un entretien inspirant pour apprendre à mieux éduquer nos enfants (et nous-mêmes) aux écrans et à l’information.

En 2024, Reporters d’Espoirs déploie un programme d’éducation à l’information avec le Clemi

Cet entretien, axé notamment sur l’éducation aux médias, inaugure le programme de formation au journalisme de solutions que Reporters d’Espoirs va déployer en 2024 en coopération avec le Clemi. Ensemble, nous allons toucher 2 000 enseignants et 200 000 écoliers, collégiens et lycéens… Notre ambition : contribuer à ce que nos enfants s’informent mieux et se projettent positivement dans le monde. 

« Pour l’Avenir » : Serge Tisseron premier invité du podcast Reporters d’Espoirs

Dans ce premier épisode du podcast “Reporters d’Espoirs Pour l’Avenir”

  • Serge Tisseron livre sa conception du rapport des plus jeunes aux écrans : non à un usage répressif ; oui à une accoutumance dès le plus jeune âge avec des pratiques intelligentes et raisonnées. Cette analyse, qu’il partage depuis de nombreuses années, a été expérimentée à grande échelle avec les balises 3-6-9-12, programme pour un bon usage des écrans de 3 à 12 ans qu’il a créé pour tendre vers un développement numérique durable. 
  • Serge Tisseron aborde l’aide qu’apporte un journalisme de solutions à notre cerveau alors que crises et conflits semblent pulluler comme jamais si l’on en croit le flot ininterrompu d’actualités anxiogènes auquel nous sommes exposés. La dimension “solutions” est propice à développer empathie et compréhension mutuelle confirme-t-il. Par ailleurs, il pense qu’il est essentiel que les journalistes retrouvent un rôle central dans la distribution de l’information, sachant qu’une information non contextualisée constitue une menace à ne pas sous-estimer. 

Un entretien inspirant, particulièrement pour les parents qui y trouveront matière à éduquer leurs enfants aux écrans et à l’information. 

Pour financer notre projet d’éducation à l’info et aux médias en 2024 avec le CLEMI, et pour que vos enfants s’informent de façon plus constructive, rejoignez Reporters d’Espoirs : contribuez à notre action par votre don !

"Nous nous sommes surpris à pratiquer un journalisme d’empathie, nous, les spécialistes du négatif" [Le Monde]

By L'actu des médias, Le LabNo Comments

Nous publions ici un extrait de l’article de journalistes du Monde ayant couvert les événements du 13 novembre 2015 (En mémoire du 13 novembre, par Sylvie Kauffmann et Aline Leclerc), qui est intéressant notamment pour son caractère introspectif. Les journalistes mettent en évidence la pratique d’un « journalisme d’empathie », qui fait écho aux travaux de Reporters d’Espoirs sur le journalisme de solutions, et aux analyses de médecins et psychiatres tel Serge Tisseron qui a particulièrement étudié la notion d’empathie.

En mémoire du 13 novembre

« Nous avons beaucoup appris de ce Mémorial. Bien plus que nous ne l’avions anticipé, lorsque nous avons lancé ce projet, la nuit des attentats, sous le choc d’un bilan qui n’était encore « que » de 40 morts, mais qui s’alourdissait d’heure en heure. L’idée, très simple, était, précisément, de ne pas limiter ces victimes à un bilan, de rendre à chacune son nom, son visage, son histoire. Pour les garder en mémoire, collectivement.
Nous avons d’abord beaucoup appris sur eux, les 130 morts du 13 novembre. […]

Journalisme d’empathie

[…] Au fil des jours, malgré nous, ce Mémorial, projet journalistique, s’est doublé d’une dimension sociale qui nous a échappé. Notre distance habituelle, ce cynisme si mal compris à l’extérieur mais qui nous sert de rempart parfois, tout s’est écroulé devant cette nouvelle proximité. Nous nous sommes surpris à pratiquer un journalisme d’empathie, nous, les spécialistes du négatif, les experts de la noirceur. Nos boîtes e-mail internes se sont remplies d’échanges d’étranges impressions (« Ça me fait vraiment mal de pénétrer ces foyers brisés, et un peu de bien d’écrire, pour une fois, des choses gentilles 😉 », « Cette douleur, tu prends ça en pleine face, ça fait pleurer… »), en même temps que nous nous sentions portés par l’adhésion des lecteurs, chaleureusement exprimée, à notre démarche, que beaucoup ont jugée nécessaire. « Un hymne à la vie », nous a écrit un lecteur. Ça non plus, nous n’avions pas l’habitude.

Peu à peu, les journalistes se sont retrouvés dépositaires d’une mémoire, la mémoire du 13 novembre. Un lien de confiance s’est établi avec les familles endeuillées. « Je prends ça comme un autre métier : écrivain public », a résumé une journaliste aguerrie, l’une des nombreux auteurs de portraits. Ce récit collectif ne doit pas s’arrêter là. Nous le poursuivrons donc, avec ceux qui vont continuer à vivre sans les êtres aimés et ceux qui ont survécu à leurs blessures. Les survivants du 13 novembre. »

> Retrouvez l’article intégral sur le site du Monde

Médias & Climat : Le point de vue du psychologue – Serge Tisseron

By Le LabNo Comments

Serge Tisseron est psychiatre, docteur en psychologie habilité à Diriger des Recherches à l’Université Paris VII Denis Diderot, www.sergetisseron.com

Voir l’article de Serge Tisseron (PDF)

 

Pour une culture du « faire face ensemble »

Autour du climat, les mots changent aussi.
Celui de « réchauffement », d’abord privilégié, s’efface de plus en plus derrière celui de « dérèglement ». Le temps n’est plus « pourri », il devient fou, autrement dit imprévisible et dangereux, semblable à une sorte de terrorisme des éléments naturels. Et cette représentation des choses est évidemment favorisée par la façon dont les médias nous informent de ces dérèglements en tout lieu et à tout moment, avec des images saisies « sur le vif » par le téléphone mobile des protagonistes du drame. Nous ne sommes plus devant l’action, mais dans l’action, au point de nous imaginer déjà à la place des victimes. Et lorsque des journalistes interrogent des témoins, c’est hélas bien souvent pour privilégier ceux qui ont tout perdu plutôt que ceux qui ont su s’organiser. Ainsi, sans même que nous nous en rendions compte, s’insinue une fatigue d’impuissance dont la manifestation principale serait le sentiment d’être condamnés à subir. Certains n’osent même plus allumer la radio ou la télévision à l’heure des informations de crainte d’être submergés par le spectacle de la souffrance du monde. D’autres essayent d’oublier en se repliant sur des activités répétitives et stéréotypées, ou dans une recherche hédoniste à court terme. Comment en sortir ?

L’un des moyens de lutter contre ce danger réside dans une meilleure connaissance des drames du passé, et surtout dans la valorisation des expériences positives qui ont pu les accompagner. C’est dans ce but que j’ai lancé en 2012, avec l’aide du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE) le site Internet « mémoiresdescatastrophes.org, la mémoire de chacun au service de la résilience de tous ». Ce projet participe à la construction d’une résilience qui, après avoir été décrite comme une qualité personnelle, puis comme un processus individuel, est maintenant conçue dans sa dimension collective et sociétale. Là où la résilience individuelle invitait à réfléchir en termes de soutien personnalisé aux plus fragiles, la résilience sociétale pense en termes d’information et de soutien réciproques, d’évaluation des vulnérabilités collectives, de confiance et de collaboration à travers des partenariats et des projets mutualisés. Elle est à la fois informative, formatrice, anticipatrice, interdépendante, et encourage la prise en charge de chacun par lui-même. C’est à la mettre en place que peuvent et doivent nous aider les médias, pour développer une culture du « faire face ensemble ».

Serge Tisseron