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L’Europe, son histoire, sa définition. L’interview de François Reynaert, membre du jury du Prix européen du jeune reporter

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Journaliste à l’Obs depuis plus de 25 ans, François Reynaert y livre régulièrement son regard sur l’actualité à travers le prisme de l’Histoire, sa grande passion et spécialité. Également essayiste et écrivain, il a publié de nombreux romans et ouvrages de vulgarisation, dont le bestseller « Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises ». Il est membre du jury du Prix européen du jeune reporter 2022.


L’un de vos plus récents ouvrages s’intitule Voyage en Europe, de Charlemagne à nos jours. Dans ce livre, vous expliquez ce qui a fait l’Europe, ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas. Comment la définissez-vous ?

J’avais écrit deux autres livres auparavant, le premier se centrant sur l’Histoire de France et le second sur celle du monde. C’est en rédigeant ce dernier ouvrage que je me suis rendu compte que la narration de l’histoire est très différente selon le point de vue. Les peuples européens s’intéressent chacun à leur histoire nationale , un Français regarde l’histoire française, un Allemand l’histoire allemande etc.. Les Chinois, les Américains s’intéressent à l’histoire de l’Europe. Ce faisant, ils s’intéressent à une chronologie qui appartient à tous les Européens. Tous les Français, même ceux qui ne connaissent rien à l’histoire, on dans la tête une scansion du passé : il y a eu les gaulois et les romains, puis le moyen âge, avec ses rois et ses châteaux, puis la renaissance avec ses grands artistes puis le temps des Révolutions, la Révolution française, la révolution industrielle. Un Chinois n’a pas cette chronologie dans la tête. Un Allemand, un Espagnol, un Belge l’a. Lui aussi se fait une idée d’un passé qui commence avec des barbares et des romains, passe au moyen âge puis à la Renaissance etc.  L’idée de Voyage en Europe était donc de raconter les grands événements et les barrières chronologiques qui ont forgé notre continent et sont communs à tous les européens. Je voulais raconter cette histoire européenne parce que son existence est trop souvent oubliée. Pour la rendre attractive, je l’ai raconté sous forme de voyages, dans les lieux qui la racontent….

En effet, cette histoire commune semble souvent oubliée. Un nombre croissant de nations européennes choisissent d’ailleurs le repli plutôt que l’ouverture à l’Europe : pourquoi, selon vous ?

La domination de l’Europe sur le monde a commencé au XVIe siècle, grâce aux « grandes découvertes », l’expansion maritime qui a suivi les voyages de Colomb et Vasco de Gama. Pendant environ 400 ans, notre petit continent s’est mis à conquérir le monde entier. Lorsque l’on prend une carte du monde en 1914, on constate que seulement une poignée de pays n’a jamais été colonisée par les Européens. Les deux Amériques l’ont été à partir du XVIe siècle, l’Afrique au XIXe. Seuls quelques rares pays en Asie, comme la Chine ou la Thaïlande, ont pu partiellement y échapper.

En 1914, l’Europe était donc à son apogée et dirigeait le monde. Le symbole le plus simple et le plus parlant de cette domination est l’utilisation du   méridien de Greenwich pour donner l’heure mondiale :  le monde tournait et tourne encore littéralement à l’heure de Londres. A la suite des deux conflits mondiaux, notre vieux monde  est tombé de son piédestal. Les américains et les soviétiques ont pris la place de leader mondiaux. La Chine est désormais sur le podium. Bientôt l’Inde, d’autres sans doute, demain. Les Européens ne se sont jamais remis de cette chute et ils ont l’impression de vivre un certain « déclin ». Parce que l’avenir leur fait peur, ils n’arrivent plus à vivre que dans la nostalgie, et retombe dans la nostalgie nationale. C’est une erreur et une folie. Chacun de nos pays, face à un géant comme la Chine ne font pas le poids. Ensemble, ils peuvent compter.

L’Union Européenne pourrait être un remède à cela… Pensez-vous qu’il existe aujourd’hui un sentiment d’appartenance à l’Europe ?

Pour des raisons historiques propres à l’après-guerre, l’Europe s’est construite grâce à des traités commerciaux et économiques. Or, ces domaines ne font pas vraiment rêver les citoyens : personne n’a envie de se battre pour des quotas de beurre ! Les choses ont récemment commencé à changer en raison de trois évènements marquants. Premièrement, la crise économique d’après 2008 nous a fait comprendre qu’il fallait sauver l’euro puisque notre prospérité en dépendait. Ensuite, l’Europe a réussi à s’unir en pleine crise épidémique pour se défendre contre ce virus et ses conséquences, économiques notamment. Enfin, il y a évidemment l’invasion de l’Ukraine. Malheureusement et une fois de plus, c’est la guerre qui fait l’Europe. Face à un agresseur qui s’oppose aux valeurs et principes de l’Europe, les pays européens se rapprochent et ont compris l’intérêt d’une solidarité de fait. Il y a d’ailleurs un député européen qui a trouvé une métaphore très pertinente en déclarant que l’Europe est comme un moteur à explosion : ça patine, ça explose, et puis ça avance. Ce sont ces crises successives qui font avancer l’Europe, créant une sorte de sentiment européen.

Vous évoquez là un sentiment européen qui se construit contre quelque chose. Mais existe-t-il aussi un sentiment pour l’Europe ?

En effet, au-delà de cet élan européen protectif contre une menace extérieure, je pense qu’il y a également un sentiment pro-européen qui est en train de se construire. Les Européens ont compris que la démocratie est un système fragile et menacé. L’une des raisons pour laquelle Poutine a envahi l’Ukraine est qu’il ne veut pas de démocraties à sa porte. Leur expansion et les valeurs qu’elles véhiculent menacent directement les régimes autoritaires comme le sien ou celui de Xi Jinping parce que ces régimes sont attirants pour les peuples. Mais du haut de son trône, le dictateur Poutine n’a que mépris pour nos systèmes : il voit les démocraties sont des Etats faibles et mous. Il pense qu’il suffit d’une petite démonstration de force pour qu’ils s’effondrent. Les Ukrainiens lui montrent à quel point il s’est trompé et la solidarité sans faille dont font preuve les 27 derrière leur peuple martyrisé est un signal encourageant. Non la démocratie n’est pas faible par nature. Elle est un régime désirable et qu’il faut défendre – je suis juste désolé que cette pédagogie se fasse en ce moment par les bombes qui tombent sur les villes ukrainiennes…

L’Europe est-elle une entité qui vous inspire d’un point de vue culturel, littéraire, ou politique ?

Je suis toujours frappé que l’image générale de l’Union est une image d’ennui, de tristesse et de bureaucratie, de fonctionnaires grisâtres qui se retrouvent à Bruxelles pour débattre au sein d’institutions auxquelles on ne connaît et ne comprend rien. Quand il m’arrive d’aller à Bruxelles, je trouve que c’est une ville qui montre qu’au contraire, l’Europe est palpitante. Prendre un café à Bruxelles, c’est entendre parler roumain, néerlandais, espagnol, c’est comprendre la force de cette devise que j’adore : « unie dans la diversité ». Pourtant, on n’a toujours pas réussi à créer une véritable mythologie autour du projet européen… Il y a des essais, comme la très drôle mini-série « Parlement » créée par France TV, même si elle est, à mon avis, un poil caricaturale. C’était toutefois un bon début. J’espère qu’il sera suivi.

D’après vous, peut-on parler d’un « journalisme européen » ? A-t-il un sens ? Ou bien une multitude de pratiques, d’angles, spécifique à un pays, une culture ?

De fait, ce n’est malheureusement pas le cas pour l’instant. Il y a une vingtaine d’années, il y avait eu une tentative de créer un journal européen quotidien. Mais s’est glissé le problème tout banal de la barrière linguistique : la plupart des gens lisent dans leur langue maternelle. C’est pour cela que je suis favorable à une langue de travail, qui, à côté de nos langues nationales, nous permettrait de communiquer entre nous. Je pense à l’esperanto, cette langue universelle, souvent méconnue, ou moquée de façon stupide, alors qu’elle représente un projet magnifique et qu’elle peut être une solution d’avenir. On peut aussi penser au latin. Pourquoi pas ?  Il a longtemps été la langue d’union sur le continent. La seule chose est de choisir une langue qui soit commune à tous, sans appartenir à personne.

En tant qu’auteur, vous avez exploré le passé et analysé le présent. Quel rôle le journaliste peut-il jouer pour lier le passé, le présent et éventuellement nous aider à construire un avenir de manière constructive ?

Personnellement, j’essaie de faire du journalisme constructif en faisant tout d’abord du journalisme pédagogique. La semaine dernière, on m’a par exemple demandé un papier sur l’invasion de l’Ukraine, que Poutine justifie en affirmant que ce pays aurait artificiellement été créé par Lénine. Revenir à l’histoire pour montrer que celle-ci dit le contraire, qu’il y a une identité nationale ukrainienne qui existe depuis des siècles, c’est donc faire de la pédagogie. J’essaie de permettre au citoyen d’éclairer son point de vue en en le rendant plus clair, plus simple et objectif.

En quoi, d’après vous, le journalisme de solutions est-il porteur de sens ?

A mon avis, il trouve sa place de façon éblouissante dans la question de l’écologie et de l’environnement. On voit bien que par rapport à la menace climatique, le discours catastrophiste ne fonctionne pas : il encourage les gens à se dire «puisque tout est foutu, autant profiter » et continuer à surexploiter et polluer. Là, le journalisme de solutions sert à mettre en lumière des actions concrètes dont tout le monde peut s’inspirer pour éviter le désastre.

On parlait de la question européenne. Là aussi, les journalistes qui s’intéressent à ces thématiques peuvent pousser leurs lecteurs à regarder ce qui se passe au-delà de leurs frontières nationales. C’est du journalisme de solutions très concret de faire vivre l’Europe, d’aller voir ce qui se passe à Bruxelles mais aussi de faire des reportages dans les autres pays frères pour aller voir ce qui y marche.

Avez-vous des exemples de reportages qui vous ont inspiré dernièrement ?

Dans l’Obs, il y a récemment eu un très bon article d’Emmanuel Carrère sur la guerre en Ukraine. C’est un journalisme très différent des canons traditionnels. Il s’agissait plutôt des notes de voyage d’un grand écrivain. Son texte nous livrait quelque chose de l’ordre de la proximité et du quotidien qui était bluffant. Par ailleurs, comme toujours je suis impressionné par le courage des journalistes de guerre, de tous ces héros qui bravent les bombes russes pour nous raconter la souffrance de ceux qui sont dessous…

Quel conseil adressez-vous aux jeunes journalistes ou apprenti-reporters qui postulent au Prix européen du jeune reporter ?

Le conseil que je donne toujours aux étudiants en journalisme que j’aide à préparer les concours, c’est de parler à quelqu’un dans votre tête lorsque vous écrivez un article. Mais pas au jury ! Parlez à quelqu’un dont vous êtes proche, à votre frère, votre mère, votre partenaire, en essayant de lui raconter l’histoire que vous voulez raconter. Un mauvais article, c’est souvent comme un mauvais livre. J’en lis beaucoup, dans le domaine de l’Histoire, parce que c’est ma spécialité. J’ai l’impression que la moitié de ceux qui les écrivent ne parlent pas à leurs lecteurs, mais à leur jury de thèse. Ils nous noient dans des tsunamis de détails pour montrer qu’ils ont passé des années à dépouiller des archives, mais ils oublient de nous rappeler le contexte qui nous manque cruellement. Faites-donc simple, et écrivez en ayant à l’idée de ra-con-ter !

Propos recueillis par Morgane Anneix et Augustin Perraud pour Reporters d’Espoirs.

« Le défi réside dans la hiérarchisation des solutions » – L’interview de Valère Corréard, journaliste à France Inter et l’Info Durable

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Journaliste spécialisé sur les enjeux de transition écologique, Valère Corréard intervient sur les ondes de France Inter depuis 2015 avec sa chronique Social Lab. Il est également à l’origine de l’Info Durable, média en ligne dédié au développement durable. Auteur, il publie 25 idées reçues sur l’écologie à déconstruire de toute urgence aux éditions Marabout.


Votre ouvrage veut répondre à des idées reçues à propos de l’écologie. Où les avez-vous glanées ?

J’ai articulé recherches personnelles, notamment sur les réseaux sociaux, appels à témoignages, et sollicitations directes. J’essayais de trouver des récurrences et ainsi des idées qui seraient assez communes mais erronées. Il y aussi des idées reçues que l’on connait tous, souvent le fruit d’un lobbying économique ou politique, ou parfois simples légendes urbaines ancrées dans l’imaginaire collectif sans que l’on en connaisse bien la raison.

Quelles sont les idées reçues les plus tenaces que vous avez relevées ?

D’abord celles relatives au climat, qui proviennent probablement des climatosceptiques qui, même s’ils n’arrivent désormais plus à nous faire tomber dans le déni, minimisent l’urgence de la situation. L’un des exemples les plus flagrants est probablement l’affirmation que le changement climatique a toujours existé et serait donc naturel. Le climat a en effet toujours évolué, mais jamais au rythme que nous constatons : s’il s’est réchauffé entre l’ère glaciaire et aujourd’hui, sur environ dix mille ans, on devrait avoir les mêmes résultats dans le sens inverse en seulement 100 ans. Ce qui signifie un grand problème en termes d’adaptation.

Autre idée reçue : « 2°C, ce n’est pas la mer à boire. On sortira juste un peu plus souvent en terrasse ». C’est la parfaite illustration de l’amalgame entre météo et climat. Deux degrés de variation de la température, ce n’est pas dramatique ; mais l’augmentation de 2°C des températures moyennes à l’échelle du monde, c’est considérable. Le premier cas relève de la météo, alors que le deuxième, témoignant d’un réchauffement global des températures, concerne le climat, qui à son tour influence la météo. Mais pas forcément de seulement 2°C : cela peut être un dôme de chaleur de 49°C comme on l’a vu au Canada l’été dernier, alors que l’on n’est aujourd’hui qu’à un peu plus de 1°C de réchauffement.

Enfin, une autre idée que j’ai trouvée assez horrible : l’écologie ne serait qu’un « truc de riches ». Là, on confond fin du monde et fin du mois, alors que la question est beaucoup plus complexe et multi-dimensionnelle. Ce sont plutôt les populations « riches » qui polluent : l’ONG Oxfam a calculé que les 10% les plus riches de la planète représentent 52% des gaz à effet de serre émis. Mais l’écologie concerne aussi pleinement les gens pauvres, puisque ce sont eux qui pâtissent le plus des conséquences comme la pollution ou la malnutrition. De plus, les personnes en difficulté financière s’intéressent elles aussi à l’écologie. Certaines actions ou changements d’habitude peuvent d’ailleurs être source d’économies. Derrière cette simple idée reçue se cache donc une réalité beaucoup plus nuancée.

Vingt pourcent des idées reçues que vous analysez touchent à notre alimentation : régime végétarien, bio, produits locaux ou en vrac… Pourquoi avoir accordé autant de poids à ce domaine ?

Je ne saurai vous citer une autre action que l’on fait autant de fois par jour que de manger. Plus de 1000 repas par an, voilà qui représente un grand potentiel pour changer son impact environnemental au quotidien. C’est pour cela que je parle aussi de mobilité ou de vêtements. Les idées reçues peuvent souvent nous décourager en nous faisant croire que nous ne pouvons rien faire individuellement, alors que l’on peut tout à fait changer ce qui se répète dans notre vie de tous les jours.

Comment procédez-vous pour « déconstruire » ces idées reçues ?

Travaillant depuis longtemps sur les questions environnementales, j’ai d’abord confronté ce que je savais déjà à des énoncés qui me semblaient questionnables. Ensuite, j’ai effectué un travail de recherche afin de trouver les sources les plus probantes et solides.

Et s’il me restait des doutes, je contactais un expert pour m’éclairer. Vous trouverez donc par exemple dans le livre des extraits d’interviews de Sophie Szopa, coordinatrice de l’un des groupes du GIEC, ou du climatologue François Marie Bréau. J’ai aussi pu interroger un agriculteur bio pour analyser la réalité des contrôles réalisés sur les exploitations agricoles.

En tant que journaliste, que pensez-vous de la couverture du changement climatique dans les médias, notamment à l’aune de la sortie du dernier volet du 6e rapport du GIEC ?

On peut s’interroger sur la sous-représentation du climat dans le traitement de l’actualité. Mais il faut reconnaitre que le sujet progresse nettement : l’écologie et le climat se sont cristallisés dans l’opinion parce que les médias traitent beaucoup plus de ce thème ; il y a une montée en compétences et en vigilance au sein des rédactions sur ce sujet complexe ; et les papiers font de plus en plus le lien entre certains évènements et le changement climatique. J’entends parler de la nécessité d’un « quota climat » dans les médias : tout en comprenant l’initiative, le fait d’imposer un sujet à l’agenda médiatique me pose un problème éthique. Mais évidemment, on peut toujours mieux faire.

Vous chroniquez sur une radio généraliste, France Inter, et dirigez un média spécialisé avec l’Info Durable. Votre approche est-elle spécifique à chacun de ces médias ?

Effectivement, lorsque j’écris une chronique pour la radio, je m’inscris pleinement dans la culture et la ligne éditoriale de France Inter, même si j’y jouis bien sûr de la liberté la plus absolue.

Sur l’Info Durable, nous avons une approche très rigoureuse de ces sujets que nous déclinons sous de nombreux formats. Nous visons un traitement neutre et accessible au grand public, tout en nous positionnant comme un média expert.

La couverture médiatique du changement climatique est très axée sur les problèmes et ce à une échelle internationale sur laquelle les choses avancent lentement. Vous défendez au contraire une vision où chacun peut prendre sa part. Pratiquez-vous le journalisme de solutions dans ce contexte ?

Je suis ancré dans cette démarche depuis un certain temps. Le journalisme de solutions évolue avec son temps et arrive peut-être à maturité en ce moment. Il montre qu’effectivement, on peut également se tourner vers ce qui marche, tout en restant réaliste et solide sur la réalité des enjeux.

Pour moi, le défi réside dans la hiérarchisation des solutions. Je ne fais par exemple pas les mêmes choix éditoriaux entre une solution qui vise à favoriser le recyclage des bouteilles en plastique, une autre qui cherche à réduire son empreinte carbone et une troisième qui tente à revoir ses habitudes alimentaires : les impacts ne sont pas les mêmes. Le journalisme de solutions s’installe pleinement dans la réalité des enjeux et des leviers de changement portés spécifiquement par chaque solution.

Un exemple de la manière dont vous pratiquez ce journalisme de solutions ?

Récemment, j’ai travaillé sur Water Family, une association qui propose que l’écologie fasse partie des matières principales à l’école. Evidemment, je me suis tout de suite interrogé sur la démarche politique en me disant qu’il s’agissait là d’un terrain glissant. Certains mots, comme la bienveillance ou le positivisme – très connotés idéologiquement – me gênaient. Mais rapidement, en allant à la rencontre de son porte-parole Gilles Bœuf, biologiste, je me suis rendu compte que l’association s’inscrivait pleinement dans une démarche d’écologie scientifique. Cela m’a vraiment permis de recentrer ce qu’est l’écologie politique ou idéologique par rapport à l’écologie scientifique.

Ma mécanique, c’est de challenger chaque initiative au regard de ce que je sais et ce qu’on me dit, afin de comprendre la réalité de la solution et ce qu’elle recouvre.  ■

Propos recueillis par Morgane Anneix pour Reporters d’Espoirs.