Tout au long de leur scolarité, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Mais au cours des études supérieures, les garçons reprennent l’avantage et sont les premiers à trouver un emploi, avec un salaire plus élevé.
En cause, une orientation scolaire conditionnée par le genre, les stéréotypes et les attentes des parents : les femmes restent surreprésentées dans les filières littéraires (80%) et médico-sociales (95%), mais se font plus discrètes dans les grandes écoles.
L’idée
Pour lutter contre les idées reçues, depuis 1998, la Suède a mis en place une pédagogie dite « compensatoire », dans les écoles maternelles et les crèches. Les garçons s’y essayent à la danse et les filles sont poussées à prendre la parole ou des initiatives. A s’affirmer en somme. Simone Hall, coordinatrice à Täppan, une école maternelle située dans le centre de Stockholm, l’assure :
« Nous ne transformons pas les enfants. A 12 mois, ils savent déjà à quel genre ils appartiennent. Et tout au long de leur vie, la famille, le matraquage publicitaire ou le cinéma leur rappellent à qui ils doivent s’identifier. »
Pour permettre aux enfants de dépasser les assignations de genre, pas de rééducation donc, mais une évolution des pratiques, le changement ne pouvant être que progressif et global. Toutes les représentations sont repensées sur un mode égalitaire : du choix des jouets, des activités, du langage… jusqu’à la formation des équipes.
En France, Florence Sarthou, chef de service des crèches du département de Seine-Saint-Denis, prend la mesure de la tâche :
« Chacun doit travailler sur ses attitudes, ses manies et remettre en question sa pratique de tous les jours. C’est pour cela que nous ne pouvons généraliser la méthodologie rapidement. »
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