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L'actu de Reporters d'Espoirs

Eco-habitat, l'urbanisme du futur

By 24 mai 2011janvier 13th, 2021No Comments

Construire la maison voire le quartier de demain, édifier les enjeux de l’éco-construction : le 43ème « Alter-Mardi : Parlons Solutions» a fait la part belle aux bâtisseurs d’un monde plus sein et durable. Alors que les logements font défaut à mesure que la population augmente, que la qualité du bâti s’altère malgré un contexte d’urgence écologique, miser sur un habitat bioclimatique basse énergie composé de matériaux nobles devient un enjeu incontournable. Après l’inspirante projection de l’épisode 3 du cycle « Artisans du changement » intitulé « Eco-habitat : l’urbanisme du futur », Fabrice Blais et Régis Faguelin ont démontré que l’habitat à énergie propre est une urgence à la portée de tous. Animée par Thomas Philippon, coordonnateur d’Ekopolis, cette table ronde a révélé une forte mobilisation des citoyens, soucieux d’améliorer leur cadre de vie.

Comment se procurer de l’électricité à 2 ou 3 000 mètres d’altitude? Que faire de ses poubelles et comment retraiter les eaux usées ? Autant de questions auxquelles Fabrice André a répondu en construisant le refuge de Sarenne. Le premier « artisan du changement » présenté dans le documentaire, a imaginé des solutions pragmatiques en créant un laboratoire grandeur nature de la maison de demain. Four solaire, éoliennes à axe vertical, système original de retraitement des eaux, microcentrale hydro électrique… Ces différentes sources d’énergies renouvelables se marient à merveille en fonction de la météo et des apports. Le défi de ne produire aucun déchet semble lui aussi relevé grâce à une mini station d’épuration, ainsi qu’une chaudière à cogénération : d’un côté elle fabrique de l’eau chaude sanitaire et de l’autre de l’électricité. Quant à Rolf Disch, ses innovations se mesurent à l’échelle d’un quartier. « Energie plus », dans la ville de Fribourg-en-Brisgau, devient la première expérience au monde d’un quartier qui produit plus qu’il ne consomme. Près de 800 personnes vivent dans ces immeubles colorés en bois de la forêt Noire, qui ont la particularité de dégager un surplus moyen de 36 kilowatt/heure par mètre carré. Un immense progrès par rapport à une maison passive qui en consomme 15 pour le chauffage et aussi pour l’eau chaude. Enfin, l’exemple de Curitiba, au sud du Brésil, prouve qu’une métropole de plus de 2 millions d’habitants peut devenir le symbole d’une cité verte. Un paradoxe dans un pays en développement où la plupart des grandes villes subissent 3 fléaux : surpopulation, pauvreté et pollution record. Jaime Lerner a su concrétiser un rêve collectif : participation citoyenne dans la gestion des espaces verts, programme d’éducation pour la gestion des déchets, système de troc des détritus contre des fruits et légumes et invention du métro bus dont la capacité de transport hebdomadaire dépasse les 12 400 000 passagers.

L’éco exemplarité de nos maisons, de nos quartiers et de nos villes semble loin d’être à notre portée ? L’action de Fabrice Blais, qui développe à Sénart (Seine-et-Marne) un concept de co-construction d’habitat groupé écologique à très haute performance et à coût modéré, tend à nous prouver le contraire. En restaurant l’esprit de coopération présent au coeur de nos villages d’antan, le lauréat CréaRîF 2010 pallie au besoin criant de logement et au coût de l’accès à la propriété, devenu insurmontable pour de nombreux ménages. Mettre en commun des biens, des équipements et des compétences dans le but de créer un habitat écologique et chaleureux est désormais possible grâce à la promotion et au développement de l’auto construction accompagnée. En échange d’un prix du mètre carré faible, les familles, encadrées par différents corps de métiers de la construction, participent au chantier. L’accessibilité et la durabilité restent au coeur de la démarche de Fabrice Blais: « Quand nous élaborons un projet immobilier, nous essayons de respecter les critères écologiques dont celui de l’abordabilité, qui comprend le coût du producteur, de l’artisan qui pose les matériaux, des futurs acheteurs, mais aussi le coût pour les générations futures ». Le prix à payer ? 1850 euros TTC par mètre carré (construction + foncier). Aussi, pourquoi ne pas analyser le cycle de vie de chaque matériau ? De l’extraction des matières premières, jusqu’à sa fin de vie (recyclage, réutilisation ou valorisation), en passant par son utilisation, cet indicateur pèserait dans la balance, en permettant d’inscrire notre bâti dans la durée et le respect de l’environnement. Economies garanties !

Quant à Régis Faguelin, il propose à quiconque souhaite vivre d’un savoir-faire, de créer progressivement son propre emploi salarié au sein d’une entreprise coopérative qu’il partage avec d’autres entrepreneurs, et dont il peut devenir l’associé. Alternative à l’entreprise classique, sa société coopérative et participative permet de tester, développer et pérenniser une activité économique, en sécurisant sa démarche, et en bénéficiant d’un accompagnement dans la durée. Propice au développement local et à l’innovation sociale, Alter-Bâtir réalise un chiffre d’affaire de 750 000 euros. Sa vision de l’éco-habitat? « L’éco-habitat fait référence à l’écologie, mais également à la santé. C’est très important, alors que la pollution de l’air intérieur reste la grande responsable de nombreux cancers ».

De l’avis de nos invités, l’habitat de demain passera par une prise de conscience et une volonté de construire ensemble un cadre de vie harmonieux.

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