Savez-vous qu’un jeans parcourt jusqu’à 65.000 km lors de sa fabrication, alors que 1.083 km seulement séparent les deux villes les plus éloignées de l’hexagone ? (Menton au sud-est, et Porspoder un petit village breton).
A l’heure où le 100 % Français est en plein boom, il y a encore des jeunes entrepreneurs qui y croient et qui se lancent dans des projets très intéressants. Thomas HURIEZ avec sa marque 1083 croit au 100 % français dans le textile.
En produisant local, le coût des matières premières et de la main-d’œuvre est plus élevé. Mais en réduisant les intermédiaires, le prix de vente est identique : « 89 € pour une paire de jeans, à peu près comme un Levi’s. »
Cette remise en cause de la filière « classique » n’a pas été réalisée sans difficulté. « Racheter une machine, ça ne pose pas de problème, mais former toute une génération à des métiers oubliés, ce n’est pas possible. Or la France ne possède plus certains savoir-faire », précise Thomas Huriez.
Alors il a fallu se débrouiller : si le filage se fait en Italie – proche de Romans – le tissu Denim est acheté dans la Loire, seul endroit où l’on peut encore en trouver en France. Quant à l’usine d’assemblage, elle est à Marseille.
Pour lancer sa marque, Thomas Huriez a cherché un moyen de se financer de manière originale : le « crowdfunding », ou financement par la foule. En mars, il a ouvert sa page sur le site français de financement participatif Ulule. Le site, les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille permettent une collecte de dons au plus près de l’acheteur potentiel.
Ainsi, jusqu’à la fin mai, les internautes peuvent soutenir le projet sur Ulule. Ils s’engagent (en s’inscrivant, mais sans avancer d’argent) à acheter un produit au prix de 89 € pour le jean, de 99 € pour une paire de sneakers, ou les deux pour 188 €, qu’ils recevront ensuite sans frais de port et en avant-première.
« Nous avions besoin de 30 000 € pour couvrir les dépenses du premier stock. Impossible de demander une telle somme à une banque, surtout pour des stocks de marchandise… Il nous fallait avoir 200 précommandes pour financer l’ensemble des matières premières. »
Objectif atteint
Et même dépassé, puisque lundi 13 mai, l’entreprise avait engrangé 313 précommandes. Thomas Huriez espère arriver à 350 précommandes afin de payer par ce biais la main-d’œuvre. « J’espère aller le plus loin possible dans les précommandes. Mais pas jusqu’à 1 083 ! » S’il atteint ce chiffre fétiche, il devra relier Porspoder à Menton à vélo. « Je m’y suis engagé ! »
Plus d’informations sur le site de 1083