Dans son restaurant, on peut payer deux sandwichs et n’en manger qu’un. Le second sera offert à quelqu’un dans le besoin.
L’idée est partie de Naples en 2011, autour d’un café. Au comptoir, les Napolitains payent deux petits noirs mais n’en boivent qu’un, laissant le second « en attente » ou « suspendu » pour quelqu’un qui ne peut pas se l’offrir.
Depuis, le concept a fait du chemin, s’est installé dans quelques troquets français et a même fait des petits. Des boulangers ont lancé la « baguette suspendue », d’autres « le croissant ». À Alençon, Abi Ozdogan adapte l’idée au kebab.
Patron depuis deux mois du restaurant L’Orient, situé cours Clemenceau, il a posé une petite tirelire sur son comptoir. Les clients sont invités à y laisser quelques euros. « Quand il y a 5 €, je peux offrir un kebab à quelqu’un qui n’en a pas les moyens », glisse-t-il.
Pourquoi cet élan de générosité ? « Demain, ça peut me tomber dessus. Quand on ne peut pas se payer à manger, il doit être agréable de pouvoir s’asseoir, comme tout le monde, dans un restaurant et manger. »
Pour le moment, Abi a pu offrir une poignée de kebabs. « Les gens de la rue ont ainsi quelque chose de chaud dans le ventre. C’est une très bonne chose ! » « Un peu de solidarité dans cette société, ça fait du bien », répond un client.
Abi aimerait que d’autres, à Alençon, s’y mettent. « J’en parle autour de moi. À des cafetiers, d’autres patrons de restaurants kebabs. » Et bien évidemment aux clients, sans qui rien ne serait possible. « À chaque fois, j’ai un bon retour et les gens mettent une petite pièce. »
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