Initier les tout-petits à la philosophie est une pratique éducative élaborée à la fin des années 60 par Matthew Lipman. Ce philosophe américain et chercheur en éducation postule que la philosophie devrait être enseignée « avant que les structures psychologiques et linguistiques du raisonnement soient déjà trop ancrées et donc trop immuables ». En d’autres termes, les enfants, par leurs questionnements spontanés et incessants seraient plus disponibles aux questions philosophiques.
L’idée
Philosopher ne peut se résumer à disserter sur des textes savants. L’enseignement de la philosophie aux enfants ne fait d’ailleurs pas mention des grands auteurs. Il s’agit d’initier l’enfant à penser par et pour lui-même.
Dés la moyenne section de maternelle, l’enseignant peut inviter les enfants à réfléchir à une question pratique : « C’est quoi grandir ? Pourquoi on aime ? A quoi servent les parents… ? » Cette réflexion doit leur permettre d’apprendre à argumenter, conceptualiser et émettre un jugement qui leur est propre.
Michel Tozzi, ancien prof de philo et actuel enseignant des sciences de l’éducation, à Montpellier III, souligne l’importance de la philosophie dans la construction de la pensée rationnelle et la capacité d’analyse :
« La discussion philosophique contribue à la maîtrise du langage et éduque à la citoyenneté – s’écouter, se respecter – elle est donc amenée à se développer ! »
En apprenant à cultiver un esprit critique, une réflexion et un jugement autonomes, l’enseignement de la philosophie initie les enfants à l’exercice de leur libre-arbitre.
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