Deux ans après un opus consacré au gaspillage alimentaire, l’émission d’investigation de M6, Capital, poursuit son enquête sur le phénomène de surgénération de déchets dans la société française avec un nouveau volet dédié aux emballages alimentaires, aux médicaments et aux vêtements, bref à l’immense gaspillage du quotidien. Traitement constructif à l’appui, l’équipe de Capital s’est également penchée sur les alternatives existantes à la décharge et à l’incinération, de quoi nous donner quelques pistes pour consommer autrement, jeter moins ou donner une seconde vie à ces objets.
À chaque problème, ses solutions !
1- Les emballages alimentaires
Problème : avec une part de 30% du poids et de 50% du volume des poubelles des ménages français, les emballages alimentaires constituent un poste essentiel de génération de déchets. La mode des emballages individuels y est pour beaucoup, conditionnement d’autant plus problématique que ces petits contenants, le plus souvent en plastique, sont difficilement triables, valorisables et recyclables. L’émission illustre ce phénomène avec les 600 millions de gourdes de compote qui signent, chaque année en France, un aller simple vers l’incinérateur.
Solutions : éviter l’achat de produits alimentaires emballés individuellement et, de manière plus générale, favoriser la vente en vrac associée à des contenants à usages multiples et fabriqués à partir de matières renouvelables et biodégradables (verre, textiles naturels).
2- Les médicaments
Problème : avec 48 boîtes de médicaments achetées en moyenne par chaque Français, l’Hexagone s’affiche en tête du classement européen de la consommation pharmaceutique. Pour autant, beaucoup de ces médicaments viennent remplir inutilement nos armoires à pharmacie et se retrouveront in fine à la poubelle sans même avoir été utilisés. En tout, le gaspillage de médicaments non utilisés représente environ 7 milliards d’euros chaque année et, lorsqu’ils sont jetés avec les ordures ménagères, la garantie de rejets toxiques dans l’environnement – les stations d’épuration ne parvenant pas à les traiter complètement. En cause dans cette surgénération de déchets médicamenteux : les Français traditionnellement soucieux de soins quantitatifs ? Des ordonnances inutilement longues rédigées par les médecins ? Certaines pratiques de l’industrie pharmaceutique ? Les caméras de Capital ont creusé cette dernière piste …
Solutions : vente des médicaments à l’unité, recul des dates limites de péremption, « la liste sage » de médicaments à la Suédoise, entre autres.
3- Les vêtements
Problème : entre, d’une part, l’accroissement du rythme d’obsolescence sociale des vêtements à cause des modes éphémères et, d’autre part, l’augmentation de l’usure des vêtements due à l’achat massif auprès d’enseignes à bas prix rognant sur la qualité des produits, les Français non seulement achètent mais aussi jettent toujours plus vite de plus en plus de vêtements. Cependant, ces déchets textiles ne sont pas toujours triés par les ménages en vue d’être revalorisés, seul 1/4 du volume de vêtements vendus chaque année est, en fait, collecté par les filières de revalorisation. En somme, cela signifie, qu’en France, plus de 450 000 tonnes de vêtements finissent, quant à eux, annuellement à la benne avant d’être enfouis ou incinérés.
Solutions : l’équipe de Capital est partie à la rencontre d’une initiative concrète visant à réduire le volume de déchets vestimentaires définitivement éliminés : Le Relais. Cette entreprise d’insertion par l’activité économique du Pas de Calais, créée il y a plus de 30 ans, offre aux vêtements « laissés-pour-compte » une seconde vie. Les salariés en insertion du Relais collectent ainsi chaque jour plusieurs tonnes de vêtements sur le territoire français auprès de bornes dédiées où les particuliers déposent gracieusement les vêtements dont ils ne veulent plus. S’ensuit un grand tri : d’un côté, les vêtements encore propres à l’usage qui viendront alimenter des magasins d’occasion solidaires en France et à l’étranger et de l’autre, les vêtements usés qui seront broyés avant d’être recyclés en matière première pour fabriquer un isolant thermique, le « Métisse ». Grâce à ce diptyque réemploi/recyclage des vêtements, rien de ce qui a été collecté ne termine en déchet, tout est valorisé !
Adopter le mode de vie Zero Waste ? Une française expatriée aux États-Unis l’a fait à l’image de sa ville d’adoption, San Francisco.
« San Francisco la ville zéro gaspi ? À San Francisco, une mère de famille française s’est taillée une certaine notoriété. Béa Jonhson, mariée, deux enfants, revendique de ne produire chaque année qu’un bocal de déchets. Pour cela elle contrôle strictement toutes ses courses : la nourriture et les produits d’hygiène sont achetés en vrac, les vêtements sont renouvelés au compte-goutte et de préférence d’occasion, etc… Cette Française est à l’image de San Francisco, sa ville d’adoption, qui s’est fixée l’objectif de ne produire plus aucun déchet en 2020. Cela se traduit, entre autres, par l’interdiction de vendre des bouteilles d’eau en plastique dans les lieux publics »
(Extrait de la présentation de l’émission « Emballages, médicaments, vêtements : enquête sur le scandale du gaspillage » sur le site de la chaîne)