La persistance d’un taux élevé de chômage en France tend à enfermer les populations les plus précaires dans un cercle vicieux d’exclusion économique et sociale. Cela en dépit des multiples politiques de retour à l’emploi mises en place par les pouvoirs publics.
Depuis quinze ans, le Pades (programme d’autoproduction et développement social) promeut une nouvelle approche, l’« autoproduction accompagnée », dont le mot d’ordre est : « Faire, et en faisant, se faire. »
L’idée
Relevant de l’économie non-monétaire, « l’autoproduction englobe toutes les activités destinées à produire des biens et des services pour soi et son entourage, sans contrepartie monétaire ». Or, paradoxalement, ceux qui en auraient le plus besoin ne disposent pas des moyens matériels, de l’espace, du temps et des savoir-faire pour bricoler, jardiner, coudre ou cuisiner pour eux-mêmes.
Pourtant, les bénéfices économiques et sociaux de l’autoproduction sont évidents, selon Le Labo de l’ESS (économie sociale et solidaire) :
« Pour les jardins, les avantages individuels et collectifs sont multiples : meilleure alimentation, contribution à la lutte contre l’obésité, possibilité de donner une partie de la production et d’échanger à cette occasion.
Pour l’autoréhabilitation des logements : lutte contre l’habitat insalubre, préservation du patrimoine immobilier, économie d’énergie, etc. »
Dans ce contexte, l’autoproduction accompagnée se présente comme une démarche concrète d’accompagnement et de transmission des savoir-faire à travers des ateliers cuisine, des jardins de développement social, des chantiers d’autoréhabilitation du logement, etc.
Autant d’activités qui favorisent l’autonomie des personnes, contribuent à les sortir de la dépendance et de l’exclusion, à reconstruire le lien social, et à corriger les inégalités, en dynamisant l’économie domestique.