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«En quête d’une génération de journalistes européens de proximité», Laurence Aubron, fondatrice d’Euradio et membre du jury du Prix européen du jeune reporter

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Euradio se définit comme une radio associative, citoyenne et indépendante. Avec une programmation qui alterne reportages sur des initiatives locales, actualités européennes contextualisées et musique, la station émet en FM à Nantes et dans plusieurs villes françaises sur le réseau de radio numérique terrestre, ainsi que partout via le web. Laurence Aubron, sa directrice et fondatrice, revient pour nous sur la genèse du projet et ses ambitions pour l’avenir.


Vous êtes la fondatrice et directrice d’Euradio. Quelle en est l’ambition initiale?

L’histoire d’Euradio est intimement liée au référendum européen de 2005. La couverture médiatique des affaires européennes était très limitée. Il fallait réagir, alors nous avons choisi de créer la première radio européenne des territoires. L’initiative est d’abord locale, puisqu’elle part de Nantes, territoire qui a toujours été un terreau fertile en matière d’innovation et de création. Il fallait parler d’Europe au quotidien, en partant de notre ancrage sur ce territoire, et avec une ligne éditoriale européenne.

Comment Euradio a-t-elle évolué et comment voyez-vous l’avenir ?

La radio se développe de plus en plus. Au départ de Nantes, elle s’est implantée grâce au déploiement de la technologie DAB + (Radio Numérique Terrestre) à Lille, Lyon, Strasbourg ou encore Marseille et Bordeaux. Euradio devient ainsi la première radio européenne en France.

Pour l’avenir, l’important est de trouver une nouvelle génération de journalistes qui incarnera Euradio, curieuse, ouverte, qui a voyagé et est ouverte sur le monde, tout en connaissant bien son territoire. En clair, je cherche une génération de journalistes européens de proximité. Sur une même thématique européenne, chacun pourra apporter une perspective spécifique, fonction du territoire qu’il connait et depuis lequel il parle.

Vous avez été membre du jury du premier Prix Européen du Jeune Reporter, en quoi vous retrouvez-vous dans cette initiative ?

Cette initiative partage toutes mes valeurs. En tant que journaliste professionnelle et aux côtés d’autres comme Mémona Hintermann, j’ai trouvé cela très enrichissant de porter un regard sur le travail de jeunes journalistes européens. Je suis persuadée que cela manque aujourd’hui dans la société. Ce sont les histoires venues d’ailleurs qui permettent de nourrir une culture commune. J’ai particulièrement apprécié la plume et le sujet de Jeevan Ravindran intitulé « On espère qu’un jour, on n’aura plus besoin de nous », qui analyse les initiatives de trois entreprises européennes, travaillant dans des pays différents pour éviter que les sans-abris ne meurent de froid.

Existe-t-il un journalisme européen ?

Oui, je pense qu’il est en train de se développer, et je ne vois pas le monde de demain sans évolutions journalistiques sur le plan européen. L’enjeu est de pouvoir poursuivre l’ouverture des jeunes et personnes qui voyagent dans cette sphère culturelle et linguistique. Euradio veut offrir cette fenêtre européenne. Nous avons débuté par la programmation musicale avec des labels indépendants et multi-linguistiques. L’objectif demeure de permettre à ceux qui reviennent en France notamment après un Erasmus, de poursuivre leur ouverture sur l’Europe par l’information et la culture. Tout en donnant envie à ceux qui ne sont pas encore partis de se connecter avec une culture hors de nos frontières.

Propos recueillis par Léa Sombret