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Pascal Ruffenach (Bayard), Anne Pican (Le Figaro), Guillaume Malaurie (L’Histoire) et Marie-Christine Levet (Educapital) : 4 personnalités des médias rejoignent Reporters d’Espoirs

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Communiqué de presse 29 juin 2023

L’association Reporters d’Espoirs fêtera en 2024 ses 20 ans. En préparation de cet anniversaire, et en vue de consolider sa stratégie, elle renforce sa gouvernance en intégrant quatre personnalités du monde du journalisme et des médias à son conseil d’administration. Et nomme une nouvelle présidente à la tête de l’organisation.

Marie-Christine Levet, pionnière de l’internet français, a dirigé Lycos et Club Internet et a été administratrice du groupe Iliad. Femme de médias, elle a été directrice générale du groupe Tests et administratrice de l’AFP. Entrepreneure et investisseuse, elle a fondé Educapital, devenu le plus grand fonds d’investissement européen dans l’éducation et le numérique avec 200 millions d’euros sous gestion.

Guillaume Malaurie œuvre à la direction éditoriale du Magazine L’Histoire et est éditorialiste à l’hebdomadaire Challenges. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, il été producteur à Radio France, journaliste à l’Express, à l’Évènement du jeudi, à Libération, à l’Européen, avant de diriger la rédaction du Nouvel Obs puis de prendre en charge les questions environnementales en tant que Grand reporter.

Anne Pican est éditrice du quotidien Le Figaro, du Figaro.fr et de Madame Figaro. Elle est en charge du développement des marques et de la mutation de leurs modèles économiques. Précédemment, elle a dirigé le pôle internet Musique de Lagardère Active, et le département marketing de la filiale web de RTL

Pascal Ruffenach est le président du directoire du groupe Bayard (La Croix, Le Pèlerin, Notre Temps, Bayard jeunesse, Milan…), entreprise de presse créée en 1870 qui se donne pour mission d’informer et éduquer, d’aider ses abonnés et lecteurs à mieux comprendre le monde et à le transformer, et de creuser les questions qu’ils portent en eux. Il est l’auteur de plusieurs romans dont le dernier, Never Say paru aux éditions L’Iconoclaste, est une fable sur la survie de notre intimité à l’ère de la big-data.

Les quatre nouveaux administrateurs bénévoles apportent leurs expertises complémentaires, en vue de permettre à l’organisation d’affiner sa stratégie, de développer sa croissance, et de se projeter dans les années qui viennent, toujours « au service d’une information et de médias qui diffusent l’envie d’agir dans la société », analysent et diffusent la connaissance d’initiatives porteuses de réponses aux défis environnementaux, sociaux et économiques. 

Ils rejoignent une équipe désormais présidée par Corinne Denis, qui succède au journaliste et éditeur Christophe Agnus.
Scientifique, diplômée en biochimie génétique, Corinne Denis a réalisé sa carrière dans les médias. Documentaliste, puis journaliste, elle a été Rédactrice en chef multimédia à L’Express, avant de devenir directrice des nouveaux médias puis directrice générale adjointe du groupe L’Express Roularta. Puis elle a rejoint le groupe Lagardère Active, où elle a été directrice du numérique et des revenus et présidente de Lagardère Digital France avant de prendre sa retraite l’année dernière. Elle a également présidé le Geste (association des éditeurs de contenus et services en ligne). Passionnée d’innovation, d’observation des usages, d’animation d’équipe, de stratégie digitale et de projets de diversification, elle met son expertise au service de Reporters d’Espoirs.

A propos de Reporters d’Espoirs

L’information est un bien précieux de la démocratie.
Elle est un levier puissant pour analyser, diffuser la connaissance d’initiatives concrètes, inspirer et aider la société à se projeter pour traiter ses problèmes économiques, sociaux, écologiques.
Aussi l’association Reporters d’espoirs encourage-t-elle depuis 19 ans les acteurs de l’info et des médias à refléter la complexité du monde : problèmes et solutions, difficultés et résilience. Elle est à l’origine du « journalisme de solutions » et mène 3 actions :

  • Les Prix Reporters d’Espoirs mettent à l’honneur journalistes, jeunes et innovateurs des médias.
  • Le Lab Reporters d’Espoirs nourrit les médias en études, recherches et formations (Médias et Climat, Médias et Innovation sociale…).
  • La Revue Reporters d’Espoirs partage chaque semestre en 148 pages « le meilleur des reportages qui donnent envie d’agir » et ouvre les coulisses de la fabrication de l’info. En Une du numéro printemps-été 2023 : « Nature : vous n’avez encore rien vu ! ».

Contactons-nous !

Pour toute information et interview des nouveaux membres du conseil d’administration de Reporters d’Espoirs, nous sommes à votre disposition ici.

7 & 8 décembre . Etape du Tour des Reporters d’Espoirs à Marseille

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Mercredi 7 et jeudi 8 décembre, Reporters d’Espoirs se rend à Marseille en compagnie de François Saltiel, journaliste (France Culture, ex-Arte et CulturePub) et auteur (La société du sans-contact et Le vendeur de thé qui changea le monde avec un hashtag, Flammarion).

Au programme

  • Rencontre avec les journalistes de la région – France 3, Marcelle, Made in Marseille, Gomet, La Marseillaise, La Tribune, etc.
    • Journalistes : retrouvons-nous mercredi 7 décembre de 18h à 19h30 au Café de la Banque pour échanger sur la nouvelle revue Reporters d’Espoirs, le journalisme de solutions, vos réalisations, envies et besoins en la matière : merci de confirmer votre venue sur redaction@reportersdespoirs.org
  • Rencontre avec les étudiants de l’EJCAM
  • Tournage de notre prochain MOOC/cours en ligne avec Pauline Amiel, directrice de l’EJCAM – l’école de journalisme de Marseille
  • Rencontre avec des dirigeants d’entreprises de la région, en coopération avec la FrenchTech Aix Marseille et le Top20

 

Reporter de guerre, reporter d’espoir: Extrait de « Imaginer le monde de demain »

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Publié chez Actes Sud en juillet 2020, Imaginer le monde de demain – Le rôle positif des médias est le livre-manifeste pour le journalisme de solutions écrit par Gilles Vanderpooten, journaliste et directeur de Reporters d’Espoirs. Alors que le conflit en Ukraine a éclaté il y a exactement un mois, nous vous proposons de (re)découvrir cet extrait sur la place du journalisme de solutions jusque dans les reportages les plus durs: à savoir, le journalisme de guerre.


Paroles d’un correspondant international : « Parce que je couvre les guerres, la destruction de civilisations, parce que j’ai vu la destruction de pays et de peuples, je sais que le défi est de rebâtir. À chacun de mes retours du théâtre des opérations, on me renvoie sur le terrain d’une autre guerre. Jamais on ne m’a demandé d’aller observer la reconstruction d’un pays ». 

Ce constat dans lequel pointe un regret revient régulièrement dans les propos des reporters de guerre, lorsqu’on évoque avec eux la possibilité d’un journalisme de solutions. Il est souhaitable de le pratiquer y compris dans les situations les plus problématiques, les plus dramatiques de guerre et de conflit, là où il est possible d’observer le pire comme le meilleur de l’humanité, sa propension à détruire comme à bâtir, à sombrer comme à être résiliente, nous confient-ils.

Delphine Minoui, grand reporter au Figaro, spécialiste de l’Iran et du Moyen-Orient, lauréate du prix Albert-Londres, connaît bien ces terrains sur lesquels elle tâche d’apporter précisément un regard constructif. Elle affiche la couleur sur son blog : « Vu de l’extérieur, le Moyen-Orient fait peur. On y parle de bombe iranienne, de chaos irakien, de croissant chiite, de risques de guerre civile au Liban. Chaque jour, la liste des conflits ne cesse de s’allonger : Occident contre Orient, Modernité contre Tradition, Religieux contre Laïcs, Sunnites contre Chiites… » Elle partage le souhait de Martyn Lewis [ex-présentateur à la BBC] d’aller au-delà des gros titres effrayants de l’actualité pour « donner la parole aux hommes et aux femmes qui rythment le quotidien de cette région du monde, à la fois intrigante et passionnante ». Car, dit-elle, « derrière les discours fracassants et les dérives fascisantes, il y a encore beaucoup de citoyens qui se battent dans les marges et ils sont plus nombreux qu’on imagine ». 

La journaliste met cette intention en pratique dans l’ouvrage Les Passeurs de livres de Daraya, dans lequel elle raconte le pari de jeunes révolutionnaires syriens d’exhumer plusieurs milliers d’ouvrages trouvés dans les décombres de leur ville assiégée, pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine dans les sous-sols de la ville de Daraya. On comprend comment ils ont pu résister psychologiquement aux assauts d’incessants bombardements et attaques au gaz chimique, « en bâtissant quelque chose quand tout s’effondre autour de nous ». Non qu’ils aient toujours été de grands lecteurs mais parce qu’ils ont trouvé dans le livre un refuge, un symbole de liberté, un moyen de lutte contre la déshumanisation, une réponse à l’oppression par la culture, « une page ouverte sur le monde lorsque toutes les portes sont cadenassées ».

Si l’initiative n’apporte pas de solution en soi au conflit et peut apparaître anecdotique au regard de l’ampleur du désastre, elle témoigne en revanche de la formidable capacité de résistance psychologique à la domination politique et religieuse, par la littérature. Delphine Minoui illustre par là même la possibilité qu’ont les journalistes d’aborder des situations tragiques avec des angles nouveaux, originaux, porteurs d’espoir. Comme un murmure au milieu du chaos. « Mon propos est de montrer que ces jeunes, en opposant la beauté des mots à la violence des bombes, incarnent la troisième “voix” syrienne, prise en étau entre Bachar al-Assad et les djihadistes. On ne peut pas se cantonner à raconter la guerre sur la ligne de front. Derrière chaque conflit, l’ironie c’est qu’il y a la vie, l’amour, la joie, des bébés nés sous les bombes à Daraya. Tous ces à-côtés me semblent importants, pour aller au-delà des chiffres de morts, de blessés, de torturés. Mettre des noms, incarner des histoires à hauteur d’homme, c’est le meilleur moyen de réveiller les consciences. »

Le besoin de “solutions” semble d’autant plus fort pour des reporters en proie à la souffrance humaine, à regarder l’exemple de Cécile Allegra, grand reporter, lauréate du prix Albert-Londres en 2015 avec sa coréalisatrice Delphine Deloget pour le documentaire Voyage en barbarie sur les camps de torture du désert du Sinaï. Elles y dévoilent comment de jeunes Érythréens, fuyant la dictature, sont capturés, déportés, vendus, torturés. Du reportage à la prise d’initiative pour poursuivre d’une autre manière le travail de sensibilisation, il n’y a parfois qu’un pas. La journaliste l’a franchi en créant l’association Limbo* pour aider des rescapés de camps d’Égypte, de Libye, du Soudan, à entreprendre, le temps de “vacances résilientes” – quatre semaines par an –, une reconstruction afin de reprendre le chemin d’une vie normale et de ne pas sombrer dans le suicide. Accueillis dans le village de Conques en Occitanie – propice au calme et au sentiment de sécurité –, ils suivent des stages leur permettant de recréer une vie sociale, de retrouver de la confiance en soi et en les autres au contact des habitants du village, à travers soutien psychologique, randonnées au grand air, art-thérapie. Parmi les participants, des rescapés du documentaire. Trois ans après la création de l’association, voilà matière à un reportage “constructif”.

Parce que le reportage de guerre demeure le genre journalistique par excellence, salué de tous, portant celui qui l’exerce au plus haut rang de l’estime de la profession, il est un terrain d’autant plus intéressant pour un journalisme de solutions lui – même mis au défi d’apporter les preuves de sa pertinence.

Imaginer le monde de demain – Le rôle positif des médias. Gilles Vanderpooten avec Reporters d’Espoirs. Actes Sud, Juillet 2020.