Aux Pays-Bas, faire ses besoins dans la rue participe à l’économie circulaire. La municipalité d’Amsterdam vient d’installer des pissotières urbaines qui récupèrent l’urine… afin d’en faire de l’engrais.
À l’origine du projet : les importants dégâts causés par l’accumulation du phosphore contenu dans l’urine sur les canalisations. « Quitte à l’enlever, nous nous sommes demandés si nous ne pouvions pas en faire quelque chose », raconte Peer Roojiman, responsable du traitement des eaux usagées de la ville. Le phosphore, qui fait partie des éléments de base de la plupart des engrais, est nécessaire à tout ce qui vit sur Terre, mais ses réserves sont limitées, et commencent à s’épuiser.
« Comme tout le monde en rejette chaque jour en allant aux toilettes, nous avons envisagé le récupérer. » Plutôt que de terminer aux égouts, le réseau de traitement installé sur ces urinoirs écologiques passe par un collecteur qui extrait phosphores et nitrates du précieux liquide.
Ces éléments permettent de fabriquer du struvite, un cristal blanc dont les propriétés fertilisantes sont éprouvées depuis le XIXè siècle. L’engrais est ensuite distribué à des fermes locales. La mairie estime que l’équivalent de 10 000 stades de foot de terres agricoles pourrait être fertilisé si la pratique se généralisait dans la ville.
Aller au petit coin sera demain un acte écologique.