Lundi 12 octobre à Paris, à l’invitation de l’association Reporters d’Espoirs et du CESE (Conseil économique, social, environnemental), devant un auditoire de 600 personnes, entrepreneurs, porteurs de projet, patrons de média, sociologue, navigatrice ou écrivain ont rappelé la nécessité d’agir et de faire confiance à l’inventivité française pour faire face aux problèmes écologiques, économiques ou sociaux. Retour sur les temps forts de l’événement.
« Fini le verre à moitié vide, à la fin de la journée, j’ai envie de voir mon verre déborder d’optimisme », a prévenu d’emblée #Nicolas Rossignol, l’un des animateurs pleins de peps de cette 3e édition de La France des #Solutions inventée par Reporters d’Espoirs, l’association qui depuis onze ans diffuse l’envie d’agir et milite pour un #journalisme de solutions. Un souhait exaucé au fil des interventions passionnantes qui ont ponctué cette après-midi dédiée aux initiatives mises en œuvre aux quatre coins de l’Hexagone pour lutter contre les problèmes économiques, sociaux ou environnementaux auxquels notre pays est confronté. Navigatrice, écrivain, sociologue, architecte, chefs d’entreprise, porteurs de projet, journalistes et dirigeants de #médias : ils étaient venus, ils étaient tous là ! Trois heures durant, ils ont défilé sur la scène de l’auditorium du Palais de Iéna pour nous rappeler que si les problèmes sont nombreux, des réponses, des solutions, parfois originales existent.
« Entrer dans l’ère des rebelles »
Les 4 lauréats France des solutions Académie, jeunes entrepreneurs et associatifs de moins de 30 ans.
De droite à gauche : Roxane Julien (Full Mobs), Arnault Martin, (Musique pour tous), Anaïs Barut (Damae Medical), Gaspard Rorh (Wheeliz).
Inaugurée par Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Économique, Social et Environnemental (Cese), Laurent de Cherisey, co-fondateur de Reporters d’Espoirs, et Didier Patault, président du directoire de la Caisse d’Épargne Île-de-France, l’événement a réuni quelque 600 personnes désireuses elles aussi de lutter contre la morosité ambiante. Fidèle à son image d’homme à l’écoute, le Président du Cese a d’emblée invité les participants à entrer dans l’ère des rebelles ». Avant d’encourager les « #faiseux » à agir, à retrouver une énergie citoyenne qui permette de retrouver l’estime de soi. Dans ce lieu de la République « où l’on peut parler, être écouté et respecter », l’architecte #Odile Decq et le sociologue #Jean Viard ont invité eux aussi à nourrir le rêve français. Après un « oubliez tout ce que vous savez », la fondatrice, à Lyon Confluence, de l’Institut pour l’innovation et les stratégies créatives en architecture, a milité pour « le devoir de rêver ». Une recommandation reprise par le sociologue qui a rappelé qu’à l’heure où les Français sont si déprimés, un réenchantement est nécessaire.
La magie, elle a opéré tout au long des interventions des acteurs d’initiatives prometteuses et impactantes qui se sont succédé sur la scène, animées par des journalistes de la télévision – #Sophie Jovillard (Echappées Belles sur France 5), #Sylvia Amicone (LCI-TF1) et #Audrey Racine (France24). Thierry Bourgeois, directeur industriel et de la RSE (Responsabilité sociale et environnementale) de Léa Nature, leader français des produits naturels et biologiques basé à La Rochelle, co-fondateur de Biotop, une structure qui, au cœur de la zone industrielle de Périgny, veille à la gestion des déchets et à leur réutilisation dans un écosystème d’économie circulaire. « Désormais, les flux sortant deviennent entrant », s’est félicité l’entrepreneur. Hormis le recyclage de 75 tonnes de déchets et la réutilisation de 108 tonnes, le projet a permis la création de cinq emplois et l’invention de nouveaux produits, comme Melting Pot, un substrat pour les toitures végétalisées, à base de marc de café et de coquilles de moules.
Des « diseux » aux « faiseux »
Jean Viard, sociologue, et Odile Decq, architecte, ont ouvert la journée sur le thème « Nourrir le rêve français ».
L’écrivain #Alexandre Jardin, fondateur de l’association Bleu Blanc Zèbre, s’y est mis aussi. « Cessons d’écouter les « diseux » et soyons attentifs aux « faiseux » afin de capitaliser le génie français et de lutter contre la montée des extrémismes », a-t-il proclamé. Avant de rappeler : « On ne parle jamais de joie en politique, or c’est le moteur du changement. Ce n’est pas un hasard si c’est toujours le plus joyeux qui embarque la fille ! » Embarqué, l’auditoire l’a été par le témoignage de Gilbert Pinteau, ex-SDF et fondateur de l’association Collectif des SDF de Lille qui, en deux ans et sans financement a relogé 180 personnes. Un parcours qui devrait inciter les pouvoirs publics à « voir les individus comme une ressource et pas comme un problème », a ajouté Alexandre Jardin. Considérer les concitoyens comme des ressources, c’est ce à quoi s’applique l’équipe municipale de Saillans, un village de 1200 âmes situé dans la Drôme qui pratique activement la démocratie participative. Expérimentation, confiance, éducation populaire… tels sont les ingrédients qui font la part belle à « l’intelligence collective », comme en témoigne Sabine Girard élue à l’environnement et à l’énergie, et Vincent Beillard, le maire.
Un peu plus tard, une nouvelle vague d’espoirs a submergé l’auditorium du Cese. Emporté par l’enthousiasme de la navigatrice Catherine Chabaud, initiatrice du Tour de France des Solutions pour le Climat, qui nous a rappelé qu’avec ses 11 millions de kilomètres carrés, la France possède le deuxième domaine maritime mondial. Un atout qui génère des initiatives originales, comme en a témoigné Pierre Meisel, fondateur de Team Jolokia (Morbihan), un bateau qui, avec ses 25 coéquipiers issus d’horizons différents, confirme que la diversité favorise la complémentarité des talents. Une démarche partagée par Hélène Rochet, directrice de la Fédération nationale des Paniers de la mer (Finistère) qui forme des personnes éloignées de l’emploi aux métiers du mareyage tout en luttant contre le gaspillage des ressources halieutiques. Jean Ballandras, secrétaire général d’Akuo Energy (Paris), entreprise initiatrice de Nemo, une centrale flottante située au large de la Martinique qui utilise l’énergie thermique des mers, a lui aussi attesté du formidable potentiel de nos ressources marines.
30 médias engagés
Denis Carreaux, directeur de la rédaction de Nice Matin, avec la Une « On avance » du 12 octobre, avec Reporters d’Espoirs.
Puisque les solutions existent, les diffuser et donner l’envie d’agir s’impose ! Un engagement pris par 30 médias partenaires de La France des Solutions qui s’engagent pendant cette semaine lancée par l’événement, à se faire l’écho d’initiatives constructives. Ainsi des directeurs des rédactions, et rédacteurs en chef, présents : Stéphane Bijoux, de France Ô, Antoine Guélaud, de TF1, Denis Carreaux de Nice Matin, Isabelle de Gaulmyn de La Croix ou Olivier de Lagarde de France Info… Tous on rappelé leur envie d’être – aussi – des rapporteurs d’initiatives « qui témoignent du monde qui avance » pour « diffuser le sentiment que l’on peut avoir prise sur les événements, et créer une dynamique de solutions dans la société française » ainsi que l’a rappelé Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs. L’association, avec ses 30 médias partenaires, a ainsi touché plus de 15 millions de français entre le 12 et le 18 octobre 2015.
Voir leur initiative reprise par les médias, c’est tout ce que l’on souhaite aux quatre acteurs de solutions âgés de moins de 30 ans qui, en deux minutes chrono, ont « pitché » leur initiative dans le cadre de « La France des Solutions Académie« . Musique pour Tous en faveur de la culture et de la solidarité ; Wheeliz pour l’aide aux personnes à mobilité réduite ; Damae Medical pour la prévention des cancers de la peau et Fullmobs, pour trouver son engagement bénévole. Le choix fut difficile. C’est Damae Medical, représentée par Anaïs Barut, qui a remporté le vote du jury et du public de La France des Solutions. Une récompense bien méritée, attribuée de manière participative. Chacun était invité à voter en s’emparant des consoles de votes habituellement dédiées aux membres du CESE. « Citoyens, entrepreneurs, associatifs, maires, reprenez le pouvoir sur l’événement ». C’est l’esprit qui se dégage de cette journée, dont on repart avec idées nouvelles, approche complexe d’enjeux collectifs, et le sentiment que nous avons, malgré les nuages noirs qui s’accumulent au-dessus de nos têtes, de bonnes raisons de croire en l’avenir.
Malika SOUYAH, journaliste, octobre 2015.