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La France des Solutions 2015 : des réponses concrètes aux défis contemporains

By FRSOLNo Comments

Lundi 12 octobre à Paris, à l’invitation de l’association Reporters d’Espoirs et du CESE (Conseil économique, social, environnemental), devant un auditoire de 600 personnes, entrepreneurs, porteurs de projet, patrons de média, sociologue, navigatrice ou écrivain ont rappelé la nécessité d’agir et de faire confiance à l’inventivité française pour faire face aux problèmes écologiques, économiques ou sociaux. Retour sur les temps forts de l’événement.

« Fini le verre à moitié vide, à la fin de la journée, j’ai envie de voir mon verre déborder d’optimisme », a prévenu d’emblée , l’un des animateurs pleins de peps de cette 3e édition de La France des inventée par Reporters d’Espoirs, l’association qui depuis onze ans diffuse l’envie d’agir et milite pour un . Un souhait exaucé au fil des interventions passionnantes qui ont ponctué cette après-midi dédiée aux initiatives mises en œuvre aux quatre coins de l’Hexagone pour lutter contre les problèmes économiques, sociaux ou environnementaux auxquels notre pays est confronté. Navigatrice, écrivain, sociologue, architecte, chefs d’entreprise, porteurs de projet, journalistes et dirigeants de  : ils étaient venus, ils étaient tous là ! Trois heures durant, ils ont défilé sur la scène de l’auditorium du Palais de Iéna pour nous rappeler que si les problèmes sont nombreux, des réponses, des solutions, parfois originales existent.

« Entrer dans l’ère des rebelles »

Les 4 lauréats France des solutions Académie, jeunes entrepreneurs et associatifs de moins de 30 ans. De droite à gauche : Roxane Julien (Full Mobs), Arnault Martin, (Musique pour tous), Anaïs Barut (Damae Medical), Gaspard Rorh (Wheeliz).

Les 4 lauréats France des solutions Académie, jeunes entrepreneurs et associatifs de moins de 30 ans.
De droite à gauche : Roxane Julien (Full Mobs), Arnault Martin, (Musique pour tous), Anaïs Barut (Damae Medical), Gaspard Rorh (Wheeliz).

Inaugurée par Jean-Paul Delevoye, président du Conseil Économique, Social et Environnemental (Cese), Laurent de Cherisey, co-fondateur de Reporters d’Espoirs, et Didier Patault, président du directoire de la Caisse d’Épargne Île-de-France, l’événement a réuni quelque 600 personnes désireuses elles aussi de lutter contre la morosité ambiante. Fidèle à son image d’homme à l’écoute, le Président du Cese a d’emblée invité les participants à entrer dans l’ère des rebelles ». Avant d’encourager les «  » à agir, à retrouver une énergie citoyenne qui permette de retrouver l’estime de soi. Dans ce lieu de la République « où l’on peut parler, être écouté et respecter », l’architecte et le sociologue ont invité eux aussi à nourrir le rêve français. Après un « oubliez tout ce que vous savez », la fondatrice, à Lyon Confluence, de l’Institut pour l’innovation et les stratégies créatives en architecture, a milité pour « le devoir de rêver ». Une recommandation reprise par le sociologue qui a rappelé qu’à l’heure où les Français sont si déprimés, un réenchantement est nécessaire.

La magie, elle a opéré tout au long des interventions des acteurs d’initiatives prometteuses et impactantes qui se sont succédé sur la scène, animées par des journalistes de la télévision – (Echappées Belles sur France 5), (LCI-TF1) et (France24). Thierry Bourgeois, directeur industriel et de la RSE (Responsabilité sociale et environnementale) de Léa Nature, leader français des produits naturels et biologiques basé à La Rochelle, co-fondateur de Biotop, une structure qui, au cœur de la zone industrielle de Périgny, veille à la gestion des déchets et à leur réutilisation dans un écosystème d’économie circulaire. « Désormais, les flux sortant deviennent entrant », s’est félicité l’entrepreneur. Hormis le recyclage de 75 tonnes de déchets et la réutilisation de 108 tonnes, le projet a permis la création de cinq emplois et l’invention de nouveaux produits, comme Melting Pot, un substrat pour les toitures végétalisées, à base de marc de café et de coquilles de moules.

Des « diseux » aux « faiseux »

Jean Viard, sociologue, et Odile Decq, architecte, ont ouvert la journée sur le thème "Nourrir le rêve français".

Jean Viard, sociologue, et Odile Decq, architecte, ont ouvert la journée sur le thème « Nourrir le rêve français ».

L’écrivain , fondateur de l’association Bleu Blanc Zèbre, s’y est mis aussi. « Cessons d’écouter les « diseux » et soyons attentifs aux « faiseux » afin de capitaliser le génie français et de lutter contre la montée des extrémismes », a-t-il proclamé. Avant de rappeler : « On ne parle jamais de joie en politique, or c’est le moteur du changement. Ce n’est pas un hasard si c’est toujours le plus joyeux qui embarque la fille ! » Embarqué, l’auditoire l’a été par le témoignage de Gilbert Pinteau, ex-SDF et fondateur de l’association Collectif des SDF de Lille qui, en deux ans et sans financement a relogé 180 personnes. Un parcours qui devrait inciter les pouvoirs publics à « voir les individus comme une ressource et pas comme un problème », a ajouté Alexandre Jardin. Considérer les concitoyens comme des ressources, c’est ce à quoi s’applique l’équipe municipale de Saillans, un village de 1200 âmes situé dans la Drôme qui pratique activement la démocratie participative. Expérimentation, confiance, éducation populaire… tels sont les ingrédients qui font la part belle à « l’intelligence collective », comme en témoigne Sabine Girard élue à l’environnement et à l’énergie, et Vincent Beillard, le maire.

Un peu plus tard, une nouvelle vague d’espoirs a submergé l’auditorium du Cese. Emporté par l’enthousiasme de la navigatrice Catherine Chabaud, initiatrice du Tour de France des Solutions pour le Climat, qui nous a rappelé qu’avec ses 11 millions de kilomètres carrés, la France possède le deuxième domaine maritime mondial. Un atout qui génère des initiatives originales, comme en a témoigné Pierre Meisel, fondateur de Team Jolokia (Morbihan), un bateau qui, avec ses 25 coéquipiers issus d’horizons différents, confirme que la diversité favorise la complémentarité des talents. Une démarche partagée par Hélène Rochet, directrice de la Fédération nationale des Paniers de la mer (Finistère) qui forme des personnes éloignées de l’emploi aux métiers du mareyage tout en luttant contre le gaspillage des ressources halieutiques. Jean Ballandras, secrétaire général d’Akuo Energy (Paris), entreprise initiatrice de Nemo, une centrale flottante située au large de la Martinique qui utilise l’énergie thermique des mers, a lui aussi attesté du formidable potentiel de nos ressources marines.

30 médias engagés

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Denis Carreaux, directeur de la rédaction de Nice Matin, avec la Une « On avance » du 12 octobre, avec Reporters d’Espoirs.

Puisque les solutions existent, les diffuser et donner l’envie d’agir s’impose ! Un engagement pris par 30 médias partenaires de La France des Solutions qui s’engagent pendant cette semaine lancée par l’événement, à se faire l’écho d’initiatives constructives. Ainsi des directeurs des rédactions, et rédacteurs en chef, présents : Stéphane Bijoux, de France Ô, Antoine Guélaud, de TF1, Denis Carreaux de Nice Matin, Isabelle de Gaulmyn de La Croix ou Olivier de Lagarde de France Info… Tous on rappelé leur envie d’être – aussi – des rapporteurs d’initiatives « qui témoignent du monde qui avance » pour « diffuser le sentiment que l’on peut avoir prise sur les événements, et créer une dynamique de solutions dans la société française » ainsi que l’a rappelé Gilles Vanderpooten, directeur de Reporters d’Espoirs. L’association, avec ses 30 médias partenaires, a ainsi touché plus de 15 millions de français entre le 12 et le 18 octobre 2015.

Voir leur initiative reprise par les médias, c’est tout ce que l’on souhaite aux quatre acteurs de solutions âgés de moins de 30 ans qui, en deux minutes chrono, ont « pitché » leur initiative dans le cadre de « La France des Solutions Académie« . Musique pour Tous en faveur de la culture et de la solidarité ; Wheeliz pour l’aide aux personnes à mobilité réduite ; Damae Medical pour la prévention des cancers de la peau et Fullmobs, pour trouver son engagement bénévole. Le choix fut difficile. C’est Damae Medical, représentée par Anaïs Barut, qui a remporté le vote du jury et du public de La France des Solutions. Une récompense bien méritée, attribuée de manière participative. Chacun était invité à voter en s’emparant des consoles de votes habituellement dédiées aux membres du CESE. « Citoyens, entrepreneurs, associatifs, maires, reprenez le pouvoir sur l’événement ». C’est l’esprit qui se dégage de cette journée, dont on repart avec idées nouvelles, approche complexe d’enjeux collectifs, et le sentiment que nous avons, malgré les nuages noirs qui s’accumulent au-dessus de nos têtes, de bonnes raisons de croire en l’avenir.

Malika SOUYAH, journaliste, octobre 2015.

Débat "Médias et solutions" aux Rencontres de l'UDECAM avec Reporters d'Espoirs – RDV le 03/09/2015

By L'actu de Reporters d'EspoirsNo Comments

Reporters d’Espoirs est partenaire des Rencontres de l’UDECAM, qui rassemblent jeudi 3 septembre 2015 à Paris (salle Wagram) 1200 professionnels des médias -journalistes, dirigeants, annonceurs, agences médias, etc. « Les médias pour entrainer la société dans une dynamique de solutions » : c’est le thème de la première table-ronde de la journée. Nous y serons, naturellement.

À une époque où l’accélération des temps de transmission, la profusion des contenus diffusés et la fragmentation des réseaux poussent à l’individualisation et à la perte des repères communs, la responsabilité des médias dans la construction du ciment social est un enjeu essentiel : information vérifiée et distanciée, rassemblement autour de valeurs positives, fédération autour des évènements majeurs. Et si une autre lecture du système médiatique favorisait une nouvelle dynamique sociétale fondée sur l’action, le partage et un journalisme constructif… Un autre atout pour la marque France ?

Un débat animé par Fabrice Lundy, journaliste à BFM Business, avec :

Nonce Paolini, Président de TF1
Christian Courtin-Clarins, Président de Clarins
Alexandre Jardin, écrivain, cofondateur « Les Zèbres »
Gilles Vanderpooten, directeur, Reporters d’Espoirs

> Pour en savoir [+] sur les rencontres de l’UDECAM et vous inscrire à l’événement, c’est ici

Table ronde : Comment faire d’un sujet local une actualité nationale ?

By Revue de presseNo Comments

Cette table ronde organisée par Reporters d’Espoirs et la Sncf à l’occasion de la remise des prix du concours « Information et territoires », était animée par Jacques Trentesaux, rédacteur en chef adjoint à l’Express, service régions

Avec :
Lucie Montchovi, journaliste à France Info, responsable de la rubrique « initiatives »
Jean-Jacques Basier, chef du service enquêtes et reportages de France 3
Frédéric Karpyta, chef du service société au magazine Ça m’intéresse
Alain Piffaretti, rédacteur en chef de la Gazette des Communes
Claire Moreau-Shirbon, rédactrice en chef des journaux d’Amiens Métropole
Jean-François Lanneluc, directeur général adjoint en charge de la communication à la mairie de Strasbourg
et François Goudenove, directeur de la coopérative Websourd

Tous les intervenants de la table ronde partagent le même constat, celui d’une certaine incompréhension entre les journalistes nationaux et les responsables de communication des collectivités. Alors que ces professionnels devraient logiquement collaborer et se compléter, la distance, voire la méfiance priment. Mais aux antipodes du fatalisme, cette discussion entre journalistes et responsables de communication territoriale a permis de faire émerger des pistes pour surmonter le problème.

« La presse nationale française est parisianiste » : les journalistes eux-mêmes le reconnaissent, ils ont une tendance à privilégier l’actualité parisienne. Jacques Trentesaux admet volontiers que les jeux politiques par exemple bénéficient d’une priorité par rapport aux initiatives locales. Les contraintes matérielles facilitent également les reportages en Ile de France, comme le rappelle François Goudenove. Mais selon Alain Piffaretti, la raison de la myopie des médias parisiens est plus profonde : « Les journalistes pensent encore comme il y a 25 ans, ils n’ont pas pris la mesure de la décentralisation. Aujourd’hui l’Etat n’a plus d’argent pour initier les projets. Les collectivités locales représentent 70% de l’investissement public et influent énormément sur le quotidien des gens. »

Les journalistes doivent évoluer et s’intéresser davantage à l’actualité des régions, mais les chargés de communication des collectivités ont également un grand rôle à jouer pour leur faciliter le travail. Frédéric Karpyta peut en témoigner : « Je reçois des centaines d’emails des services de communication pour me donner des informations qui ne m’intéressent pas. Le lancement de l’agenda 21 d’une commune, c’est purement institutionnel, il n’y a rien d’innovant. »

Il n’est pas facile de sélectionner les infos locales dignes d’être relayées à l’échelon national. Jean-Jacques Basier donne quelques clés de succès : « Pour qu’une info locale soit reprise, il faut absolument qu’elle soit innovante, et qu’elle soit dans l’actualité. Quand Nicolas Sarkozy lance un grand chantier sur la dépendance, c’est le moment de faire remonter les initiatives sur ce sujet, car les journalistes ont besoin d’en parler. »

Jacques Trentesaux va même plus loin : « Il  faut anticiper sur l’actualité, surtout avec les hebdomadaires et les mensuels, qui bouclent très en amont leurs dossiers ».

Comment faire d’un sujet local une actualité nationale ? Partie 1

Une fois qu’on a repéré l’info qui fera mouche, encore faut-il savoir la mettre en forme. A ce titre, les conseils de Jean-François Lanneluc valent de l’or : « Il faut mettre en avant l’aspérité de votre sujet, ce qui le différencie des autres. Et il faut aller droit au fait, dès la première ligne de votre communiqué ! Ça  ne sert à rien de resituer dans le contexte de la politique générale de la collectivité, car vous délayez l’info dans la littérature et vous lâchez votre lecteur. »

Autre conseil avisé, repris par plusieurs intervenants : il est important de connaître personnellement les journalistes qui couvrent une région ou une rubrique spécialisée et d’établir avec eux, à froid, des liens qui pourront s’avérer utiles quand viendra le moment de pousser une information. Mais à ce moment là, il ne faut pas se contenter d’envoyer juste un mail, selon Jean-Jacques Basier : « Je vous conseille le harcèlement : il faut appeler et rappeler jusqu’à ce qu’on vous réponde ! »

Autre précision utile aux services de communication : selon Jacques Trentesaux « les journalistes réagissent très mal quand ils ont l’impression qu’on leur demande de faire de la publicité pour un élu local. Mais quand un journaliste parle d’un projet, il a besoin d’interroger une personne responsable. Donc vous avez tout intérêt à mettre plutôt en avant le projet lui-même, car la plupart du temps, si le projet intéresse le journaliste, ce sera l’occasion de faire s’exprimer le responsable politique. »

Comment faire d’un sujet local une actualité nationale ? Partie 2

Lucie Montchovi s’étonne cependant de ne jamais être contactée par des journalistes de presse locale pour lui faire remonter des informations. Réponse de Claire Moreau-Shirbon : « Quand vous travaillez dans un journal local, en fait vous n’avez pas besoin de faire remonter des informations au niveau national. Tant que les résidents de votre région ont l’information, ils sont satisfaits.»

Au contraire, Jean-François Lanneluc explique, en s’appuyant sur son expérience, que faire passer l’information dans les médias nationaux peut être un formidable appui pour une collectivité : «Quand Strasbourg a lancé son tramway, ça a été assez difficile à faire accepter aux habitants. Les journaux des collectivités vantaient l’innovation, et les journaux locaux relayaient les polémiques, mais on n’arrivait pas à faire tout à fait consensus. C’est au moment où la presse et la télévision nationales ont commencé à en parler que le consensus populaire s’est fait en faveur du tramway.» D’où l’intérêt que les journaux locaux et les services de communication travaillent en étroite coordination, pour repérer les initiatives locales pertinentes et les relayer à plus grande échelle.

A l’issue de cette table ronde très animée où les différents points de vue se sont complétés, chacun a pu repartir avec une conviction : il est essentiel de se connaître mutuellement et d’intégrer les contraintes respectives des uns et des autres.