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Rédaction

Projet "Miroir(s) Vus, lus, entendus, les Habitants des quartiers parlent aux médias…"

By Revue de presseNo Comments

Initié par Stéphane Gravier, Néomie Coppin, journalistes, et Ettore Malenca, photographe, le projet Miroir(s), mené depuis trois ans, a pour vocation de rencontrer des habitants des quartiers populaires afin de leur donner la parole et leur offrir une meilleure image d’eux-mêmes, loin des clichés trop souvent véhiculés par les mass médias.
Pluridisciplinaire, la concrétisation de cette action se fera au travers d’un livre comprenant textes et photos (publié fin février 2011) ainsi qu’un CD audio regroupant les entretiens réalisés avec les protagonistes des quartiers visités.
Après une première série de rencontres dans le nord de la France, l’aventure se poursuivra aux abords des grandes métropoles de l’hexagone, mais aussi dans les pays voisins.
Pour clôturer ce projet Miroir(s), un colloque national sera organisé en 2012 à Lille avec une exposition de photographies. Les habitants rencontrés lors des différents entretiens y seront associés, ainsi que le monde universitaire, les acteurs de terrains et les représentants des médias et des institutions.
> Informations en ligne : www.agoramiroir.com
> Plus d’informations Stéphane Gravier, journaliste Agora Fm : gravier@free.fr

La précarité énergétique : vers quelles solutions se tourner ?

By L'actu de Reporters d'EspoirsNo Comments

Mardi 13 janvier le 2ème Alter Mardis : Parlons Solutions consacré au cycle sur « La ville durable » célébrait l’union de la précarité énergétique avec des solutions efficaces et durables. Un pari sur l’avenir débattu par Gwénaël Guyonvarch, Directeur Régional Ile de France de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), François Marty, Président du Chênelet, groupe solidaire pionnier dans le développement du logement social écologique et Ashoka Fellow et Julie Dumont, manager d’Auxilia, structure de conseil imaginatif en développement durable. Les invités ont participé à l’officialisation d’un mal d’un genre nouveau, qui se propage sournoisement dans de nombreux foyers français à une vitesse grand V et qui, comme une machine infernale, fabrique une armée de précaires énergétiques. Les témoins de cette « cérémonie » ont constaté l’urgence d’une alliance entre pauvreté énergétique et solutions durables et efficaces, dans une volonté commune de laisser éclater un triomphant « Vive les mariés ! ».

Barrons la route à cette célèbre pensée oisive, le « Ca n’arrive qu’aux autres ». La précarité énergétique s’incruste aujourd’hui dans les maisons de près de 3,6 millions de Français, selon l’Insee. Autant vous le dire tout net, elle frappera peut-être un jour à votre porte. Pire : il est possible qu’elle se soit déjà installée chez vous sans crier gare. Comment ça ? Une petite piqûre de rappel s’impose. Selon Philippe Pelletier, Président du comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle, vous entrez dans la catégorie des pauvres en énergie lorsque vous consacrez plus de 10% de votre revenu à la facture d’énergie, contre une moyenne nationale de 5,5%. Il s’agit d’une spirale complexe et multiforme résultant de la combinaison de trois facteurs : la faiblesse des revenus, la mauvaise qualité thermique des logements occupés et la difficulté de s’acquitter des factures d’énergie. Autre signe distinctif : cette précarité méconnue s’attaque aux idées reçues, en se localisant à 87% dans le parc privé. Les propriétaires aux faibles ressources sont les premières victimes de cet engrenage. Aussi surprenant qu’inquiétant.

Nos experts tirent la sonnette d’alarme en brandissant l’étendard de la précarité énergétique, pour mieux s’attaquer « à des problèmes plus globaux ». Julie Dumont l’affirme : « la précarité énergétique constitue l’un des leviers pour arriver à bien travailler sur le développement durable ». François Marty le confirme : « La précarité énergétique englobe les piliers économiques, sociaux et environnementaux du développement durable ». Ici le réchauffement climatique n’est pas l’unique problème. En effet, les dommages collatéraux de cette précarité nouvelle génération touchent sévèrement les familles, avec pour conséquences environnementales, des risques d’intoxications, d’humidité et de moisissures. Le compteur des dégâts sociaux affiche stress, repli sur soi et parfois difficultés scolaires. Quant aux impacts sanitaires, ils prennent la forme de pathologies respiratoires (comme l’asthme) et de surmortalité hivernale.

Il convient de pallier à ces conséquences extrêmement graves en préparant une partie de la population à anticiper ce basculement. Mais quelles sont les pistes d’action ? Gwénaël Guyonvarch rappelle le rôle essentiel du fond local de lutte contre la précarité, qui n’en est qu’à ses débuts puisque seuls deux contrats locaux d’engagement ont été signés, dans le Bas-Rhin et à Saint-Flour. Pour lui le changement passera par « une approche locale, une analyse très fine du territoire et une proximité avec les gens ». Pour instaurer ce rapprochement et atteindre les personnes en difficulté, les différents organismes doivent travailler main dans la main en mettant leurs compétences en commun. Pour ces acteurs de terrain, se former, être à l’aise avec la finance, l’économie, la santé, et posséder la fibre sociale, devient une priorité. Des petites avancées commencent à faire leurs preuves, comme les ingénieux stickers à coller sur les appareils ménagers, créés par les travailleurs sociaux. Ou encore les appartements pédagogiques mis en place par les bailleurs sociaux. Autre piste d’action instaurée : le rôle des gardiens d’immeuble au coeur de la lutte contre la précarité. Et pourquoi ne pas envisager l’action du médecin dans l’éducation pour un logement sain ? François Marty, lui, s’est senti tout de suite concerné et prouve que le logement vert n’est pas l’apanage des « bobos ». L’éco-construction de logements sociaux reste sa principale ambition : « On fait de l’écologie à contre-coeur. On continue à construire pas cher. Or, je pense qu’il faut construire cher ! A 2000 ou 3000 euros le m2, le logement ne perdra pas de valeur, au contraire, il en prendra et ses occupants feront de substantielles économies sur le long terme ». Sur soixante ans, la construction de ces maisons vertes ne représente que 17 % du coût réel d’une habitation. Les 83 % restant concernent les charges. Construire mieux, baisser ces charges et consommer moins d’énergie voilà la formule magique de ce fellow Ashoka. Le Grenelle ne suffira pas, la précarité énergétique est l’affaire de chacun. Aussi, inventer de nouvelles solidarités et réveiller les consciences citoyennes semblent indispensable pour que tout le monde s’assoie à la table du développement durable.

Aude Serra pour les Alter mardis- Parlons Solutions

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Et si les internautes devenaient des banquiers solidaires ?

By Economie, Partenariat Rue89No Comments

1976, au Bangladesh. Le professeur d’économie Muhammad Yunus, vient en aide aux petits paysans victimes de la famine qui frappe le pays, en leur permettant d’emprunter quelques dollars pour développer une activité économique. Le tout à des taux d’intérêt bien inférieurs à ceux des usuriers. Le microcrédit était né.

L’idée

Le concept prendra son essor avec la naissance de la Grameen Bank, la « banque des pauvres », qui vise à faciliter l’autonomie des exclus du système bancaire. Avant de se généraliser dans la plupart des pays en voie de développement.

Depuis trente ans, 10 000 institutions de microfinance – chaque IMF peut avoir un statut juridique différent : ONG, association, coopérative d’épargne et de crédit, banque non commerciale, société anonyme… – accompagnent les petits entrepreneurs à travers le monde. On estime qu’elles aident plus de 150 millions de personnes – dont 79% de femmes – dans 85 pays.

Le principe a été introduit dans un second temps dans les pays développés, en France en particulier, grâce à des organismes comme l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), Créa-Sol ou France Active qui se sont spécialisés dans le microcrédit personnel accompagné auprès de chômeurs ou bénéficiaires de minima sociaux. En vingt-deux ans d’activité, l’Adie a octroyé plus de 81 000 microcrédits qui ont permis de financer près de 65 530 entreprises.

Si l’utilité économique et sociale du microcrédit est incontestable, le système a cependant connu récemment un certain nombre de dérives :

taux usuraires,
pratiques de recouvrement abusives,
surendettement alarmant,
inflation des crédits à la consommation (huit prêts sur dix, en Inde),
pratique dite de « cavalerie » consistant à emprunter à X pour rembourser Y avec la complicité des agents de crédit, etc.
Le 28 juillet 2010, l’introduction en bourse de la plus grande IMF, l’indienne SKS (près de 6 millions de clients), a fait éclater au grand jour le débat sur la compatibilité de la mission sociale de la microfinance avec des objectifs de profit, propres à une logique commerciale et financière. La crise financière, de son côté, a provoqué un assèchement des liquidités sur les marchés financiers, puis amené les bailleurs de fonds à réduire leurs dons aux IMF et fragilisé les banques commerciales.

Méfiance vis-à-vis des institutions financières, volonté de retrouver la vocation première du microcrédit, recherche d’une plus grande transparence dans la gestion des sommes prêtées, valorisation de l’engagement solidaire, humanisation de la relation de prêt, autant de facteurs qui contribuent au développement des plateformes solidaires de « peer to peer lending », de prêts de personne à personne.

Lire la suite de l’article sur le site de Rue89

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Les énergies renouvelables : l’après-pétrole se prépare aujourd’hui

By EnvironnementOne Comment

Nul n’est censé ignorer la loi… de la Nature. Cette même Nature qui ordonne que l’homme en finisse avec l’épuisement des réserves d’énergies fossiles et interrompe toute dégradation de la qualité de l’air, quand elle ne gronde pas à grands renforts de changements climatiques. Ajoutez à la colère de dame Nature l’augmentation de la consommation énergétique et la hausse continue des prix du pétrole depuis plus de 10 ans et vous obtiendrez une certaine idée de l’urgence de la situation. Aussi, des débats actifs qui réveillent les consciences, posent la question des énergies nouvelles et renouvelables (ENR) et tendent à apporter des solutions, semblent au minimum indispensables, à l’image de celui qui se tenait mardi 25 janvier à l’ESCP.

Christian de Perthuis, économiste et conseiller scientifique à la Mission Climat de la Caisse des Dépôt, Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement, membre du Syndicat des énergies renouvelables et participant au Grenelle, Hélène Gassin, vice-présidente de la région IDF chargée de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie, Raphaël Claustre, directeur du CLER (Comité de liaison énergies renouvelables), Patrick Behm, fondateur de Enercoop et Jerôme Mouterde, fondateur de Solaire2G, tous ont répondu présent à l’appel des énergies renouvelables.

Une première constatation s’impose: souffririons-nous d’hypermétropie? Christian de Ponthuis répond par l’affirmative: « les économistes du climat se trompent en regardant 2050! C’est aujourd’hui! ». Appréhender nos ressources énergétiques demande à y voir très bien de près, pour ensuite envisager le long terme! Car les chiffres d’aujourd’hui parlent d’eux même: plus de 80 % de notre énergie provient du fossile, quand les experts prévoient son essoufflement voire sa disparition dans les années futures. Le soleil, l’eau, le vent, le bois s’imposent comme l’opération de la dernière chance, avec l’avantage de ne pas dépendre de réserves fossiles chères et limitées, d’avoir un impact nul ou faible sur l’environnement et d’être inépuisables selon la localisation géographique et les facteurs climatiques. Que demande le peuple?

Lente, hypocrite, attentiste, passive… Autant de qualificatifs pour le moins désolants qui décrivent le comportement de la France face aux ENR. Est-ce bien mérité? Malgré l’urgence d’une situation que personne ne veut voir, et qui n’arrange personne?, notre pays reste le grand retardataire Européen du développement des énergies vertes. Pointés du doigt: la prédominance du nucléaire, une bureaucratie omniprésente ainsi qu’un cadre juridique aux contours flous et éphémères. Maître Arnaud Gossement évoque un « paradoxe entre les objectifs et les moyens ». En effet, les objectifs plancher de développement durable, signés par Jean-Louis Borloo, semblent interprétés comme des objectifs plafond. Celui qui a participé au Grenelle ajoute à ce manque d’ambition : « une avalanche de textes qui changent tout le temps, contraignants les entrepreneurs qui souhaitent vendre leur énergie  à EDF à être des spécialistes du droit et à s’adapter aux changements constants des textes de loi. Plus on a de texte, plus le droit bégaie, plus l’administration est perdue (…) ».

Comment sortir de ce marasme et accélérer l’utilisation des ENR? Chacun apporte un bout de solution. Pour Christian de Perthuis le changement se nomment « prix carbone » et politiques publiques ». Hélène Gassin prône l’invention de solutions collectives à l’échelle des territoires, en rappelant le rôle de planificateur et d’accompagnateur des régions. Développer une politique et une production locales des ENR, par le biais des collectivités territoriales, constitue la vision défendue par Raphaël Claustre : « Nous devons décentraliser et faire de l’énergie du terroir.». Quant à Patrick Behm, replacer le citoyen au cœur de la question énergétique paraît indispensable. L’innovation reste pourtant présente sur notre territoire, à l’image de Jérôme Mouterde parent d’un panneau solaire nouvelle génération qui peut fournir électricité et eau chaude.

Tous ont les yeux rivés sur demain. Prochaine échéance le 11 février 2011 : Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, se prononcera sur l’avenir de l’énergie solaire en France.

Aude Serra (Alter Mardis – Parlons solutions)

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Et si les entreprises prêtaient leurs salariés aux associations ?

By Partenariat Rue89No Comments

Baisse des subventions publiques, chute des dons de particuliers… les associations vivent des heures difficiles, tandis qu’on leur demande de plus en plus de se professionnaliser. Mais depuis quelques années, grâce au mécénat de compétences, elles trouvent dans les entreprises un renfort de poids pour rendre leurs structures plus performantes.
L’idée

Le mécénat de compétences repose sur le transfert gratuit de compétences de l’entreprise vers la structure soutenue, par le biais de salariés intervenant volontairement sur leur temps de travail. Juridiquement, il est assimilé à la mise à disposition de personnel, dans le cadre d’une prestation de services ou d’un prêt de main d’œuvre, les bénéficiaires devant être des structures d’intérêt général.

Depuis la loi Aillagon du 1er août 2003, l’entreprise peut déduire 60% du salaire et des charges sociales de l’employé en mission de mécénat de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires.

Bénédicte Menanteau, déléguée générale d’Admical, association qui milite pour le développement du mécénat en France, explique :

« Les grandes entreprises ont commencé à mettre en place ce dispositif dans les années 2000. Et aujourd’hui, de plus en plus de PME réalisent que c’est à leur portée. »

Selon une étude Admical-CSA publiée en octobre 2010, sur l’ensemble des entreprises mécènes (dont 85% sont des PME), 21% pratiquent le mécénat de compétences.

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Le microcrédit peut-il tenir ses promesses ?

By EconomieNo Comments

Sujet très en vogue, tantôt pointé d’un doigt accusateur, tantôt divinisé, le microcrédit déchaîne les passions et soulève les foules. Et foule il y avait au Comptoir Général, en ce mardi 18 janvier, pour la première conférence consacrée au thème de « L’argent et l’autonomie ». Jean-Luc Perron, délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole, Arnaud Poissonnier, fondateur du site Babyloan.org, Frédéric Tailler, secrétaire général de Crédit@People et François Dechy, directeur délégué de France Active Financement, ont tenté de faire la lumière sur le bien-fondé et les enjeux de cet outil révolutionnaire.

Nos quatre invités ont choisi de répondre en premier lieu aux inquiétudes que le microcrédit soulève et aux amalgames qui s’y mêlent. A la question : la crise financière a-t-elle affecté la sphère de la microfinance ?, nos spécialistes rappellent que les institutions de micro finance (IMF), subventionnées aux 3/4 par le système local, et agissant régionalement dans l’économie rurale, sont protégées des pressions extérieures. Pas d’effet domino, de contagions des dysfonctionnements d’un pays à un autre, puisque chaque marché de la microfinance se fonde sur l’autonomie. Le spectre des subprimes se retrouve quant à lui bel et bien écarté par la nature même du microcrédit qui prône une connexion entre financeurs et bénéficiaires.

Cependant, tout n’est pas rose et replacer l’outil dans sa réalité géographique permet d’appréhender les difficultés auquel il se heurte. François Dechy insiste : « c’est une technologie du Sud reprise au Nord ». Les dérives Indiennes, teintées d’introduction en bourse, de détournement en crédit à la consommation, de surendettement et de suicides en série ne pourraient se produire dans nos pays du Nord. Tout simplement parce qu’à des banques peu présentes, voire inexistantes pour les catégories sociales les plus fragiles, s’oppose une économie du Nord, dépendante d’un système bancaire très puissant. À l’emploi plus ou moins informel s’oppose l’emploi salarié des pays occidentaux. La concurrence se fait donc féroce pour les IMF du Sud et tend à dénaturer l’objectif  initial du micro-crédit, pensé il y a plus de 30 ans par l’économiste bangladais et prix Nobel de la paix Muhammad Yunus: prêter aux plus démunis pour concrétiser des microprojets et favoriser la création de richesse.

Mais comment expliquer que les plus démunis voient leurs taux d’intérêts atteindre en moyenne 25% alors que ceux des pays développés ne dépassent pas, bien souvent, les 3% ? Nos quatre experts parlent de « composition en mille feuille », de « raisonnement en termes de supportabilité et non en valeur absolue ». La constitution même du microcrédit varie entre le Nord et le Sud. Les taux élevés des pays du Sud s’expliquent par le coût de refinancement des institutions, renforcés par des taux d’inflation importants, le coût de la main d’œuvre (suivi des  clients vivant dans des zones parfois éloignées), et les coûts de fonctionnement (biens et besoins matériels souvent importés).

Comment panser le microcrédit d’aujourd’hui et penser celui de demain ? Tendre à une réponse complète, qui passe à la fois par le crédit et à la fois par la microépargne et la microassurance, limiteraient les dérives. Le microcrédit ne peut se faire appeler comme tel sans connaissance et accompagnement de l’emprunteur. L’approche sociale sera au cœur des débats des prochaines années, alors que des formes ingénieuses de microprêt s’épanouiront, à l’image des «peer-to-peer lending», tel le français Babyloan.org.

Aude Serra (Alter Mardis – Parlons solutions)

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Le Crédit Coopératif s'applique à lui même une "taxe Tobin"

By EconomieNo Comments

Taxer les transactions financières à un taux très faible, c’est l’idée lancée en 1972 par l’économiste américain James Tobin pour lutter contre la spéculation. Son idée a depuis été reprise par de nombreux économistes comme Joseph Stiglitz ou Lawrence Summers, ainsi que par l’association altermondialiste ATTAC. Une telle taxe, si elle était instituée à un niveau international, comporterait le double intérêt de lutter contre une trop grande liquidité des marchés financiers, et de dégager des fonds pour l’aide aux citoyens. Avec la crise économique de 2008, cette idée a connu un retour en force, mais de nombreux pays, à commencer par les Etats-Unis, se sont opposés à la mise en place d’une telle taxe.

Dans son programme d’émission déposé à l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) en mai 2010, le Crédit Coopératif a inscrit la possibilité de mettre en place un système de « quote-part solidaire », c’est à dire de reverser un très faible pourcentage de ses opération financières à des organismes d’intérêt général. Ainsi, sur l’emprunt obligataire de plusieurs dizaines de millions d’euros qu’il vient de réaliser, le Crédit Coopératif a reversé 0,02 % du montant récolté, soit 10 000€ au CCFD-Terre Solidaire, par ailleurs partenaire de la banque depuis près de 30 ans.

Cette contribution de la part du Crédit Coopératif est volontaire et n’est donc pas assimilable à une taxe. Néanmoins, elle reprend un des principes de la taxe Tobin : en prélevant une minuscule part de transactions financières au volume énorme, on peut dégager de sommes conséquentes pour soutenir l’action des organismes d’intérêt général.

Espérons que l’initiative du Crédit Coopératif fasse des émules, et que cette pratique se généralise.

Lire le communiqué du Crédit Coopératif

Garde d'enfants : si on s'adaptait à la vraie vie des parents ?

By Partenariat Rue89No Comments

Faire garder son enfant après l’école quand on a un budget limité et des horaires décalés est un vrai casse-tête. Môm’artre, un système de garde solidaire, tente de le résoudre.
L’idée
16h30, sortie des cours et début de la galère pour les parents. Comment faire garder son enfant jusqu’au retour du travail ?

Les plus chanceux choisissent l’étude jusqu’à 18 heures.
D’autres font appel à une baby-sitter, une solution confortable mais onéreuse.
Des options qui restent très compliquées pour certains, en premier lieu les parents, souvent des mères, qui élèvent seuls leurs enfants. C’est le cas pour 27 % des familles à Paris.

Car à des difficultés financières (près de 40 % des foyers monoparentaux de la capitale sont pauvres) s’ajoute souvent le fait de devoir jongler avec des horaires tardifs ou décalés.
Il était donc urgent de mettre en place un système de garde innovant pouvant répondre à ces nouvelles contraintes familiales.

Ainsi est né Môm’artre, une association créée en 2001 par Chantal Mainguené, alors maman célibataire.

Comment la mettre en pratique ?

La première antenne de l’association a vu le jour en 2001, dans le XVIIIe arrondissement. Chaque soir, dès 16h30, les salariés, tous artistes de formation, récupèrent les enfants, âgés de 6 à 11 ans, à la sortie de quatre écoles du quartier.

Viennent ensuite le goûter et les devoirs avant de passer aux choses sérieuses : les ateliers artistiques. En effet, pour Chantal Mainguené, véritable passionnée, l’art est au coeur de la démarche.

Du lundi au vendredi, les enfants apprennent donc la sculpture ou s’adonnent à la peinture. Et ce jusque 20 heures.

« Cette ouverture tardive est une réelle demande des familles parisiennes que la ville ne peut pas se permettre financièrement, car cela voudrait dire embaucher du personnel en plus ou facturer des heures supplémentaires », souligne Violaine Trajan, adjointe à la Petite enfance de la mairie du XVIIIe arrondissement.

« Môm’artre répond donc à une vraie problématique sociale tout en démocratisant l’accès à la culture. »

Car l’association présente une autre particularité : sa tarification solidaire. Les femmes célibataires et précaires sont le cœur de cible du projet. Les tarifs sont donc dégressifs selon les revenus, allant de 10 centimes à 8 euros de l’heure. Chantal Mainguené explique :

« Pour inscrire son enfant, chaque foyer dépose un dossier avec le montant de ses revenus, la composition de la famille… Nous essayons de prioriser les plus en difficulté tout en maintenant un équilibre dans le budget. »

Et cela fonctionne : sur les 235 familles adhérentes à l’association, près d’un tiers sont des foyers monoparentaux. Parmi eux, la moitié gagne moins que le Smic. L’association s’appuie sur des subventions publiques et privées pour compléter son budget.

Dix ans après son ouverture, Môm’artre accueille près de 250 enfants à Paris et comptera trois antennes dans la capitale à la rentrée 2011. Un réseau s’est constitué pour faciliter l’essaimage du modèle. Chantal Mainguené :

« Nous avons rédigé des process à disposition des porteurs de projet Môm’artre. Et nous les accompagnons à chaque rendez-vous important, entre autres pour convaincre les institutions. »

Quatre personnes travaillent actuellement sur de nouveaux centres, notamment à Arles et à Nantes.

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Après-pétrole : et si les habitants initiaient la transition des villes ?

By Partenariat Rue89No Comments

Les « villes en transition » imaginent la cité de l’après-pétrole, moins dépendante de l’or noir. Une initiative citoyenne d’origine anglo-saxonne qui essaime désormais en France.
L’idée

Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) l’a prouvé récemment : les ressources de pétrole s’épuisent indéniablement.

Pire, selon l’AIE, le pic pétrolier, cette phase où la production de pétrole conventionnel sera en déclin par rapport à la demande, serait désormais atteint.

Si l’Agence rassure en tablant sur la découverte et la mise en production de nouveaux champs, le constat est là : il faut dès à présent penser la ville de demain, moins dépendante de l’or noir.

Mais comment envisager l’après-pétrole sans tomber dans le catastrophisme ? Les partis politiques écologiques ont du mal à mobiliser et tous les citoyens ne se reconnaissent pas dans les mouvements associatifs ou décroissants.

La solution : susciter au sein de la communauté un mouvement de réflexion et d’action, s’appuyer sur les ressources et les compétences locales, afin de mettre en place et de diffuser au niveau local les bonnes pratiques.

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Table ronde : Comment faire d’un sujet local une actualité nationale ?

By Revue de presseNo Comments

Cette table ronde organisée par Reporters d’Espoirs et la Sncf à l’occasion de la remise des prix du concours « Information et territoires », était animée par Jacques Trentesaux, rédacteur en chef adjoint à l’Express, service régions

Avec :
Lucie Montchovi, journaliste à France Info, responsable de la rubrique « initiatives »
Jean-Jacques Basier, chef du service enquêtes et reportages de France 3
Frédéric Karpyta, chef du service société au magazine Ça m’intéresse
Alain Piffaretti, rédacteur en chef de la Gazette des Communes
Claire Moreau-Shirbon, rédactrice en chef des journaux d’Amiens Métropole
Jean-François Lanneluc, directeur général adjoint en charge de la communication à la mairie de Strasbourg
et François Goudenove, directeur de la coopérative Websourd

Tous les intervenants de la table ronde partagent le même constat, celui d’une certaine incompréhension entre les journalistes nationaux et les responsables de communication des collectivités. Alors que ces professionnels devraient logiquement collaborer et se compléter, la distance, voire la méfiance priment. Mais aux antipodes du fatalisme, cette discussion entre journalistes et responsables de communication territoriale a permis de faire émerger des pistes pour surmonter le problème.

« La presse nationale française est parisianiste » : les journalistes eux-mêmes le reconnaissent, ils ont une tendance à privilégier l’actualité parisienne. Jacques Trentesaux admet volontiers que les jeux politiques par exemple bénéficient d’une priorité par rapport aux initiatives locales. Les contraintes matérielles facilitent également les reportages en Ile de France, comme le rappelle François Goudenove. Mais selon Alain Piffaretti, la raison de la myopie des médias parisiens est plus profonde : « Les journalistes pensent encore comme il y a 25 ans, ils n’ont pas pris la mesure de la décentralisation. Aujourd’hui l’Etat n’a plus d’argent pour initier les projets. Les collectivités locales représentent 70% de l’investissement public et influent énormément sur le quotidien des gens. »

Les journalistes doivent évoluer et s’intéresser davantage à l’actualité des régions, mais les chargés de communication des collectivités ont également un grand rôle à jouer pour leur faciliter le travail. Frédéric Karpyta peut en témoigner : « Je reçois des centaines d’emails des services de communication pour me donner des informations qui ne m’intéressent pas. Le lancement de l’agenda 21 d’une commune, c’est purement institutionnel, il n’y a rien d’innovant. »

Il n’est pas facile de sélectionner les infos locales dignes d’être relayées à l’échelon national. Jean-Jacques Basier donne quelques clés de succès : « Pour qu’une info locale soit reprise, il faut absolument qu’elle soit innovante, et qu’elle soit dans l’actualité. Quand Nicolas Sarkozy lance un grand chantier sur la dépendance, c’est le moment de faire remonter les initiatives sur ce sujet, car les journalistes ont besoin d’en parler. »

Jacques Trentesaux va même plus loin : « Il  faut anticiper sur l’actualité, surtout avec les hebdomadaires et les mensuels, qui bouclent très en amont leurs dossiers ».

Comment faire d’un sujet local une actualité nationale ? Partie 1

Une fois qu’on a repéré l’info qui fera mouche, encore faut-il savoir la mettre en forme. A ce titre, les conseils de Jean-François Lanneluc valent de l’or : « Il faut mettre en avant l’aspérité de votre sujet, ce qui le différencie des autres. Et il faut aller droit au fait, dès la première ligne de votre communiqué ! Ça  ne sert à rien de resituer dans le contexte de la politique générale de la collectivité, car vous délayez l’info dans la littérature et vous lâchez votre lecteur. »

Autre conseil avisé, repris par plusieurs intervenants : il est important de connaître personnellement les journalistes qui couvrent une région ou une rubrique spécialisée et d’établir avec eux, à froid, des liens qui pourront s’avérer utiles quand viendra le moment de pousser une information. Mais à ce moment là, il ne faut pas se contenter d’envoyer juste un mail, selon Jean-Jacques Basier : « Je vous conseille le harcèlement : il faut appeler et rappeler jusqu’à ce qu’on vous réponde ! »

Autre précision utile aux services de communication : selon Jacques Trentesaux « les journalistes réagissent très mal quand ils ont l’impression qu’on leur demande de faire de la publicité pour un élu local. Mais quand un journaliste parle d’un projet, il a besoin d’interroger une personne responsable. Donc vous avez tout intérêt à mettre plutôt en avant le projet lui-même, car la plupart du temps, si le projet intéresse le journaliste, ce sera l’occasion de faire s’exprimer le responsable politique. »

Comment faire d’un sujet local une actualité nationale ? Partie 2

Lucie Montchovi s’étonne cependant de ne jamais être contactée par des journalistes de presse locale pour lui faire remonter des informations. Réponse de Claire Moreau-Shirbon : « Quand vous travaillez dans un journal local, en fait vous n’avez pas besoin de faire remonter des informations au niveau national. Tant que les résidents de votre région ont l’information, ils sont satisfaits.»

Au contraire, Jean-François Lanneluc explique, en s’appuyant sur son expérience, que faire passer l’information dans les médias nationaux peut être un formidable appui pour une collectivité : «Quand Strasbourg a lancé son tramway, ça a été assez difficile à faire accepter aux habitants. Les journaux des collectivités vantaient l’innovation, et les journaux locaux relayaient les polémiques, mais on n’arrivait pas à faire tout à fait consensus. C’est au moment où la presse et la télévision nationales ont commencé à en parler que le consensus populaire s’est fait en faveur du tramway.» D’où l’intérêt que les journaux locaux et les services de communication travaillent en étroite coordination, pour repérer les initiatives locales pertinentes et les relayer à plus grande échelle.

A l’issue de cette table ronde très animée où les différents points de vue se sont complétés, chacun a pu repartir avec une conviction : il est essentiel de se connaître mutuellement et d’intégrer les contraintes respectives des uns et des autres.